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Les Vérités De Jean-baptiste Elissalde


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Les vérités de Jean-Baptiste Elissalde

LE MONDE | 04.04.08 | 15h15 •

Comprendre Jean-Baptiste Elissalde, c'est un peu comme essayer de savoir qui, du ballon et de la mêlée, était là le premier : le petit Jean Baptiste est-il né rusé, feinteur, ce qui en faisait un excellent futur demi de mêlée, ou ce poste lui a-t-il forgé le caractère ? Toujours est-il que le Toulousain, qui affrontera les Gallois de Cardiff en quart de finale de la Coupe d'Europe, dimanche 6 avril, aime à prendre le contre-pied, tant sur les terrains, avec des feintes de passe ou des chisteras diaboliques, que par ses mots et son sens de la formule.

"Je fais comme tout le monde, du politiquement correct, se défend-il d'abord. On ne peut pas tout dire quand on est acteur mais je n'ai pas trop la langue de bois. Je dis ce que je pense, sans être trop méchant." Elissalde a une façon bien à lui de lancer des appâts, une confidence ou une information, pour ferrer les amateurs de pêche au gros puis, une fois l'intérêt de ses interlocuteurs happé, de couper la ligne d'un coup.

Répondant à des critiques, "Jean-Ba" se qualifiait lui-même, il y a peu, de joueur "trop vieux et trop lent", assez sérieusement pour qu'on se demande quelle est la part du complexe et celle de l'ironie. Mais il n'aime pas que l'on parle de lui. "En bien ça me gêne, en mal ça me dérange, concède-t-il. Il faut faire attention à ce que l'on dit et j'ai appris à jouer avec les questions que l'on me pose. En général, mes pointes d'humour mettent un terme à la question et on passe à autre chose."

Parce qu'il y a des sujets qui "énervent" Elissalde, non pas qu'il ne veuille en parler mais par honnêteté. "Après la Coupe du monde, tout le monde voulait critiquer Bernard Laporte. Moi je ne pouvais pas le faire parce que c'est lui qui m'a donné mes trente premières sélections et que j'ai cru à son discours. Et à partir du moment où je n'ai pas ouvert ma gueule, il n'est pas question de le faire ensuite."

Avec ses airs de Bibi Fricotin, Jean-Ba prend plaisir à taper dans la fourmilière dès que l'occasion se présente. "Il y a souvent une part de vérité dans ce que je dis, mais c'est une façon de zapper, de ne pas être en porte-à-faux. Je ne peux pas me mettre à dos telle ou telle personne." Jean-Baptiste Elissalde semble en fait souvent distant, le regard un peu ailleurs, déjà sur le match suivant ou sur un tout autre sujet. "Il n'y a pas que le rugby dans la vie. Il y a des choses bien plus graves : la santé des enfants, c'est bien plus important qu'une mêlée qui recule ou qu'un buteur qui réussit ou pas. Il y a des gens qui regardent toujours au-dessus pour essayer d'aller plus haut, moi j'ai toujours regardé en dessous, vers ceux qui n'ont pas eu la chance de réussir. Alors, une demi-finale de Coupe du monde ? Quel bonheur !"

IL NOUS MANQUAIT LE COEUR

Sur le parcours des Bleus au Mondial, Elissalde exprime ses regrets : "On s'est tous assis au premier rang, avec nos cahiers bien propres, et, au moment de l'examen, on a perdu nos moyens parce qu'on n'avait pas de vie commune. Dans le rugby il y a la tête, et on a très bien intégré tout ce qu'on nous a dit, et il y a les couilles, qu'on a eues pour rebondir après l'Argentine. Mais il nous manquait le coeur, tout ce qu'on peut mettre en fraternité. On n'a pas réussi à se connaître suffisamment, à parler de nos femmes, des enfants, de conneries qu'on a faites il y a dix ans."

Le Toulousain déplore également de n'avoir pas eu, lors de la demi-finale, "les ressources pour dire à Bernard (LAPORTE)et à Raphaël (IBANEZ), là on est en train de se tromper, il faut faire autre chose, et que certains joueurs étaient fatigués". Cette expérience négative, "Jean-Ba" la mettra sûrement à profit dans un avenir proche. "J'ai de plus en plus envie de devenir entraîneur", dit-il.

Le futur, c'est aussi un projet de longue haleine : la création d'une sorte d'académie du sport pluridisciplinaire, où seraient enseignés le rugby, le tennis, le golf, le football et l'équitation, éventuellement dans le cadre de l'éducation nationale. Une école non pas destinée à "de futures stars" mais à des jeunes qui pourraient ainsi faire leurs "humanités" athlétiques et devenir des sportifs un peu à l'image de Jean-Baptiste Elissalde, discrètement mais profondément impliqués.

Jean-Louis Aragon

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Mamzelle-Toulousaine

Ben oui quoi, parlez de vos femmes, vos enfants, et vos conneries d'y a 10 ans !

"- Et ton gamin, il s'est mis a quoi ?

- Au foot, pas de bol..."

:sorcerer:

Allez, j'arrête pour ce soir... ( Allez l'OL, quand même)

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