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Dialogue musclé sur le dopage


Le Corbeau de l'USAP

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Le Corbeau de l'USAP

L'Obs sort un papier qui vaut le coup sur le dopage, à lire du début à la fin. Je ne sais pas vous, mais ça confirme chez moi les doutes dont, évidemment, on ne parlera pas à haute voix en l'absence de preuves...

http://tempsreel.nouvelobs.com/sport/20141205.OBS7080/peut-on-encore-croire-au-rugby-francais.html

Débat au sommet et révélations avec Laurent Benezech, ancien pilier international qui accuse les grands clubs français de dopage, et Christian Bagate, responsable de la lutte antidopage à la fédération.

Ils se sont rencontrés dans le bureau de Christian Bagate, au stade Moga, enceinte historique du grand club de rugby de Bègles. Et ils avaient beaucoup à se dire, puisque la rencontre a duré plus de 5 heures… A priori, Laurent Benezech et Christian Bagate étaient pourtant irréconciliables.

Depuis qu’il a décidé de "briser l’omerta" en dénonçant un rugby qui serait dans la "situation du cyclisme avant l’affaire Festina", Benezech, l’ancien pilier international, est devenu un paria en ovalie. Et pour cause : l’auteur de "Rugby, où sont tes valeurs ?" (sorti début novembre à La Martinière) accuse la plupart des grands clubs français – et leurs cellules médicales - de se prêter à un "accompagnement de la performance", que d’autres, plus concis, qualifieraient de dopage.

Responsable du "respect de l’intégrité" et donc de l’antidopage à la fédération française de rugby depuis 15 ans, le docteur Bagate nie l’existence d’un tel système, et défend farouchement la déontologie de ses confrères. Tout en dénonçant les agissements de préparateurs physiques aux méthodes louches cherchant à monnayer leurs services auprès des joueurs.

Responsabilité individuelle ? Ou responsabilité collective du rugby professionnel ? Les deux thèses s’affrontent. Reste qu’au-delà de leurs divergences, les deux hommes partagent un même regard inquiet sur l’évolution de leur sport. Un sport clairement à risque, loin de l’image immaculée vendue par la grande famille de l’ovalie. Pour preuve, ces 150 joueurs souffrant tous d’une même anomalie thyroïdienne et mis discrètement en arrêt maladie au mitan des années 2000 ; ou ces internationaux français passés jadis par des mains peu recommandables, et étroitement surveillés depuis. Cela vous étonne ? Lisez ce qui suit.

Des corps trop puissants ?

Laurent Benezech, vous accusez le rugby professionnel de se prêter à un accompagnement médicalisé de la performance, qui ressemble bigrement à du dopage. Mais sur quoi fondez-vous votre conviction ?

Laurent Benezech : Le déclic est venu tardivement. Lors d’une rencontre de championnat de France entre Clermont et le Stade français en mars 2013. J’avais déjà eu des doutes, mais, là, subitement, je n’ai plus eu l’impression de rencontrer des semblables, mais des êtres venus d’une autre planète. J’ai fait ma propre petite étude, en essayant de recroiser les données de taille et de poids des joueurs du Top 14, puisque bizarrement ces données ne sont compilées nulle part. Et j’ai constaté des prises de poids de 10 à 20 kilos sur des périodes de temps très courtes, notamment chez les jeunes de 18 à 24 ans. Le phénomène est tellement systématique qu’il me fait penser à de l’industrialisation. Il faut mettre à niveau physiquement les joueurs pour qu’ils soient prêts à répondre aux exigences d’un rugby de plus en plus intense et violent. Et ce par tous les moyens.

Christian Bagate, Laurent Benezech vous cite régulièrement dans son livre. Et il vous attribue notamment cette phrase : "Il n’y a pas de prise poids subite sans prise de produits non autorisés". Les données mises en avant par Laurent Benezech vous font réfléchir ?

Christian Bagate : La phrase, je l’ai prononcée, mais la démonstration de Laurent Benezech ne tient pas. Où sont les preuves ? Le livre n’est qu’un salmigondis d’allégations, basé sur un soi-disant délit de faciès. Il faut comprendre que le rugby moderne a changé. On sélectionne de plus en plus des profils, c’est-à-dire qu’on prend des joueurs plus gros et plus grands dès le départ. Par ailleurs, les méthodes d’entraînements n’ont plus rien à voir avec celles qu’a connues Laurent Benezech. Aujourd’hui, on fait de la musculation une à deux fois par jour, pas trois fois par semaine. Et en plus on a une alimentation beaucoup plus équilibrée et plus adaptée aux efforts intenses réclamés par le rugby.

Selon des chiffrages de Laurent Benezech, plusieurs joueurs présentent cependant des évolutions de poids impressionnantes sur des périodes de temps très courtes : 12 kilos entre 2007 et 2008 pour Sébastien Tillous-Borde, le demi-de-mêlée actuel de l’équipe de France. 10 kilos entre 2011 et 2012 pour le talonneur Benjamin Kayser…

Christian Bagate : Est-ce qu’ils ont pris le même poids l’année suivante ? Non ! Quand vous partez de zéro en musculation, que vous passez du monde amateur au monde professionnel, bien sûr que vous prenez du muscle, mais ensuite cela se stabilise.

Laurent Benezech : Mais ces joueurs ont explosé physiquement alors qu’ils étaient professionnels depuis des années !

Christian Bagate : Je ne connais pas le dossier de Kayser, je ne m’exprimerai pas. Posez-lui la question, il va peut-être vous dire quelque chose que vous ne savez pas (l'AS Clermont-Auvergne conteste la prise de poids de Benjamin Kayser à cette époque, celui-ci aurait même maigri, NDLR). On ne peut pas accuser sans preuves.

Des soupçons bien présents ?

Christian Bagate, comment évaluez-vous l’ampleur du dopage dans votre sport ?

Christian Bagate : Le dopage, c’est une réalité, et je n’ai jamais prétendu le contraire. Cette réalité s’exprime d’abord en chiffres. C’est 12 dossiers instruits en 2013, 22 en 2012, le plus souvent pour consommation de cannabis.

Laurent Benezech : C’est peu.

Christian Bagate : Il y a aussi un contexte légal et financier qui ne nous permet pas de tout faire. Nous ne sommes pas seuls à intervenir sur ces affaires. Nous travaillons avec des services de l’Etat qui peinent à se coordonner et ont des moyens limités. Je vais vous raconter une histoire. Un jour, j’apprends qu’un préparateur physique que je soupçonnais de pratiques déviantes était présent dans un club. Qu’est-ce que je fais ? Vite, j’appelle mon correspondant aux douanes, pour qu’ils aillent fouiller sa bagnole. Eh bien, les douanes n’ont jamais pu arriver, alors que ce jour-là, j’étais sûr qu’on allait faire un flag. Le type arrivait avec ses boîtes…

Laurent Benezech : Ca veut dire que vous avez des soupçons…

Christian Bagate : Bien sûr que j’ai des soupçons. Je n’ai pas honte de le dire : je vois des choses qui me troublent. Je n’ai pas attendu votre livre pour dénoncer les pratiques à risque, parler des épidémies d’anomalies thyroïdiennes, des prises de corticoïdes, des limites du suivi longitudinal. Sur tous ces sujets, contrairement à ce que vous dîtes, il n’y a pas d’omerta. Nos commissions disciplinaires sont des commissions d’une belle honnêteté. Et tous les joueurs qui ont été attrapés dans les règles ont été punis.

Laurent Benezech : C’est donc ce qui va se passer pour Ralepelle, le talonneur de Toulouse et de la sélection sud-africaine, contrôlé positif aux stéroïdes anabolisants le 19 mars dernier. Il va avoir un beau jugement…

Christian Bagate : Le problème de Ralepelle, c’est que le contrôle a été effectué en Afrique du sud par l’IRB [International Rugby Board, l’instance de régulation du rugby mondial, NDLR], et que nous, à la fédération française, on n’est pas au courant. Nous n’avons même pas reçu un papier nous disant qu’une procédure a été lancée contre le joueur.

Une lutte antidopage mal-outillée ?

Christian Bagate, quelles sont vos stratégies pour lutter contre le dopage ?

Christian Bagate : La chasse aux pseudo-"préparateurs physiques" qui viennent polluer notre sport. Et un travail main dans la main avec l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), responsable des contrôles, pour cibler les joueurs à risque. J’ai un vaste réseau de copains en France. Ils sont dans tous les clubs, et me font remonter les infos.

Et le suivi longitudinal mis en place en 2006 ? Le monde du rugby le présente souvent comme une garantie contre le dopage…

Christian Bagate : Je ne dirais pas cela. Il oblige les joueurs à se soumettre à des analyses biologiques régulières. Mais sa méthodologie doit être améliorée - quand on dit à un joueur qu’il doit aller faire la prise de sang, il a 15 jours pour s’exécuter, donc s’il prend un produit, il a tout le temps pour le diluer. Aujourd’hui, il faut le reconnaître : nous n’attrapons que les sots et les maladroits. Nous devons faire mieux. Faire en sorte que nos contrôles deviennent presque inopinés. Et accroître les efforts de recherche. Trois nouveaux produits très efficaces sont arrivés sur le marché. N’importe quel gamin peut aller sur internet pour s’en procurer, et malheureusement aujourd’hui, l’AFLD est incapable de les détecter.

Ces produits coûtent très cher…

Christian Bagate : Sauf que vous seriez étonné. Deux gosses sont morts d’un cancer à Sarlat ces dernières années, et deux de leurs copains ont été atteints de pathologies similaires. Vous croyez qu’ils n’ont pas pris des produits toxiques, et vous croyez que ça, ça ne me meurtrit pas, qu’on ne cherche pas…

Les jeunes sont une population à risque ?

Christian Bagate : Il peut y avoir chez eux un problème d’addiction multifactorielle. Beaucoup par exemple prennent des poudres hyperprotéinées parce que les copains en prennent. Dans les centres de formation, il faut se battre pour expliquer aux gamins que ces produits sont inutiles dans le cadre d’une alimentation saine et équilibrée. Et s’ils en prennent, vous devez insister pour qu’ils ne se servent jamais dans des boîtes déjà ouvertes, qu’ils optent uniquement pour des produits labellisés, qui ne risquent pas d’être pollués par des substances dopantes. L’antidopage, ce n’est pas crier au loup. C’est d’abord et avant tout un long travail de prévention.

Des ratés très frustrants

Christian Bagate, quel regard portez-vous sur la démarche de Laurent Benezech ? Lui accordez-vous le mérite d’être un lanceur d’alerte ?

Christian Bagate : Si des choses sont sorties sur le dopage dans le rugby, c’est surtout grâce à nous, médecins, avec notre éthique et notre moralité. Le sous-titre du livre de Laurent Benezech est faux. "Un joueur brise l’omerta" ! Quelle omerta ? Benezech nous accuse d’avoir caché que des joueurs recouraient à des mélanges de corticoïdes et de cocaïne au début des années 2000 pour faire tomber la barrière de la douleur lors des séances de musculation. C’est ridicule. Nous savions que ces pratiques existaient, qu’elles avaient été expérimentées en Angleterre et dans l’hémisphère sud. Et nous avons donc travaillé étroitement avec l’AFLD pour déclencher des contrôles ciblés.

Laurent Benezech : Et pourtant le seul joueur attrapé lors de ces contrôles, l’ancien pilier d’origine sud-africaine de l’équipe de France, Pieter De Villiers, a été blanchi et on nous a toujours expliqué que son contrôle positif était lié à un malentendu, qu’il avait absorbé de la cocaïne dans un cadre festif…

Christian Bagate : Je ne cite pas de nom, mais je n’ai jamais parlé d’usage festif. Le contrôle a eu lieu à l’entraînement à Paris, et pas du tout au lendemain d’un quelconque truc festif. Le joueur dont je parlais a été blanchi suite à un vice de forme, parce que nous l’avons contrôlé en période d’entraînement et que, aussi bizarre que cela puisse paraître, les règles de l’Agence mondiale antidopage (AMA) ne nous permettent pas de rechercher de telles substances hors des périodes de compétition.

Laurent Benezech : Bernard Laporte a pourtant parlé d’une consommation de drogue dans un cadre festif lors de son audition par la commission d’enquête sur le dopage du Sénat.

Christian Bagate : Bernard Laporte a écouté un copain avec qui il a joué au rugby, mais il n’a pas recoupé ses informations.

Laurent Benezech : Il était entraîneur de l’équipe de France, ancien entraîneur du Stade français, le club de De Villiers, il devait quand même être un peu au courant…

Christian Bagate : Vous devez comprendre qu’il y a des règles, qu’il y a des lois…

Laurent Benezech : Qui n’obligeaient pas à reprendre le joueur en équipe de France puisque vous aviez la conviction qu’il était dopé…

Christian Bagate : Mais il nous aurait fait un procès – "vous m’empêchez de travailler, de prendre mes primes de match…" - et il l’aurait gagné.

Laurent Benezech : Enfin ! Aucun procès n’a jamais été fait à la fédération par un joueur non sélectionné !

Christian Bagate : Il était titulaire à part entière à ce moment-là. Et puis vous ne pouvez pas considérer un type coupable, alors que légalement on n’avait rien à lui reprocher. Il faut d’abord changer nos règles, on a des règles qui ne sont pas cohérentes.

Laurent Benezech : Finalement, ce n’est jamais votre faute mais celle des règles…

Christian Bagate : Je travaille, je fais avec les moyens du bord. Quand je chope un préparateur physique. Que ce préparateur s’est occupé de joueurs tous passés par le même club et qui d’un seul coup se sont mis à briller en équipe de France, avec un changement de comportement physique et mental, oui je m’inquiète. J’ai fait arrêter ce type, qui ne travaillait pas de manière conforme, et quand je l’ai vu revenir quelques années plus tard en Pro D2 (2e division professionnelle, NDLR), je me suis dit "Qu’est-ce que c’est que ce bordel ?" et j’ai fait mon boulot. J’ai rappelé les présidents et j’ai dit "Attendez, on l’a fait condamner !"

Laurent Benezech : Vous parlez d’Eric Castagnet à Béziers et des anciens Biterrois de l’équipe de France ?

Nyanga, Szarzewski ?

Christian Bagate : Je ne sais pas. Mais en tout cas, cela a été efficace. La personne en question est partie du club. D’ailleurs, elle ne travaillait pas au sein du club, mais dans une salle de musculation indépendante. Preuve qu’il n’y pas de dopage organisé, comme le raconte Benezech, mais des initiatives individuelles concernant un ou plusieurs joueurs, s’agrégeant autour d’un préparateur-pollueur.

Laurent Benezech : Et les joueurs justement ? Que sont-ils devenus dans cette affaire ?

Christian Bagate : Eh bien certains sont encore en équipe de France, ils n’ont jamais été attrapés, on les a moult fois contrôlés, mais nous avons constaté qu’ils sont rentrés dans le moule, dès qu’ils ont arrêté de voir ce préparateur physique qui les mettait en danger.

Comment expliquer que ce préparateur soit revenu dans le rugby professionnel, avec un tel passif ?

Christian Bagate : Ca vient du background actuel des dirigeants du sport. On n’a plus de mémoire. Quand j’étais jeune président de Bègles dans les années 80, nous nous connaissions tous. Nous avions une mémoire, une culture de club. Aujourd’hui, vous avez un chef d’entreprise, qui arrive ; il n’est pas au courant, il se laisse embobiner par truc ou machin.

Le séisme qui n'a pas eu lieu

Le rugby a connu une autre affaire troublante. En 2006-2007, plusieurs joueurs professionnels ont présenté des taux d’hormones thyroïdiennes anormales, qui pourraient témoigner d’une prise d’hormones de croissance

Laurent Benezech : Et tous jouaient dans le même coin de France : Pau, Biarritz... Le préparateur physique palois, Alain Camborde, qui intervenait auprès de certains de ces joueurs (dont une demi-douzaine d’internationaux : Imanol Harinordoquy, Damien Traille, Jérôme Thion, Sébastien Tillous-Borde, Fabien Barcella, Benjamin Fall, NDLR), a été condamné à trois mois de prison avec sursis pour importation et détention de produits dopants. Et on n’a plus entendu parler de l’affaire…

Christian Bagate : A nouveau, je ne cite pas de nom. Mais il y a eu effectivement des anomalies. Dieu sait que je suis critique sur le suivi longitudinal, mais, là, il nous a permis de révéler des choses troublantes. Et nous avons bien évidemment alerté toutes les instances du rugby.

La situation était donc grave…

Christian Bagate : Bien sûr qu’elle l’était, et d’abord pour la santé des joueurs. Les extraits thyroïdiens ne font pas partie de la liste des dopants mais leur présence, dans des proportions anormalement élevées, peut être liée à la prise de produits interdits. Or, d’un seul coup nous avons vu bouger les TSH (Thyroid stimulating hormone, hormone produite par l’hypophyse, NDLR) de 150 joueurs. Et ces 150 joueurs étaient comme par hasard localisés dans la même région. Ou y avaient joué l’année précédente. Donc oui, ça a permis de localiser un pollueur et de le faire condamner, le troisième en 12 ans.

Laurent Benezech : Ces 150 joueurs présentaient une anomalie biologique ; la loi obligeait donc à les mettre en arrêt de travail…

Christian Bagate : C’est ça. Il y a eu un arrêt de travail jusqu’à normalisation des choses.

Laurent Benezech : Donc, dans la période 2006-2008, il y a eu 150 joueurs en arrêt de travail !

Christian Bagate : Oui mais pas tous en même temps. C’était sur deux saisons de 2006 à 2008. Et puis certains présentaient des perturbations très élevées, d’autres juste déviantes.

Laurent Benezech : Les arrêts ont duré longtemps ?

Christian Bagate : De deux semaines, à trois mois maximum.

Deux semaines d’arrêt, c’est contraignant pour les clubs !

Christian Bagate : Sauf quand vous les mettez en arrêt de travail pendant les vacances.

Laurent Benezech : Vous voulez dire que les clubs ont pu les arrêter quand ils voulaient ?

Christian Bagate : Ce ne sont pas les clubs, qui les arrêtent ; ce sont les médecins des clubs. Et les médecins ont une grande conscience professionnelle.

Laurent Benezech : Et pourtant le Biarritz olympique n’a jamais démenti les allégations d’Alain Camborde qui prétendait intervenir dans le club en collaboration étroite avec le staff…

Christian Bagate : Moi, ce que je sais, c’est que les gens qui étaient dans l’encadrement médical du club ont fait partie de mes avertisseurs et qu’ils m’ont appelé pour me dire "Christian, on a un problème, là, il y a un mec pas clair qui tourne autour des joueurs". Et ce n’était pas qu’à Biarritz, c’était dans beaucoup d’autres clubs.

Laurent Benezech : Mais comment expliquez-vous qu’aucun de ces 150 joueurs n’ait été attrapé par la suite ? 150 joueurs sur 1000 professionnels en Top 14 et Pro D2, c’est un chiffre énorme !

Christian Bagate : A nouveau, nous n’avions pas de preuves, juste des anomalies biologiques et des suspicions. Ceci dit, je n’ai pas relâché ma vigilance. Je les ai fait contrôler vingt fois, et je les soupçonne encore. Cela repose la question cruciale : les contrôles anti-dopage sont-ils assez pertinents ? Je n’en suis pas sûr. Notre moyen de dissuasion le plus sûr, aujourd’hui, c’est ce que j’appelle le déshonneur a posteriori. La possibilité de conserver les échantillons huit ans. Et de confondre les contrevenants, lorsque la science nous le permettra.

Un accompagnement très médicalisé

Il y a le dopage et il y a l’accompagnement médicalisé de la performance, qui parfois s’en rapproche. Beaucoup de joueurs s’entraînent ou jouent sous traitement pour aller au-delà de la douleur. Cela vous inquiète ?

Christian Bagate : J’ai toujours dit ce que j’avais à dire sur les autorisations à utiliser un traitement (AUT) en période de compétition. On en a eu jusqu’à 700 par an. Il y avait même un club, qui montait à 50 à lui tout seul. Tout récemment, au dernier congrès médical à Biarritz, j’ai encore pris à parti un médecin de club en rigolant : « Alors, dis-moi, comment tu as fait pour passer de 50 à 2 AUT ? Vous êtes mieux soignés maintenant !? » Tout le monde a éclaté de rire. Et c’est Christian Bagate qui l’a fait. Le même qui a déclaré publiquement qu’en 1997, l’équipe d’Afrique du sud, venu mettre 55 points à la France aux Parc des princes, était entièrement sous traitement. Corticoïdes et ventoline (médicament pour l’asthme, contenant du salbutamol, permettant aux sportifs d’améliorer leurs fonctions respiratoires et de relâcher leurs muscles bronchiques, NDLR). Il y avait plus d’AUT que de joueurs sur le terrain !

Laurent Benezech : Avec vous, le mal vient toujours d’ailleurs…

Christian Bagate : C’est faux. A certains moments, nous aussi, en France, nous avons été dans une forme de facilité. Je l’ai dénoncée. Et cela a été suivi d’effets. La preuve : les AUT ont diminué drastiquement. Ce que naturellement, vous omettez de signaler dans votre livre.

Laurent Benezech : J’ai effectivement repris des chiffres datés de 2012, mais cette baisse n’est pas seulement liée aux contrôles que vous avez mis en place. L’Agence mondiale antidopage a déréglementé la prise de ventoline et de corticoïdes à l’entraînement. Et donc s’il y a moins d’AUT, c’est aussi parce que les joueurs n’en ont plus besoin pour recourir à ces aides médicamenteuses.

Christian Bagate : Sur ce point, je vous rejoins. Cette déréglementation nous pose problème. On se retrouve avec des trucs abominables. Des corticoïdes peu ou prou autorisés, avec des risques majeurs d’insuffisances surrénales et donc de décès en cas de chute ou de traumatisme. Et la ventoline en libre accès. C’est inadmissible. Car, non seulement, ça ne sert à rien, mais c’est dangereux. Donc, oui, c’est vrai, on a beaucoup de choses à faire progresser à l’AMA, mais aussi à l’AFLD.

Laurent Benezech : Et au niveau des médecins de clubs qui autorisent ces prises de médicament…

Christian Bagate : Pour disputer un match sous corticoïde, c’est compliqué. Il faut une ordonnance. Mais il peut y avoir un laxisme et je le dénonce.

Laurent Benezech : Or, les conséquences, comme vous le soulignez, sont gravissimes.

Christian Bagate : Je vous rassure. La plupart des joueurs qui ont été mis sous corticoïdes ont un contrôle de cortisol avant de reprendre la compétition. Ca relève des médecins de club. Alors ils le font tous, ou ils ne le font pas tous ? Je ne peux pas l’affirmer, mais je pense qu’ils le font tous, car sinon il y a un trop grand risque ; les médecins ne sont pas sots à ce point-là.

Laurent Benezech : Et si le joueur s’est automédiqué sans en référer au club ?

Christian Bagate : Là, le danger existe.

Laurent Benezech : Alors ne faudrait-il pas systématiser les contrôles tous les matins de match ?
BAG : Et qui va payer ? On n’a pas de sous !

L'état de santé du peloton

Laurent Benezech, plus globalement, c’est la santé des joueurs qui à vos yeux n’est pas assez prise en compte. Vous parlez même de chair à canon…

Laurent Benezech : Ce que je dénonce c’est la légèreté du monde du rugby. Je pense notamment à François Carillo, un jeune troisième ligne de Bayonne qui a fait un arrêt cardiaque, à l’échauffement, avant un match de Top 14 en 2013. Le service médical présent sur place l’a sauvé, mais après ça, plus rien. The business must go on. On occulte le fait que ça a existé et le risque que ça se reproduise. Et on se retrouve en juin dernier avec la mort d’un jeune du centre de formation du Métro Racing dans un contexte similaire.

Christian Bagate : Une enquête scientifique a été faite ? Il y a eu une analyse du corps ? Vous laissez entendre que ces arrêts cardiaques sont liés à du dopage. Qu’en savez-vous ? Moi, ce que je vois, c’est que les joueurs qui sont morts suite à des arrêts cardiaques, avaient bien souvent des myocardiopathies. Non détectées ou détectées, puisqu’on a eu un mort, qui était sous surveillance, et qui est parti jouer dans un club en oubliant sa pathologie.

Laurent Benezech : Vous savez aussi bien que moi que les causes des arrêts cardiaques sont multifactorielles. Une étude de l’Agence Européenne du Médicament prouve que la prise de testostérone triple les risques encourus chez un jeune adulte ayant une faiblesse cardiaque préexistante.

Christian Bagate : Cela vous autorise-t-il à tirer des conclusions sur tel ou tel joueur ? Et comment pouvez-vous dire que nous restons inertes face à cette situation ? On a un programme Défi Cœur sur la prévention du risque cardiaque. Et plus globalement, on met un maximum de pourcentage de sécurité par rapport à nos joueurs.

Et pourtant lesdits joueurs réclament depuis des années un allègement du calendrier de la Pro D2 et du Top 14. En vain…

Christian Bagate : Je suis personnellement pour une diminution du nombre de matchs joués par joueur, avec des temps de repos plus long. Ce n’est pas parce qu’on est dans le monde professionnel qu’on doit permettre n’importe quoi. Ceci étant posé, il faut faire quand même l’anamnèse. Quand je suis arrivé il y a 15 ans, il y avait deux médecins à la commission médicale de la fédération. Maintenant, nous sommes une cinquantaine, plus un réseau d’experts spécialisés sur les différentes pathologies dans toute la France. Nous avons travaillé sur le défi Rachis avec le problème des tétraplégiques… puis le KO et les commotions cérébrales. Enfin, il y a l’observatoire du rugby que nous essayons de mettre en place depuis les années 2000. Avec une vraie capacité statistique à traiter les données, nous espérons pouvoir sortir des choses plus pertinentes. Connaître l’évolution des courbes de poids, de taille, des données physiologiques…

Laurent Benezech : Mais, ces données, vous devriez les avoir ! Elles sont inclues dans le passeport biologique, qui suit l’évolution des sportifs de haut niveau. Et ce passeport est une obligation légale depuis janvier dernier…

Christian Bagate : Sauf que vous savez comment sont les syndicats puisque vous avez été syndicaliste. Vous sortez un truc, vous avez trois révolutions. Donc les choses se font, avec un peu de retard, mais elles se font.

Pourquoi ces freins ?

Christian Bagate : Parce que ça coûte de l’argent ; c’est un problème global ; l’AFLD elle-aussi manque de moyens. Et en ce qui concerne l’observatoire, je ne cache pas qu’il y a quelques réticences. Avec ce dispositif, on va inévitablement trouver des pathologies liées à la pratique du sport, et on va rentrer dans une logique d’indemnisation des joueurs. Naturellement, ça ne plait pas à tout le monde. Je vous rappelle qu’il a fallu que les assurances s’en mêlent pour que l’on commence à se préoccuper des tétraplégiques.

Les joueurs pourraient vous aider dans ce combat…

Christian Bagate : J’avais demandé qu’on prenne 1% pour la recherche et la prévention sur tous les contrats des joueurs. C’était que dalle pour eux, on aurait mis ce pourcent dans la recherche scientifique, et aujourd’hui, on aurait un sport propre !

Et alors, on vous a répondu quoi ? Que c’était utopique ?

Christian Bagate : Bien entendu.

Pourquoi ?

Christian Bagate : Parce que les gens aujourd’hui ne prennent pas encore conscience de tout ça.

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Il n'y a pas de dopage dans le rugby, car ça ne rentre pas dans les valeurs du rugby ©

Exact. Les dopés, c'est les avaleurs du rugby, c'est pas pareil ! :sorcerer:

Modifié par Bracame
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Je comprends mieux comment le ST a pris 40 pions contre le BO en finale en 2006 :yes:

Je précise d'emblée : je ne dis pas qu'il n'y a pas de dopage dans le rugby,

mais prendre 12kilos de muscle en un an sans produit, ça n'a rien d'extraordinaire.

Cet interview nous prouve qu'entre les contraintes règlementaires et le peu de volonté de certains acteurs, la lutte contre le dopage est loin d'être féroce...

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Je comprends mieux comment le ST a pris 40 pions contre le BO en finale en 2006 :yes:

Je précise d'emblée : je ne dis pas qu'il n'y a pas de dopage dans le rugby,

mais prendre 12kilos de muscle en un an sans produit, ça n'a rien d'extraordinaire.

Cet interview nous prouve qu'entre les contraintes règlementaires et le peu de volonté de certains acteurs, la lutte contre le dopage est loin d'être féroce...

Surtout en Afrique subsaharienne!

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un même constat, un même doute sur certains cas, mais 2 approches radicalement opposées, le tout au milieu d'un imbroglio de règles et de lois, avec une certaine omerta et inertie... on n'a pas le cul sorti des ronces...

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un même constat, un même doute sur certains cas, mais 2 approches radicalement opposées, le tout au milieu d'un imbroglio de règles et de lois, avec une certaine omerta et inertie... on n'a pas le cul sorti des ronces...

Disons quand meme que Bagate quand il exprime ces doutes prends tout de meme en compte les facteurs liés à chaque personnes.

Je peux reprocher à Benezech de trop vouloir généraliser chaque cas individuels.

Il est possible qu'il soit dans le vrai dans ces exemples, mais rien ne lui permet de l'affirmer non plus. Et je le trouve trop affirmatif.

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Mouai moyennement convaincu... Puis alors l'argument de la prise de poids est tellement débile que je n'en parlerai même pas , sinon un peu étonné qu'il ne parle pas de Caucaunibuca parceque niveau prise de poids il était imbatable...30kg tout les étés , un dope sûrement .

Modifié par Hugogo
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Mouai moyennement convaincu... Puis alors l'argument de la prise de poids est tellement débile que je n'en parlerai même pas , sinon un peu étonné qu'il ne parle pas de Caucaunibuca parceque niveau prise de poids il était imbatable...30kg tout les étés , un dope sûrement .

L'argument de prise de poids n'est pas forcement débile.

Il fait partie des signaux permettant de suspecter la prise d'un produit dopant.

Mais ce n'est qu'un signal parmi d'autres.

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Biensur que la prise de poids est un facteur important. Surtout si le gars était pro avant... J'imagine qu'il ne sait pas mis à la muscu du jour au lendemain, même en changeant de club.

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Du dopage c'est dans tous les sports.

Maintenant Benezech est tellement caricatural que son discours n'a aucune valeur, c'est pas puisque tu hurle des affirmation en étant agréssif que cela te donne raison.

Si on l'écoute le moindre joueur qui prend 10kilos doit être sanctionné sans condition et au bucher interdiction des terrains et autre.

Sérieux le mec il comprend pas que maintenant les joueurs c'est de l'élevage sélectionné en batterie, dès qu'un joueur a un défaut physique il passe a la trappe. Y a qu'a voir Bezy qui a mis des années de travail pour arriver a bousculer la hiérarchie et tout son talent pour contrer l'avantage d'un physique comme doussain qui est largement moins inspiré et créateur.

Les jeunes maintenant y a qu'a voir je fais 1m75 et je suis plus petit que la moitié des gamins de 14-15 ans. Il veut en déduire que tous les gamins de france même s'ils ne font pas de sport se doppent ?

Les physionnomies évoluent énormément et y a pas qu'en sport.

Alors certes y en a qui sont doppés et qui arrivent a déjouer les incompétents qui dirigent le rugby français qui n'ont ni les règles ni les appliques bien.

Mais c'est pas le cas de tous.

Il veut se faire de la pub, apparaitre bien devant pour les photos de la télé, se vendre comme pseudo consultant expert du doppage. Il comprend meme pas qu'il y a des règles et des lois. Que tu peux pas foutre un joueur au chomage sur un claquement de doigt sans preuves.

Bref ce mec me gonfle et il sera clairement le premier a intervenir sur le prochain cas de dopage détecté pour nous dire je vous l'avais dit. Bref un opportuniste qui crache dans la soupe qu'il mangait il y a pas si longtemp.

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Pour ma part, je trouve la position de Benezech très courageuse. Qu'il est tort ou raison, un individu seul qui ose s'attaquer au système est soit "sérieusement burné", soit inconscient, soit et c'est le plus vraisemblable, les deux à la fois !

Je le soutiens donc dans sa démarche et lui souhaite surtout bien du courage.

Néanmoins, au fond de moi, et je pense que tout le monde pense la même chose, je suis intimement convaincu que la présence du dopage dans le rugby (à grande échelle) est évidente, peu importe les caractéristiques de ce dopage.

On est face à une grande hypocrisie de tout le monde (dirigeants, fédé, clubs, joueurs, supporters, journalistes...) et cela ressemble de plus en plus à ce qui se disait et se passait dans le milieu cycliste il y a une quinzaine d'années... je pense malheureusement que le résultat sera le même... une déflagration !

Nous verrons bien qui aura le dernier mot... moi, je ne me fais aucune illusion...

La seule question valable est : quand cette déflagration aura-t-elle lieu ?

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Comme dans tous les sports ,certains individus se dopent .

Chez nous ,on chope qui on veut . MASO ,vous le connaissez sans doute, c'est celui qui a bouffé toute sa vie grace à l'équipe de France ,Maso donc avait dit avant la CM de 2003 que tout joueur dopé serait viré de l'EDF ......Merde .....DE Villier se fait choper .............Ah, non , lui c'était bien de la coke ...... Mais c'était festif ....donc on le garde !!!!

Conclusion: prends ce que tu veux , tu te fait capter , pas de problème ,tu l'as pris en boîte de nuit ,à l'insu de ton plein gré , donc c'est festif et tu es aussi blanc que la coke !

Comment voulez-vous qu'avec de tels comportements et une telle transparence de la part de la FFR il n'y ait pas de dérive .

Puisque les "grands" sont innocentés , pourquoi les "petits "de Sarlat ou d'ailleurs n'essayeraient pas quelques coktails .

Modifié par papé
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J'avais lu cet article.

Edifiant.

Benezech bouscule, dérange, gâche la fête donc on lui tombe dessus. Normal.

Il y a pourtant des cas précis et circonstanciés. Ces 150 arrêts de travail en toute impunité, dans le silence le plus total....que l'on n'apprend que maintenant....Hallucinant.

Un topic à remonter de temps à autre, pour ne pas s'aveugler, même si on adore ce sport.

Je crains moi aussi que ça pète un jour car les gars d'aujourd'hui, ce ne sont plus des sportifs, ce sont des bodybuilders.

On s'est vraiment bien foutu de notre gueule avec le cas de villiers. Laporte....que ce type se permette de donner des leçons au monde entier sans retenue et sans gêne....ça me fout la nausée.

Modifié par Mahatma
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Concernant le BO, je me souviens que Lagisquet avait tenté de faire le ménage

Il avait viré Tillous Bordes qui était revenu de chez Camdeborde, après une absence de 6 semaines, avec 15 kg supplémentaires. Le TB qui avait joué ailier à EW contre le stade pour ses débuts en pro est devenu un petit kelleher en à peine 1 mois et 1/2

Pour les autres, Lagisquet avait interdit de revoir Camdeborde, mais je ne sais pas si il a été écouté.

En tout cas, pour en revenir à l'article, je trouve Benezech trés bon. J'aimerais bien maintenant une confrontation Benezech-Simon

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Prendre 10kg de muscle en 1 an, quand on commence la musculation et qu'on prend des mass gainers pour la 1ère fois, ça n'a rien d'extraordinaire.

Par contre, quand on est déjà sportif professionnel et qu'on bouffe déjà des protéines en poudre depuis des années, c'est en effet suspect. Effet créatine probablement.

Beaucoup de joueurs du ST sont passé par cette prise de poids, notamment lors des blessures (puisque la créatine n'est apparemment pas interdite hors compétition). Je me souviens notamment d'Heymans lors de son arrivée au stade, qui avait doublé de volume la 1ère année.

Je pense qu'il faudrait interdire la créatine, mais je pense aussi qu'il y a bien pire comme dopage dans le rugby...

Modifié par evan
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Je pense qu'il faudrait interdire la créatine, mais je pense aussi qu'il y a bien pire comme dopage dans le rugby...

Mais elle est interdite en France.

La créatine, c'est une belle excuse pour expliquer des prises de poids spectaculaires mais dans la majorité des cas, c'est couplé avec des anabolisants.

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Mais elle est interdite en France.

La créatine, c'est une belle excuse pour expliquer des prises de poids spectaculaires mais dans la majorité des cas, c'est couplé avec des anabolisants.

La créatine n'est pas interdite en France. Ce fut le cas au début, mais plus maintenant.

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le zèbre aux courges

Il y a quand même un indice troublant sur le dopage. J'ai quand même souvent lu que la défaite face à l'Australie en 99 en finale, c'est parce que les australiens étaient bien plus physiques, et pas seulement naturellement. Et que c'est pour ça que Laporte a privilégié un rugby plus dense.

Sauf que quand on regarde maintenant la physiologie du rugby français, il n'y a aucune différence pour moi avec les Aussies ou les boks de cette époque ou de maintenant. Donc ça voudrait dire que pour avoir un tel physique les boks, les Aussies se dopent mais par contre nous en France, c'est du bio, du naturel.

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Il serait bien plus intéressant de comparer la répétition d'efforts physique à haute intensité, répétition des chocs plutôt qu'une prise de poids.

La prise de poids tu pousses comme un bœuf à la salle comme 5jrs/7 avec derrière les prots, acides, créatine, y'a rien d'inhumain là dedans. Alors qu'un mec de 110kg qui à la 80e de chaque match tape encore des sprints sans être fatigué tout le long de la saison c'est plus compliqué.

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La prise de poids tu pousses comme un buf à la salle comme 5jrs/7 avec derrière les prots, acides, créatine, y'a rien d'inhumain là dedans.

Ca depend combien et sur quelle durée... Quand on en arrive à une dizaine ou quinzaine de kilos de muscles en quelques semaines, ca flirte avec l'inhumain quand meme.

Sinon, le truc qui m'a scié dans cet interview, c'est d'apprendre que la prise de sang inopiné n'existe pas. Dans le suivi longitudinale, on demande au joueur de venir faire une prise de sang et il a 15 jours pour s'exécuter. N'importe quoi. Normal qu'on ne chope personne. A part les idiots ou maladroits comme il dit.

Modifié par Gabi
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Il serait bien plus intéressant de comparer la répétition d'efforts physique à haute intensité, répétition des chocs plutôt qu'une prise de poids.

La prise de poids tu pousses comme un bœuf à la salle comme 5jrs/7 avec derrière les prots, acides, créatine, y'a rien d'inhumain là dedans. Alors qu'un mec de 110kg qui à la 80e de chaque match tape encore des sprints sans être fatigué tout le long de la saison c'est plus compliqué.

tu penses à qui ? pas à Clerc ?

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Dans l'article, on apprend quand même que les hormones de croissance sont bien plus puissantes que la codéine.

Dans un cas, l'adversaire peux rivaliser voire gagner mais dans l'autre, il en prend 40, net et sans bavure.

:)

Modifié par Gabi
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Tu crois que ma question était innocente ? :shaun: J'aime bien les choses claires

c'est sûr que Lamboley, Clerc, Dusautoir, Médard ils prennent rien... vu qu'ils s'arrêtent de courir dès le début

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Ca depend combien et sur quelle durée... Quand on en arrive à une dizaine ou quinzaine de kilos de muscles en quelques semaines, ca flirte avec l'inhumain quand meme.

Sinon, le truc qui m'a scié dans cet interview, c'est d'apprendre que la prise de sang inopiné n'existe pas. Dans le suivi longitudinale, on demande au joueur de venir faire une prise de sang et il a 15 jours pour s'exécuter. N'importe quoi. Normal qu'on ne chope personne. A part les idiots ou maladroits comme il dit.

Y a longtemps qu'il n'ont plus de sang.

Ils ont un liquide bleu comme Lucy.

Sinon, il y a une nouvelle substance sur le marché qui se nomme "Transformer"

Quand tu rentres sur la pelouse, tu ressembles à Rambo quand tu sors du terrain tu deviens Woody Allen.

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Stefon signerait au stade, ça ferait 5 pages sur ce topic et vous vous astiqueriez tous dessus

A côté plutôt!

Dis donc mon Tropézien, quand on vous a livré Ménini y avait pas des flacons dans l'emballage?

Modifié par tire-bouchon
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Stefon signerait au stade, ça ferait 5 pages sur ce topic et vous vous astiqueriez tous dessus

Et je te dis pas l'échauffement de la nouille si Rend Cool ramène à la fois les deux plus honnis, Steffon et McCaw :sorcerer:

Mais pour revenir au sujet, ça, c'est de la bonne, ou pas ?

578351ScreenHunter526Dec131146.jpg

Modifié par Bracame
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Stefon signerait au stade, ça ferait 5 pages sur ce topic et vous vous astiqueriez tous dessus

Ouh là … je te sens d'humeur chagrine ce midi !

Manque de sérénité avant d'affronter les Tigers ? :P

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Avant que ce thread très sensible ne dégénère, je vais prendre ma casquette de modo pour rappeler à tout le monde que les accusations nominatives sans preuve peuvent donner lieu à des poursuites en justice pour diffamation envers leur auteur ET le propriétaire du forum.

Merci donc à chacun de bien mesurer ses écrits, et de faire la différence entre "la rumeur disait que toute l'équipe XXX était dopée", "je suis quand même surpris que YYY ait pris 20 kilos de muscles en 2 jours" et "ZZZ est chargé à donf, tout le monde le sait".

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Ben il n'a été écrit NULLE PART que ZZZ était chargé à donf ...

Pour le cas Armitage, j'avoue m'interroger sur sa capacité de récupération, à être systématiquement le 1er soutien ou pour disputer le ballon dans un ruck, à galoper aux 4 coins du terrain pendant 80', à courir (presque) aussi vite qu'un 3/4, …

Mais ça ne restent que des interrogations, pas des accusations … et il en serait de même s'il évoluait avec le maillot du ST !

Et, pour info, c'est un joueur que j'aime beaucoup … contrairement à son frère !

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Avant que ce thread très sensible ne dégénère, je vais prendre ma casquette de modo pour rappeler à tout le monde que les accusations nominatives sans preuve peuvent donner lieu à des poursuites en justice pour diffamation envers leur auteur ET le propriétaire du forum.

Merci donc à chacun de bien mesurer ses écrits, et de faire la différence entre "la rumeur disait que toute l'équipe XXX était dopée", "je suis quand même surpris que YYY ait pris 20 kilos de muscles en 2 jours" et "ZZZ est chargé à donf, tout le monde le sait".

Je plussoie :sorcerer:

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Ben il n'a été écrit NULLE PART que ZZZ était chargé à donf ...

Pour le cas Armitage, j'avoue m'interroger sur sa capacité de récupération, à être systématiquement le 1er soutien ou pour disputer le ballon dans un ruck, à galoper aux 4 coins du terrain pendant 80', à courir (presque) aussi vite qu'un 3/4,

Mais ça ne restent que des interrogations, pas des accusations … et il en serait de même s'il évoluait avec le maillot du ST !

Et, pour info, c'est un joueur que j'aime beaucoup … contrairement à son frère !

normal, ma mère aussi elle rattrape Bastareau :sorcerer:

Ouh là … je te sens d'humeur chagrine ce midi !

Manque de sérénité avant d'affronter les Tigers ? :P

je suis pas d'humeur chagrine, je suis tendu comme un string. J'ai envie de bouffer de l'anglais. J'ai l'impression d'un match de phase finale... et ça me plait

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Et je te dis pas l'échauffement de la nouille si Rend Cool ramène à la fois les deux plus honnis, Steffon et McCaw :sorcerer:

Mais pour revenir au sujet, ça, c'est de la bonne, ou pas ?

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Oui, c'est de la bonne vu que c'est légal.

Census fait comme tous les joueurs de rugby, il prend des compléments. Il ne faut pas confondre avec le dopage.

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Et je te dis pas l'échauffement de la nouille si Rend Cool ramène à la fois les deux plus honnis, Steffon et McCaw :sorcerer:

Mais pour revenir au sujet, ça, c'est de la bonne, ou pas ?

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Mmmm, ça a l'air bon. Moi comme un con, j'ai mangé à midi des raviolis à la daube frais

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Il n'empêche que c'est triste pour le rugby en général. Benezech et Bagate, dans un style diffèrent sont quand même d'accord sur pas mal de choses. L'un est plutôt à l'emporte pièce avec parfois des généralisations ou approximations et l'autre est dans un style politiquement / juridiquement correct mais à la fin ils se rejoignent sur des soupçons de dopage assez étendu et sur l'insuffisance matérielle et financière des instances de lutte antidopage.

Sans être particulièrement naïf, cet article m'a un peu fait mal car je ne voyais pas les choses comme ça.

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On constate quand même une ENORME différence de traitement entre le cyclisme (qu'on raille) et le rugby.

Imaginons que 150 coureurs cyclistes (dont des stars francaises) aient eu subitement des résultats physiologiques anormaux, que l'affaire ait été étouffé, que les equipes aient mis discretement leur coureur au repos le temps que les taux redescendent, qu'aucun coureur ou equipe n'ait été sanctionné, qu'ils aient continué à etre selectionné en EdF par la fédé et que le préparateur physique, cerveau du dopage, n'ait pris en catimini que du sursis.

On crierait au scandale, non ??

Et ben, c'est exactement ce qui s'est passé au rugby. Et c'est passé comme une lettre à la poste.

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On constate quand même une ENORME différence de traitement entre le cyclisme (qu'on raille) et le rugby.

Imaginons que 150 coureurs cyclistes (dont des stars francaises) aient eu subitement des résultats physiologiques anormaux, que l'affaire ait été étouffé, que les equipes aient mis discretement leur coureur au repos le temps que les taux redescendent, qu'aucun coureur ou equipe n'ait été sanctionné, qu'ils aient continué à etre selectionné en EdF par la fédé et que le préparateur physique, cerveau du dopage, n'ait pris en catimini que du sursis.

On crierait au scandale, non ??

Et ben, c'est exactement ce qui s'est passé au rugby. Et c'est passé comme une lettre à la poste.

c'est exactement ce qu'il s'est passe au cyclisme avant 98. ca a d'ailleurs deja ete ecrit plus haut je crois.

il a fallu un electrochoc pour que ca change. Au rugby cet electrochoc n'est malheureusement toujours pas arrive.

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ça tousse aussi en natation.

Quoique là c'est plus difficile à détecter.

Tu verses la fiole dans la piscine et tout le monde est dopé.

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Le Corbeau de l'USAP

Il n'empêche que c'est triste pour le rugby en général. Benezech et Bagate, dans un style diffèrent sont quand même d'accord sur pas mal de choses. L'un est plutôt à l'emporte pièce avec parfois des généralisations ou approximations et l'autre est dans un style politiquement / juridiquement correct mais à la fin ils se rejoignent sur des soupçons de dopage assez étendu et sur l'insuffisance matérielle et financière des instances de lutte antidopage.

Sans être particulièrement naïf, cet article m'a un peu fait mal car je ne voyais pas les choses comme ça.

C'est ça. Et les douze cas détectés de ces dernières années, c'est uniquement du cannabis, ou alors des manquements administratifs. :sorcerer:

Il est pas beau notre sport ? :laugh:

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