Le cas d'Urios. (flooding)

[Parigot_Paris]

Christophe Urios reposa discrètement sa bière Kulminator – 16,5° dans la glacière en bord de terrain. Il se souciait peu du jugement des journalistes, mais il ne voulait pas que les joueurs de l’ASM – auxquels il avait interdit la limonade et même l’eau pétillante, - le voient savourer une petite mousse pour se dégager les sinus et la thyroïde. 

 

-       Eh là-bas ! Qu’est-ce qu’il fout sur le terrain le Gremlin ? Petit, rentre chez toi ta maman s’inquiète ! Nan mais y a personne pour lui dire que les terrains sont interdits quand les grands s’entraînent ? Allez raouste le Schtroumpf, on a du travail !

-        C’est Baptiste Jauneau, susurra un entraîneur adjoint, qui restait à distance respectueuse pour éviter de prendre une baffe. Il rentre de la coupe du monde des moinsse de vingt ans. Il est précieux, il faut pas le vexer.

-       Ah bon. OK, my bad. Et lui le con qui glande en tribune pendant qu’on travaille les combinaisons de trois-quarts, il fait quoi à prendre des vidéos ?

-       Ben justement, c’est le vidéaste, ça sert à analyser les mouvements sur le terrain, gémit l’entraîneur adjoint qui recula encore d’un mètre.

-       D’accord. Reçu. Bon. OK. Parfait. ET TOI T’ES QUI ?

-       Euh… Votre entraîneur adjoint couina le susmentionné, qui appuya immédiatement sur ses clefs de voiture afin de s’enfuir à bord de sa Ford Mondeo, partenaire des triomphes de l’ASM, porteur de valeurs de partage et de performance, et les quatre tribunes en même temps.

-       Ouais, bon, reviens, je vais pas te manger ! J’ai pas la mémoire des visages ça n’est quand même pas dirimant ! marmonna Urios qui usait de mots savant quand il voulait passer pour civilisé.

La suite au premier match.

[Parigot_Paris]

-       Qui t’es toi, et qu’est-ce que tu fous sur le terrain ? grogna Christophe Urios qui se réveillait un brin chafouin d’une murge carabinée.

-       Ca n’est pas le terrain mais ton lit, je suis ta femme et depuis vingt-cinq ans tu poses la même question chaque fois que tu bois la veille ! répliqua celle qu’il avait choisie pour sons sens de la répartie.

-       Ah. Bon. Bien. Certes. Mon amour ? Je veux bien un café. Serré.

 

Une fois habillé, rasé au mieux par Yvan Béal, la motoculture de plaisance, Christophe Urios se gratta longuement l’entrejambe, perdant ses doigts dans une intimité qui aurait fait passer la jongle de Sumatra pour un jardin à la française. (piqué à Frédéric Dard, je connais mes maîtres).

 

-       Pas trop de fonte ni de cardio, songea-t-il, aujourd’hui ils vont bouffer du rugby jusqu’à ce que les mauviettes pleurent et que les vrais durs leur enfoncent la tronche dans la pelouse. Car j’aime les durs.

 

Se retenant de péter pour ne pas indisposer Madame, Urios enfila son haut de survêtement, entra dans sa Nissan toutes options sponsorisée par l’amicale Chamaliéroise du Porc à l’Ancienne, péta dans un bruit de fin du monde, puis se dirigea vers les terrains d’entraînement, toutes fenêtres ouvertes pour des raisons trop longues à expliquer ici.

 

Un fan à la tignasse en broussaille, aux dents du bonheur et à la peau problématique l’attendait à la porte, sous le regard circonspect d’un vigile d’un quintal et demi.

 

-       Laisse, Boubakar, c’est un supporter, dit Urios en souriant au jeune inconnu. Où est-ce que tu veux que je signe petit ? ajouta-t-il, confiant dans le fait que l’acné n’est pas contagieuse.

-       Aille  ame notte euh supporterre. Aille ame Aymeric, ail have quatorze ans ènde aille supporte Glou sesterces bicoze ail ame britiche ! Ende il vous lance un défi !

-       Ben dis-donc pour un Brit, tu fais plutôt récent de naturalisation, non ? Tu m’as l’air plutôt fait pour traire les meuh-meuh que pour mettre un nuage de leur lait dans ton thé ! Allez, jeune puceau, retourne voir ta maman !

La suite quand j’aurai fini ma journée de travail sur mon ouvrage majeur.

[Parigot_Paris]

Christophe Urios, convaincu par sa troisième cannette de Jeanlain d’aller faire un tour aux cabèches, se dirigea vers celles des vestiaires domicile en fredonnant une chanson tant mélodieuse que poétique :

 

Dans les prisons de Lon-on-ondres

Ya des morpions qui m’emmerdent la nuit

Sans bruit

Dans les prisons de Lon-on-on-dres

Y avait un prisonnier, la pine au cule et les couilles pendantes

Y avait un prisonnier, la pine au cul, bien enfoncée !

 

Il détendit son tuyau personnel et commença à s’exécuter, toujours fredonnant, quand il croisa le regard d’un inconnu.

 

-       T’es qui toi ? Qu’est-ce que tu fous dans nos vestiaires ? Dégage avant que j’appelle la sécurité !

 

Réalisant qu’il parlait à son reflet dans le miroir des toilettes, il remballa son fusil à un coup et se remit à fredonner.

 

Personne ne l’alla voir-a-a-reuh

Ya des morpions qui m’emmerdent la nuit

Sans bruit

Personne ne l’alla voir-a-a-reuh

Sauf la fille du geôlier

La pine au cule et les couilles pendantes

Sauf la fille du geôlier

La pine au cul, bien enfoncée !

 

Arrivant au terrain, Urios tenta de reconnaître ses joueurs pour éviter une nouvelle bourde. Avisant un être court sur pattes et vêtu d’un costume trois pièces, Christophe Urios ne put retenir un juron.

 

-       Cré bon soir eud’toucher d’bœufs ! T’es qui toi-là-bas avec le costume à une plaque ! Tu te crois à la foire aux occases chez Citroën ?

-       Bonjour M. Urios, Rabah Slimani, de Slimani immobilier : achat, location, logements et commerces, ne loupez pas notre semaine « ouragan sur les pas de portes », avec la clientèle néo-rurale, je vous vois bien à la tête d’un magasin de vapotage. Le CBD marche fort chez les néo-ruraux du plateau de Millevaches ! Tenez !

-       Kesseucé ?

-       Un prospectus : le rêve en quadrichromie ! Car vous rêvez d’un chalet d’altitude au soleil du Sancy, pas vrai ?

-       Euh pas vraiment et… ET TU VAS TE FOUTRE EN TENUE DARE-DARE AVANT QUE JE TE METTE MES CRAMPONS AU CUL ! Raouste !

-       Si vous y tenez, mais n’oubliez pas notre site web ! lebonheurenauvergne.com ! dit Rabah qui esquiva de justesse une grosse baffe.

 

Bon, se dit Urios in petto, on va pouvoir commencer ! 

[Parigot_Paris]

Christophe Urios se leva d’humeur guillerette. Après un bon café préparé par ses soins au motif que « si tu veux un café tu peux te le faire toi-même, je suis ta femme, pas ton domestique », il passa à la salle de bain, se doucha, hésita un moment à se raser. Il songeait que les trois poils blancs de son menton pouvaient bien être une promesse de barbe, quelque chose qui le rajeunirait, qui le ferait même passer avec de la chance pour un hipster dans le vent. Le mot vent éveillant un souvenir, il lâcha un pet triomphant et revêtit son survêtement en fredonnant joyeusement :

 

Alors il lui demande

Ya des morpions qui m’emmerdent la nuit

Sans bruit

Alors il lui deman-an-an-de

La clé pour aller chier, la pine au cul et les couilles pendantes

La clé pour aller chier, la pine au cul, bien enfoncée

Ohé !

 

Arrivé au centre d’entraînement, Christophe Urios se réjouit de l’état impeccable des pelouses, de la propreté des vestiaires, du portrait de Bibendum accroché au-dessus de son bureau. Il péta de joie et se remit à fredonner, sensible au parfum de gaieté bucolique qui imprégnait l’air de cette belle journée auvergnate :

 

Quand il fut sur le trô-ô-ô-ne

Y a des morpions qui m’emmerdent la nuit

Sans bruit

Quand il fut sur le trô-ô-ô-ne

Y avait plus d’papier, la pine au cul et les couilles pendantes

Y avait plus d’papier, la pine au cul, bien enfoncée !

 

Tout à coup, apercevant par la fenêtre un individu vêtu aux couleurs du club qui s’entraînait à buter avant l’heure convenue pour l’entraînement, Christophe Urios descendit l’escalier quatre à quatre puis se mit en devoir de héler l’individu susmentionné.

 

-       Hé, là-bas qu’est-ce que tu bran… je veux dire, bonjour cher joueur zélé et dur à la tâche, je te félicite de ton ardeur matinale. Comment t’appelles-tu ?

-       Je veux mourir et je m’appelle Jules, lui répondit un garçon élégant aux jointures harmonieuses et à la belle mèche blonde.

-       Plaît-il ? répondit Urios qui craignait d’avoir bien entendu.

-       Je suis une merde infâme, un déchet sans avenir, un rebut disgracieux !

-       Mais il ne faut pas dire ça, mon grand, s’apitoya Urios, tu joues quel poste ?

-       On m’a dit que j’étais dix, mais je suis une crotte sèche balayée par le vent d’automne.

-       Tu es dix ? Tiens, retourne-toi et envoie-moi le ballon de l’autre côté du terrain mais avant la ligne de touche.

Avec un claquement sec, le ballon quitta le pied de Jules Plisson et partit dans les 22 opposés pour un magnifique cinquante-vingt-deux.

 

-       Hé béh, souffla Christophe Urios. Pour un has been tu as plutôt un excellent coup de pied. Tu me reproduis ça en match une fois et je te titularise le reste de la saison.

-       Yiiiiii se mit à sangloter le pauvre Jules, ça y est, ça recommence ! On me demande de refaire le truc en match avec des méchants qui me courent après en disant des choses méchantes sur ma maman que j’aime beaucoup ! Je n’en peux plus, je veux mourir !

Et Christophe Urios regagna son bureau. Le temps azuréen s’était brusquement couvert, l’atmosphère guillerette s’était évanouie, remplacée par un crachin mauvais venu exprès de Bretagne pour attrister les hommes. Dans le lointain les tours noires de la cathédrale de Clermont-Ferrand se mirent à sonner le glas, tandis qu’au marché la voix claironnante des marchands ambulants annonçait une pénurie de Saint Nectaire. Tout était sombre, glauque, déplaisant. Regagnant son bureau, Urios péta à tout hasard, conscient de la vanité des choses et de l’existence humaine. Un individu le salua dans un couloir.

 

-       T’es qui toi ? qu’est-ce que tu fous là ? Tu vois pas qu’on bosse ?

-       Julien, météorologue. Justement, si vous comptez bosser longtemps, vous feriez mieux de quitter le coin. On a un record de pluie verglaçante accompagnée de grêlons comme des couilles de taureau primé qui s’annonce ! Je le répète à l’envi sur le forum mais plus personne ne m’écoute !

[Dede11]

Très bonne prose, félicitation, tu peux continuer.

[capitole46]

La tour de Londres, Jeanlin... Mes années étudiantes.

 

D'ailleurs je me demande si c'est pas plus facile de vomir de la Jeanlin que de la boire chaude!?

[Pantang17]

Il y a 1 heure, capitole46 a dit :

La tour de Londres, Jeanlin... Mes années étudiantes.

 

D'ailleurs je me demande si c'est pas plus facile de vomir de la Jeanlin que de la boire chaude!?

T'étais plus riche que moi pour boire de la Jeanlin. 

Essayes celle ci à température ambiante en pleine été:

 

Valstar la bière des stars 😬

[Vil & Preux]

Merci @Parigot_Paris. On attend la suite avec impatience 

 

Je vous laisse cher ami, mon chat il a faim

 

Pierre V

[Dede11]

Il y a 4 heures, Pantang17 a dit :

T'étais plus riche que moi pour boire de la Jeanlin. 

Essayes celle ci à température ambiante en pleine été:

 

Valstar la bière des stars 😬

La 33 ou la KRO pour les plus riches c'était pas mal pour vous dégouter à tout jamais de la bière.

[capitole46]

Il y a 5 heures, Pantang17 a dit :

T'étais plus riche que moi pour boire de la Jeanlin. 

Essayes celle ci à température ambiante en pleine été:

 

Valstar la bière des stars 😬

La Jeanlin en 1L ou 75cl c'était 10 francs en 1990, sinon on avait une Leffe 33cl à 6 francs.

Le problème c'est que là où s'organisait les soirées étudiantes, il n'y avait pas de frigo, donc c'était à température ambiante...

 

Pour les jaunards, c'était à la Tour de Rochefort vers Saint Yvoine. Maintenant c'est un truc privé qui s'appelle l'Hacienda.

Pour y aller, tu as pas mal de virages et tu enchaînais sur de la Jeanlin chaude 

 

'tain, j'en ai fait des pâtés!

En plus il y a un talus ou j'ai commencé mon festival en haut puis j'ai roulé jusqu'en bas... Incapable de me relever, personne aux alentours 

Bon j'ai decuvé et je suis remonté 

 

Désolé pour le hs

[GuyNess]

c'etait quand t'avais la Visa  ? 

 

[capitole46]

il y a 52 minutes, GuyNess a dit :

c'etait quand t'avais la Visa  ? 

 

Ouh là, je n'avais même pas de bagnole la première année...

Tranquille pour boire.

[GuyNess]

Il y a 3 heures, capitole46 a dit :

Ouh là, je n'avais même pas de bagnole la première année...

Tranquille pour boire.

tu dois etre plus jeune que moi
Il fut un temps ou c’etait pas trop un probleme de picoler et prendre la bagnole 

 

 

 

[tire-bouchon]

Il y a 8 heures, GuyNess a dit :

tu dois etre plus jeune que moi
Il fut un temps ou c’etait pas trop un probleme de picoler et prendre la bagnole 

 

 

 

Sauf si tu picolais au point de ne pas retrouver ta bagnole. 

[capitole46]

Il y a 8 heures, GuyNess a dit :

tu dois etre plus jeune que moi
Il fut un temps ou c’etait pas trop un probleme de picoler et prendre la bagnole 

 

 

 

Ouais, je l'ai eu fait mais très peu.

 

Surtout la première année, je n'avais pas le permis.

Je sais, c'est pas trop un problème pour certains pour moi, pauvre couillon honnête, oui.

[Ecco2ST]

Il y a 1 heure, capitole46 a dit :

Ouais, je l'ai eu fait mais très peu.

 

Surtout la première année, je n'avais pas le permis.

Je sais, c'est pas trop un problème pour certains pour moi, pauvre couillon honnête, oui.

Tu sais maintenant Mercedes fait de très belles voitures sans permis. 300ch, pas trop moche. 

[diogene]

Magie des archives !

 

Dans notre série Les vocations précoces, on a retrouvé le moment précis où le petit Christophe U. a eu la révélation :

 

 

 

(Merci une nouvelle fois à René Maltète, photographe génial si injustement oublié aujourd'hui)

[Manpat]

Ton Urios, c'est Bérurier ! (Excellent)

[smiticks]

Il y a 3 heures, diogene a dit :

Magie des archives !

 

Dans notre série Les vocations précoces, on a retrouvé le moment précis où le petit Christophe U. a eu la révélation :

 

 

 

(Merci une nouvelle fois à René Maltète, photographe génial si injustement oublié aujourd'hui)

oups en lisant ton post et son début de phrase j'ai anticipé un peu et lu en fin de phrase ... la première érection... 

Edited August 5, 2023 by smiticks

[Parigot_Paris]

 

 

Renversé dans le fauteuil tout cuir de son bureau Christophe Urios repassait en revue ses années castraises. Dans sa rêverie tout n’était que faste et réussite, triomphe et gloire méritée, quand tout à coup lui revinrent à l’esprit les souvenirs urticants d’un supporter obsessionnel dont le nom lui échappait mais qui se distinguait par sa capacité surprenante à faire listes et classements avec n’importe quoi.

 

Et que je te dresse une liste des meilleurs demis de mêlée castrais de la création du club à la seconde guerre mondiale, et que je te fourgue une liste des tailles de crampons adaptées à la météo saisonnière du Tarn, taille rapportée au taux d’hygrométrie. Le meilleur restant la liste des sponsors méritants par ordre de chiffre d’affaires ; oeuvre démarrant à « Goduchon, articles de pêche » et finissant à « la grosse Lola, sous le deuxième réverbère de la zone industrielle, devant le Mac Do ».

 

Heureusement l’alarme du chronomètre dont Christophe Urios ne se séparait jamais le tira de sa rêverie et il sourit un instant à la journée qui commençait.

 

« Fini Castres et l’autre emmerdeur, se dit-il, heureusement que je suis arrivé à… à… et merde, tiens ! »

 

A ce moment une vache passa la tête par la fenêtre du bureau.

 

-       Cré bon soir eud’toucher d’bœufs, grogna Urios, mais c’est quoi cette ménagerie ? Hier je laisse la porte de ma voiture ouverte sur le parking pour qu’il ne fasse pas trop chaud à bord et quand je reviens il y a une poule sur le siège conducteur ! Allez, raouste la meuh-meuh !

-       Ah, bien le bonjour monsieur Christophe, dit un quidam en bleu de chauffe et béret basque usé qui passa sa tête dans l’encadrement de la porte. Je voulais point vous y déranger, mais j’ai vu que vous y faisiez la sieste alors je m’ai dit : tant que je le dérangions point pendant le travail, y a guère d’argent de perdu !

-       Plaît-il ? Euh… bonjour. Vous avez un rapport avec cette vache ?

-       Ah, je m’y suis pas présenté : Galuchard Gaston, né natif de Pérignat sur Allier ! Et je vous présente la Clara, ma vache, que j’y ai baptisé ainsi parce que j’aime bien les films avec Clara… Euh… A dire vrai je m’y souviens plus pourquoi je l’ai appelée ainsi, ma foi.

-       Bon, je dois rejoindre l’entraînement dans cinq minutes, que puis-je faire pour vous ?

-       Ah ben ma foi, la Clara et moi on se disait que vous nous signeriez un maillot, pour la faire toute belle pour ainsi dire !

-       Un maillot ? A une vache ?

-       C’est à y dire sans vous offenser, c’est rapport à vot’ taille. Au moinsse la Clara elle y rentre dedans ! 

 

[Pitche]

Quel talent!!!! Encore!

[Dede11]

Il y a 5 heures, Parigot_Paris a dit :

 

 

 

Renversé dans le fauteuil tout cuir de son bureau Christophe Urios repassait en revue ses années castraises. Dans sa rêverie tout n’était que faste et réussite, triomphe et gloire méritée, quand tout à coup lui revinrent à l’esprit les souvenirs urticants d’un supporter obsessionnel dont le nom lui échappait mais qui se distinguait par sa capacité surprenante à faire listes et classements avec n’importe quoi.

 

Et que je te dresse une liste des meilleurs demis de mêlée castrais de la création du club à la seconde guerre mondiale, et que je te fourgue une liste des tailles de crampons adaptées à la météo saisonnière du Tarn, taille rapportée au taux d’hygrométrie. Le meilleur restant la liste des sponsors méritants par ordre de chiffre d’affaires ; oeuvre démarrant à « Goduchon, articles de pêche » et finissant à « la grosse Lola, sous le deuxième réverbère de la zone industrielle, devant le Mac Do ».

 

Heureusement l’alarme du chronomètre dont Christophe Urios ne se séparait jamais le tira de sa rêverie et il sourit un instant à la journée qui commençait.

 

« Fini Castres et l’autre emmerdeur, se dit-il, heureusement que je suis arrivé à… à… et merde, tiens ! »

 

A ce moment une vache passa la tête par la fenêtre du bureau.

 

-       Cré bon soir eud’toucher d’bœufs, grogna Urios, mais c’est quoi cette ménagerie ? Hier je laisse la porte de ma voiture ouverte sur le parking pour qu’il ne fasse pas trop chaud à bord et quand je reviens il y a une poule sur le siège conducteur ! Allez, raouste la meuh-meuh !

-       Ah, bien le bonjour monsieur Christophe, dit un quidam en bleu de chauffe et béret basque usé qui passa sa tête dans l’encadrement de la porte. Je voulais point vous y déranger, mais j’ai vu que vous y faisiez la sieste alors je m’ai dit : tant que je le dérangions point pendant le travail, y a guère d’argent de perdu !

-       Plaît-il ? Euh… bonjour. Vous avez un rapport avec cette vache ?

-       Ah, je m’y suis pas présenté : Galuchard Gaston, né natif de Pérignat sur Allier ! Et je vous présente la Clara, ma vache, que j’y ai baptisé ainsi parce que j’aime bien les films avec Clara… Euh… A dire vrai je m’y souviens plus pourquoi je l’ai appelée ainsi, ma foi.

-       Bon, je dois rejoindre l’entraînement dans cinq minutes, que puis-je faire pour vous ?

-       Ah ben ma foi, la Clara et moi on se disait que vous nous signeriez un maillot, pour la faire toute belle pour ainsi dire !

-       Un maillot ? A une vache ?

-       C’est à y dire sans vous offenser, c’est rapport à vot’ taille. Au moinsse la Clara elle y rentre dedans ! 

 

C'est vachement bien !

[Parigot_Paris]

Bon aaaaaaallez, il faut que je me renouvelle.; J'ai eu de belles années avec le "baron" Kelleher, Jacky Lorenzetti et j'aime bien le personnage d'Urios. Mais il faut se donner chaque jour de nouveaux challenges comme disait Rory Kockott. Si mon boulot - je rentre de congés - me laisse dix minutes, on va tenter de voir ce qu'a à dire monsieur Guazzini ! 

 

Un sacré caractère notre Max, chrétien ultra-conservateur, ami du show-biz des seventies, il aime les animaux et il a introduit (@capitole46 , couché !) le rose dans le sport de haut niveau masculin (après le Palermo FC quand même, mes cousins siciliens sont chatouilleux de la gâchette) !

[OURS17]

Le 04/08/2023 à 09:26, capitole46 a dit :

La tour de Londres, Jeanlin... Mes années étudiantes.

 

D'ailleurs je me demande si c'est pas plus facile de vomir de la Jeanlin que de la boire chaude!?

Dans tous les cas ça brûle l'oesophage !