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Michalak : Partir était Une évidence


Invité Xv-31

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Invité Xv-31

Il vit ses derniers jours en rouge et noir. Une demi-finale contre Clermont. Peut-être une finale, et la longue histoire avec Toulouse prendra fin. Au côté de Dalila, son ange gardien, Frédéric Michalak n’élude aucun sujet. La Coupe du monde, son départ pour les Sharks de Durban, son quotidien de célébrité, ses envies personnelles… La star du rugby français se confie longuement au Figaro.

LE FIGARO. – Il vous reste, au mieux, deux matchs à disputer pour le Stade Toulousain…

Frédéric MICHALAK. – Je sens que c’est bientôt la fin. Et c’est une motivation supplémentaire…

Pour partir en beauté sur un titre de champion de France ?

Mon histoire avec Toulouse ne se résume pas à cette saison ! J’y joue avec beaucoup de cœur depuis les équipes de jeunes… Maintenant, partir sur un Bouclier, ce serait mieux. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire. L’année dernière, on a pris quarante points en finale (défaite 40 à 13 face à Biarritz, NDLR).

Vu ses derniers matchs, Toulouse semble à l’abri d’une déroute…

On est plus fort que l’année dernière. Après des moments de flottement, ça va mieux depuis notre victoire face à Clermont (24-7, le 15 avril, NDLR). Mais on n’a pas joué de matchs très difficiles. Et c’était loin d’être parfait.

Après avoir été longtemps blessé. Comment vous sentez-vous aujourd’hui ?

Je n’ai pas précipité mon retour et je pense être revenu à 100 %. Je me sens bien parce que, même blessé, j’ai pu me préparer physiquement pendant six mois. J’ai emmagasiné de la fraîcheur.

Idéal pour réussir de bons matchs et vous rappeler aux souvenirs des sélectionneurs en vue de la Coupe du monde ?

Cet objectif me motive depuis quelques années, mais, aujourd’hui, c’est plus la perspective de disputer mes derniers matchs avec le Stade Toulousain qui me fait vibrer… Maintenant, pour être retenu, je sais que je dois prouver tous les week-ends que je fais bien partie des meilleurs. Le passé, l’expérience internationale ne comptent plus. En votre absence, David Skrela s’est distingué à l’ouverture durant le Tournoi des six nations.

Que pensez-vous de cette nouvelle concurrence ?

Je n’ai pas spécialement regardé ses prestations. Je regarde beaucoup de matchs, en particulier ceux du Super 14. Je m’inspire plus de Carter (l’ouvreur des All Blacks, NDLR) ou de Larkham (le 10 australien, NDLR). Ce sont eux mes vrais concurrents. Ils donnent envie d’être à leur niveau. (Ironique.) Après, je laisse les journalistes faire leur travail…

Pourquoi avez-vous décidé de vous fixer à l’ouverture ?

C’est à ce poste qu’on crée la différence. Essayer de déstabiliser les défenses avec de bonnes courses, de bonnes passes, j’aime ça. Et j’y travaille en permanence.

Dans un rugby de plus en plus formaté, est-il toujours possible de laisser libre cours à sa créativité ?

Oui. Mais si ça m’a permis de réussir de bons matchs, ça a aussi coûté des victoires à mon équipe… Aujourd’hui, je pense que je gère mieux ces situations. J’essaye d’être moins impulsif. Mais sans me renier. J’ai grandi à Toulouse quand même ! (Rires.)

Vous pensez bénéficier de la même liberté dans le Super 14 ?

Je la garderai toujours ! Bon, je ne vais pas faire n’importe quoi non plus, je n’ai pas envie de me retrouver sur le banc. (Sourire.) Mais je ne vais pas me mettre à jouer comme un autre. Chacun a sa personnalité. Si je peux tenter des trucs un peu fous, je le ferai. Mais, vous savez, pendant un match, je ne tente pas tout ce dont j’ai envie. (Rires.)

La décision de quitter Toulouse pour rejoindre l’Afrique du Sud a-t-elle été difficile à prendre ?

Non, c’était une évidence. J’y pensais déjà après la Coupe du monde 2003. J’y vais pour apprendre, pour progresser, pour enrichir mon bagage technique. Je n’y vais pas comme le messie.

Vous êtes une star. Les experts économiques disent que le rugby a besoin du "produit" Michalak…

Je suis conscient d’être un produit marketing. Mais je ne fais pas tout et n’importe quoi. Si j’avais accepté toutes les propositions, je serais milliardaire. J’ai juste trois ou quatre sponsors qui me correspondent et me plaisent.

Quels sont vos centres d’intérêt en dehors du rugby ?

D’abord la famille et les amis. Puis la musique. Je me suis mis à la guitare. J’ai appris tout seul. (Sourire.) Pour emballer les filles, c’est un outil indispensable…

Vous écrivez des chansons. Et l’un de vos textes a été repris par deux membres du groupe Zebda.

Je souhaitais la faire chanter par des artistes pour récolter des fonds pour la Main sur le cœur. Hakim et Mouss ont fait une maquette. Ça suit son cours.

Vous restez très discret sur vos engagements caritatifs…

Je suis aussi le parrain des Enfants du Mali-espoir, qui scolarise les enfants, mais je n’aime pas en parler. N’importe qui peut aider son voisin, même si, en France, c’est plutôt la culture du chacun pour soi… Je vais souvent au Maroc et, là-bas, les gens partagent, s’entraident.

Vous vous êtes également investi auprès des enfants hospitalisés…

J’y vais moins. Il y a quelques mois, j’ai perdu une amie. Depuis, j’ai beaucoup de mal à retourner à l’hôpital. (Très ému.) Je m’attache à ces enfants et c’est difficile quand…

La notoriété, c’est agréable ou perturbant ?

Je m’y suis habitué, même si, je vous rassure, je peux me promener dans les rues de Toulouse sans être sauvagement attaqué. Le plus difficile, c’est de vivre en permanence avec cette question : les gens qui viennent vers moi sont-ils sincères ou intéressés ? Même avec mon ex-copine, je ne parvenais pas à m’ôter cette question de l’esprit. (Affecté.) C’est vraiment difficile à vivre. Aujourd’hui, ce n’est plus possible de redevenir quelqu’un de normal.

C’est pour cette raison que vous tenez beaucoup à votre famille et à vos amis d’enfance ?

Je sais qui sont mes vrais amis, ceux qui seront là même si j’arrête le rugby… Mais les choses ont changé pour eux aussi. C’est plus pesant pour eux que pour moi. Je reviens toujours dans les discussions. Ils doivent toujours se justifier, se défendre. Je sais que ça les embête vraiment.

D’autres sportifs ont succombé à cette starisation. Pourquoi pas vous ?

Parce que je ne me prends pas pour un autre. Je n’ai pas trop changé. C’est le regard des gens sur moi qui a changé. Je sais d’où je viens. Mon père est maçon. Il m’a éduqué de façon à ce que je ne pète pas plus haut que je suis… J’aurais pu péter un câble, ne voir que le strass et les paillettes. Mais je sais que c’est éphémère. Même si je profite de quelques bons moments, je me prépare plus à ce que tout ça prenne fin.

À quoi aspirez-vous ?

Me marier, avoir des enfants est une envie profonde. C’est mon idéal de vie.

Propos recueillis à Toulouse par David Reyrat

Le Figaro

:lol:

http://www.lefigaro.fr/

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