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XV DE FRANCE / SEBASTIEN CHABAL :« Ne plus regarder en arrière »

mar 10 jui, 08h10

Photo 1 - XV DE FRANCE / SEBASTIEN CHABAL :« Ne plus regarder en arrière »

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Depuis plus d’une semaine, Sébastien Chabal découvre peu à peu les rudiments du poste de deuxième ligne. Le joueur de Sale évoque cet apprentissage et son image de plus en plus médiatisée.

Sébastien Chabal, comment s’est déroulé ce début de préparation physique ?

Elle s’est très bien passée. Nous savons où nous allons pendant ce premier mois avec un gros travail physique. Nous n’avons pas été surpris ni déçus.

Ces périodes sont-elles difficiles à vivre ?

Non, c’est la même chose en club, surtout en Angleterre où nous avons des longues périodes de préparation sans ballon. Il faut en passer par là et souffrir avant de prendre du plaisir sur le terrain.

L’encadrement vous a retenu pour vous faire jouer en deuxième ligne. Cela modifie-t-il quelque chose dans votre préparation ?

Non, je reste avec le cinq de devant. En 2003, nous avions travaillé sur nos niveaux de performances alors que là on travaille par groupes avec nos propres références. Ca ne change pas trop les données pour moi. Je bouge aussi, je vais de temps en temps avec les troisième ligne. Nous sommes en pleine préparation. Nous avons déjà vu deux fois les placements en mêlée, juste le basique. Cela me permet de m’imprégner un peu du positionnement et de l’esprit du cinq de devant mais pour l’instant, seul le physique est mis en avant.

Le positionnement en mêlée est-il le domaine le plus difficile à maîtriser ?

Oui, c’est cela qui va être le plus important. Pour le moment, c’est juste du positionnement, il n’y a pas d’impact. Il faudra le retranscrire lors des poussées. Je pense que ça va aller vite. Je ne viens pas des trois-quarts non plus, j’ai l’habitude de pousser, je connais la mêlée. Je sais comment les mecs travaillent. C’est assez fréquent que les numéros 8 passent en deuxième ligne ou l’inverse.

« Le cinq de devant ne fait pas le même métier »

Ne regrettez-vous pas de ne pas avoir été essayé plus tôt à ce poste ?

Il faut bien basculer à un moment ou à un autre. Pour l’instant, je n’ai pas de regrets car je n’ai aucune certitude. On verra ensuite comment cela va se passer. Mais, je suis aujourd’hui un deuxième ligne. Point. Il ne faut plus regarder en arrière. J’ai déjà tellement de chance de faire partie des 30 joueurs sélectionnés. Cela peut évoluer et des choses peuvent changer pendant la Coupe du monde. Rien n’est jamais acquis.

Pensez-vous, comme Bernard Laporte, que c’est en deuxième ligne que vous pouvez donner tout votre potentiel ?

J’espère qu’il ne se trompe pas et que cela m’amènera à faire une longue carrière chez les Bleus.

Vous parliez d’un état d’esprit particulier qui règne devant ?

On dit toujours que le cinq de devant ne fait pas le même métier que les autres. Ils font les tâches obscures et ce ne sont pas les joueurs dont on parle le plus. Moins on les voit, meilleurs ils sont. Ce n’est pas le même métier mais c’était déjà un peu dans mon registre avec beaucoup de combat. Je pense que je n’aurai pas de mal à m’y mettre.

Avez-vous le sentiment d’avoir définitivement gagné votre place lors de la tournée en Nouvelle-Zélande ?

Je ne veux même pas en parler. Je ne veux pas évoquer ce qui est derrière nous. Aujourd’hui, nous sommes concentrés sur la Coupe du monde. Cela ne servirait à rien de refaire les choses.

Pour parler d’avenir, qu’attendez-vous de ces stages à Val d’Isère et Font Romeu ?

Je ne sais pas exactement ce que nous allons faire. Nous sommes à fond sur le physique. L’effet de ces stages en altitude est dur à quantifier. Cela va en tout cas nous permettre de changer de contexte et de cadre. Moralement, c’est bien de pouvoir bouger un peu parce que ça permet de voir autre chose surtout quand tu es dans une phase où tu te fais mal.

« Mon agent n’est pas mon coiffeur »

D’un point de vue individuel, vous êtes désormais un des joueurs français les plus sollicités. Jouez-vous de votre image ?

Non, je n’en joue pas. Je sais ce que je suis. Mon jeu sur le terrain est peut-être spectaculaire mais je suis quelqu’un de normal ! (rires)

Aimez-vous ces nouvelles responsabilités ?

Non, ça ne m’amuse pas ni me plait mais je l’assume. Dans une équipe, des joueurs sont toujours mis en avant. J’ai été un petit peu choisi avec d’autres pour promouvoir l’équipe de France. Ce qui est important aujourd’hui est que l’on parle des Bleus et de la Coupe du monde.

Vous avez même votre marionnette aux Guignols depuis quelques mois. Comment vivez-vous cela ?

Ca me fait marrer ! Si on ne rigole pas de ça, on ne s’amuse pas de grand-chose. Mais je fais ce que je veux mon look. Mon agent n’est pas mon coiffeur. Je sais pourquoi je suis ici. Bernard (Laporte) ne m’a pas sélectionné par ce que j’ai de la barbe, des cheveux longs ou une image. Ce qui est important pour moi, c’est le rugby.

Jean-François PATURAUD

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