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Explications Sur La Mêlée Fermée Des Pumas


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J'ai entendu dire je ne sais plus où que les argentins avaient une posture spéciale en mêlée fermée : que les piliers changeaient le pied d'appui pour entrer en mêlée fermée pour que le talonneur prenne la pression. Les mêlées fermées n'étant pas ma spécialité, quelqu'un saurait m'expliquer ce genre de poussée svp ?

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Le Corbeau de l'USAP
De l'art d'éviter la poussée en travers du pilier droit

De fait, face à deux mêlées de valeur égale et face à un pilier droit de première force (techniquement mais aussi physiquement (1)), on a longtemps cru qu'il était quasiment impossible pour un pilier gauche d'obliger son vis-à-vis à adopter une position axiale. Et ce, pour deux raisons au moins: soit le pilier gauche exerçait une pression très forte, de nature à oppresser son rival, lequel insensiblement glissait vers l'intérieur et poussait sur le talonneur pour éviter « l'étouffement »; soit le pilier droit manoeuvrait à son aise et s'appliquait à s'enfoncer dans la mêlée adverse « en travers » de façon à la destructurer, en séparant le pilier gauche du talonneur.

La solution (du moins théorique) est venue d'Argentine, où les adeptes de la « bajadita » en changeant radicalement les appuis du pilier gauche ont cru pouvoir venir à bout de ce phénomène. Jean Iraçabal et Armand Vaquerin en 1974 furent les premiers à souffrir mille morts face à la mêlée « pumas » ainsi constituée. Jean-Pierre Garuet se heurta lui aussi de plein fouet à cette « bajadita » en 1986 et déclarait à Jacques Fouroux (alors entraîneur du XV national): « C'est un mur! Une masse compacte contre laquelle on ne peut rien. »

Fouroux, bon apôtre, essaya de comprendre et finit par percer les secrets de cette mêlée argentine, au point de s'en faire le thuriféraire en France. Mais de quoi s'agit-il?

Evitons ici de rentrer dans les détails d'ensemble de la « bajadita » pour n'évoquer que le cas du pilier gauche. Celui-ci, à la mode argentine, néglige pour le coup d'adopter sa position traditionnelle (pied gauche en avant) pour positionner ses pieds de manière parallèle. Mais il néglige en même temps « d'effacer » son épaule droite sous l'aisselle de son talonneur, de façon à faire sortir cette épaule sous le bras gauche du talonneur pour la placer désormais en contact étroit avec le pilier droit adverse.

« C'est tout l'art de cette position, confie aujourd'hui Pierre Triep-Capdeville, que Jacques Brunel, adepte des méthodes « fourouxiennes », a initié à la chose. C'est un détail, mais un détail essentiel. En poussant avec l'épaule droite sur le pilier droit adverse, on arrive effectivement à le bloquer, à l'obliger à pousser droit. Cette position favorise en outre la poussée axiale et évite au pilier gauche de sortir le cul, puisqu'il tend à pousser sur sa partie droite du corps, alors que jusqu'ici il poussait avec la partie gauche. J'ai mis plusieurs mois à me familiariser avec cette position (cela faisait quinze ans que je poussais différemment) mais j'avoue que le résultat est probant. »

Un détail, dit Pierre. Mais un détail qui tue!

« En fait, reprend-t-il, si j'ai un instant cru que cette position ne favorisait pas l'impact en mêlée, je me suis vite aperçu que ce n'était là qu'une affaire d'habitude. De la même manière, il est possible de pousser de bas en haut: il suffit pour cela de se placer très bas sur les appuis et d'adopter une position de squat. »

Pour Philippe Gimbert, que ses amis argentins de Bègles ont également initié à la « bajadita », « c'est une affaire de position à laquelle on finit vite par s'habituer. Les Argentins jouent plus sur la force des membres inférieurs et moins sur le dos. Ils s'allongent littéralement en mêlée. Et la poussée collective s'en trouve vite renforcée. »

Le seul hic, selon Pierre Triep-Capdeville, « c'est qu'il peut arriver au pilier gauche, dans ces conditions, de sortir la tête de la mêlée, ce qui était à l'époque considéré comme un crime! Mais comme toute la partie droite du corps continue de pousser et que cette foutue épaule droite empêche, si tout se passe bien, le droitier adverse de se mettre en travers, c'est finalement un moindre mal. »

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