Xv-31 Posted September 29, 2007 Share Posted September 29, 2007 C’est la question du temps : avec le recrutement de stars de l’hémisphère Sud par les clubs français de Top 14 et Pro D 2, doit-on craindre une inflation généralisée des salaires susceptible de menacer les grands équilibres économiques de la discipline ? Le risque existe. Il mérite toutefois d’être relativisé. Le top salaire français (400 000annuels, successivement offert par Toulon, club de Pro D 2, à Tana Umaga, puis George Gregan) reste en deçà du salaire moyen d’un footballeur de Ligue 1 (550 000 brut), et même deux fois inférieurs à celui des stars du cyclisme. Depuis sa victoire en 2003, l’Angleterre offre d’ailleurs de meilleures opportunités : 450 000 euros pour Wilkinson (sur des revenus annuels évalués, sponsors compris,à 3M), 500 000 pour le pilier all black Carl Hayman, tous deux à Newcastle. Pour 2007-2008, certains joueurs seraient même annoncés à 700 000 euros. Les rémunérations pratiquées dans ces deux pays sont désormais supérieures à celles de l’hémisphère Sud, d’où une accélération des flux migratoires. Les salaires ont certes connu une forte croissance depuis les débuts du professionnalisme en 1995, mais celle-ci n’est pas plus rapide que celle des budgets, voire moins. Le salaire annuel brut moyen du Top 14 (Top 16) est passé de 73 000 en 2003-2004 à 106 000 en 2006-2007 (+ 45%), tandis que le budget moyen s’accroissait de 6,1 à 10M e (+60%). La part des ressources des clubs consacrée à la masse salariale reste donc stable. La limite de 55 %, instaurée dès sa création par la LNR (qui reste à ce jour la seule Ligue française à avoir pris une telle initiative), n’y est peut-être pas étrangère, même si les possibilités de contournement sont légion.Mais le travail accompli au quotidien par la Direction nationale d’aide et de contrôle de gestion, créée avant même la naissance formelle de la LNR, et l’obligation pour chaque club de créer un fonds de réserve égal à 10 % de ses produits sont certainement encore plus efficaces. Comme les Néo-Zélandais, les Anglais ont choisi une autre voie en instaurant un véritable plafond salarial en valeur absolue (salary cap), qui limitait à 3,3 M la masse salariale par club en 2006-2007. Si la croissance salariale semble globalement maîtrisée, elle comporte toutefois deux risques majeurs. Un : l’accroissement des disparités salariales au sein d’un même groupe sportif, susceptible de remettre en cause certaines valeurs fondamentales du rugby (solidarité, esprit d’équipe) qui constituent son véritable « avantage concurrentiel» vis-à-vis des autres sports. Deux : en sens inverse, il n’est pas exclu que l’inflation des salaires des stars tire l’ensemble du marché vers le haut. L’économie artificielle développée par certains clubs où les gros salaires sont directement financée par des « mécènes » et non par les ressources liées à l’activité du club (syndrome Chelsea), au risque que l’édifice s’écroule le jour où lesdits mécène s’en vont sous d’autres cieux. Seule une bonne régulation globale de la discipline au niveau français, mais surtout européen, voire mondial, pourra limiter le pouvoir des clubs et joueurs phares et de leurs agents. Le fait que l’Angleterre ait instauré un plafond salarial, offre de ce point de vue une opportunité unique au rugby. DIDIER PRIMAULT L'Equipe Link to comment
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