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Cinq Piliers En Embuscade


Xv-31

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Depuis combien de temps une mêlée française n'avait-elle pas subi l'humiliation d'un essai de pénalité ?

Douze ans et 133 matches avant ce France-Irlande de samedi, lorsqu'à la 58e minute, le flanc gauche du pack bleu s'est effondré une fois de trop. Déjà, contre l'Écosse, une semaine plus tôt, la victoire n'avait pas suffi à masquer de sérieuses lacunes dans ce secteur si spécifique où, historiquement, la France a plutôt l'habitude de faire la loi.

Si le néophyte dacquois, Julien Brugnaut a certainement perdu sa place en bleu pour le prochain France-Angleterre (le 23 février), Nicolas Mas, voire Lionel Faure n'ont pas non plus donné toutes les garanties. Au-delà de quelques changements possibles en deuxième ligne (Papé ou Millo-Chlusky ?) et d'un retour très envisageable de Jauzion au centre, l'arrivée d'un ou deux nouveaux piliers (l'annonce des 22 aura lieu demain) n'est pas à exclure. Petit tour d'horizon des prétendants du moment.

Sylvain Marconnet, la référence absolue

Il est LE pilier français incontournable. Exceptionnellement doué, capable de jouer aussi bien à gauche qu'à droite, il possède la maturité et l'expérience.

À coup sûr, un Marconnet à son meilleur niveau n'aurait pas de concurrent dans dix jours face au XV de la Rose. Oui mais voilà, le joueur du Stade Français revient à peine d'une (très) longue période d'indisponibilité. Victime d'une fracture du péroné l'hiver dernier, il a raté la Coupe du monde et n'a joué que trois bouts de matches ces trois dernières semaines face à Bourgoin, Albi et Brive vendredi. Pour un temps de jeu total d'à peine 80 minutes. Didier Retière et Marc Lièvremont l'ont trouvé excellent vendredi au Stade Jean-Bouin. Mais a-t-il déjà retrouvé le niveau d'un international capable de tenir au moins 50 minutes ? Pas évident. L'intéressé s'est lui-même montré circonspect hier dans les colonnes du Parisien. « J'ai envie de revenir, mais je ne veux pas brûler les étapes. Pour l'heure, je n'y pense pas ».

Jean-Baptiste Poux, valeur sûre? mais blessé

Il devait être le pilier droit de l'équipe de France pour le Tournoi des Six Nations. Mais le Toulousain a dû déclarer forfait contre l'Écosse en raison d'une déchirure à la cuisse. La question n'est donc pas de savoir s'il aurait sa place avec les Bleus, mais est-ce qu'il pourrait la tenir face aux Anglais dans dix jours ? A priori, Poux est guéri. « Mais il n'a pas couru depuis trois semaines, ce ne serait pas lui faire un cadeau » a objecté dimanche matin Émile Ntamack, l'un des coaches français. Mais le pilier droit pourrait profiter de Toulouse-Perpignan samedi prochain pour revenir à la compétition. Reste un petit détail : les sélectionneurs ont prévu d'annoncer leur liste dès demain.

Fabien Barcella, le phénomène qui monte

Il est le pilier gauche dont tout le monde parle. Et l'exploit n'est pas mince pour un joueur qui évolue chez la lanterne rouge du championnat. Très sérieusement convoité par le Biarritz Olympique, l'Auscitain affiche des qualités d'explosivité hors du commun. « Il est très professionnel, programmé pour le haut niveau » résume Henry Broncan qui l'a entraîné la saison dernière au FCAG. Reste cependant quelques doutes sur sa tenue de mêlée. « Face à un bon droitier, il peut être mis en difficulté » estime Broncan. Lièvremont oserait-il appeler un néophyte pour affronter l'Angleterre ? « Pourquoi pas », a répondu le sélectionneur, qui a déjà prouvé avec Méla (Albi) ou Brugnaut (Dax) qu'il ne se soucie pas forcément du standing des clubs de ses joueurs.

Renaud Boyoud, l'autre tentation dacquoise

Le pilier droit de Dax adore le combat de la mêlée fermée. À l'image de son copain et coéquipier Julien Brugnaut, Boyoud est l'une des révélations du début de saison en Top 14. Aguerri par quelques belles « séances » sur les terrains de Pro D2 avant de participer activement à la montée, il a notamment frappé les esprits lors du déplacement de Dax au Stade Français. Ce jour-là, le pack landais avait mis Paris sur le toit et bien failli ramener une victoire de Jean-Bouin. Marc Lièvremont était dans les tribunes ce soir-là. Mais l'ex-entraîneur dacquois oserait-il prendre le risque de mettre de nouveau un Dacquois en danger sur la scène internationale ? Pas impossible, mais le pari semble tout de même osé face aux vice-champions du monde, pour un joueur à zéro sélection. « Mais attention, précise un proche de l'USD, Boyoud possède un mental à toute épreuve. Il ne serait pas forcément impressionné par le contexte international. »

Laurent Emmanuelli, sur la vague clermontoise

On pensait déjà le voir dans la première liste des 22 de Lièvremont. Dans la foulée d'un excellent début de saison pour Clermont-Ferrand, ce pilier gauche expérimenté (31 ans) semblait avoir largement atteint le niveau international. Mais avec déjà cinq Clermontois retenus et la tentation de voir des jeunes en vue de la Coupe du monde 2011, le staff des Bleus a préféré prendre davantage de risques dans sa sélection. Né et formé à Toulon, Emmanuelli a connu les écoles du Stade Montois et du Stade Français où la mêlée n'est pas un jeu d'enfant. Très solide dans l'affrontement, Emmanuelli est-il déjà trop vieux ? Après tout, il n'a qu'un an de plus que Lionel Faure, le pilier de Sale qui lui a grillé la politesse.

Julien Duby

http://www.sudouest.com

:drinks

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Interessant cet article!

Vu la situation actuelle au niveau des piliers et vu la puissance des avants anglais, je prendrai 4 piliers sur la feuille de match pour France-Angleterre. Apres qui choisir? Boyoud, Emmanuelli, Mas et Marconnet?

On entend rarement parler de Lecouls dans ce genre d'articles. Pourquoi?

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Nagisa Kaworu
Marconnet et Poux, je n'y crois pas trop. Ils sont en pleine reprise.

Emmanueli me semble le mieux placé. Il joue dans un grand club et aura des repères avec ses compères de club

Poux n'a arrêté que 2 semaines, il aura un match dans les jambes. Je pense qu'il en sera.

Marconnet, par contre, ce serait suicidaire.

Je pense que Poux et Mas, qui ont déjà montré ce qu'ils valaient au haut niveau, en seront. Le troisième pourrait être Emmanuelli, voire Barcella pour une suprise.

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