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Démêlés En Mêlées


Xv-31

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C’était un secret de Polichinelle.

Depuis le début de l’année 2008, il ne se passe pas un week-end sans qu’au moins un match de Top 14 ne se termine avec des mêlées qui ne sont pas disputées, faute officiellement de combattants de première ligne valides. Successivement Perpignan-Brive (6e journée), Biarritz-Perpignan (7e), Perpignan-Montauban (8e), Biarritz-Dax (9e) et donc Bayonne-Montauban (10e) ont donné lieu à cet étrange spectacle.

Samedi soir, Laurent Travers, l’un des deux entraîneurs de Montauban, a eu l’honnêteté de le dire devant les caméras de Canal +. Le recours aux mêlées simulées lors des dernières minutes du match de son équipe à Bayonne n’était pas dû à la blessure de tous ses piliers, mais à des considérations tactiques. Comme souvent depuis le début de saison, ce qui a provoqué pas mal de polémiques.

« Tout le monde m’appelle à ce sujet. Et j’ai peur que mon équipe en subisse les conséquences. La prochaine fois, je me tairai », dit Travers.

Un changement de règle refusé

Ce n’est surtout pas son procès qu’il s’agit d’instruire ici. Jusque-là, comme souvent dans le rugby, l’omerta régnait mais personne n’était dupe. On « trichait » sans avouer. Ancien talonneur, Laurent Travers aime la mêlée et dit : « Si elle disparaît des règles, le rugby ne sera plus du tout le même. Mais, là, je venais d’avoir un pilier expulsé (Lemoine, pour deux cartons jaunes). La règle est ce qu’elle est. Elle a permis aussi de ne pas disputer des mêlées à huit contre sept, ce qui peut être dangereux pour la santé des joueurs. Je ne m’en suis pas servi parce que nous étions dominés en mêlée. Jusque-là pendant le match, on avait fait jeu égal. »

La semaine dernière, c’est Biarritz-Dax qui, à partir de la 50e minute avait eu droit à des mêlées de style rugby à XIII. Christophe Milhères, l’entraîneur de Dax, qui pouvait s’estimer lésé dans la mesure où les Landais avaient pris l’avantage dans ce secteur, marche sur des oeufs à ce sujet : « C’est délicat et on ne peut pas parler de tricherie puisque le règlement le permet. On espère ne jamais avoir à s’en servir, mais on n’est certain de rien. »

Il y a deux ans, il n’y avait eu qu’un seul match avec mêlées simulées lors de toute la saison. Étonnant ? Pas tant que cela puisque la FFR avait édictée une règle simple : toute équipe qui demandait à recourir aux mêlées simulées jouait à quatorze. Curieusement, il y eut beaucoup moins de blessés cette année-là.

Malheureusement, l’International Board, qui avait intentionnellement ou pas fermé les yeux sur cette exception française, a interdit la poursuite de l’expérience. Laurent Travers, comme tous ses collègues du Top 14, et René Hourquet, le patron des arbitres, le regrettent.

Le coach montalbanais affirme : « C’était une bonne règle. On peut aussi envisager d’avoir un remplaçant de plus en première ligne et donc de huit joueurs sur le banc. » En attendant, les arbitres sont totalement désarmés. Un de ceux qui dirigent régulièrement en Top 14 nous confiait il y a peu : « Que faire ? On ne peut pas prendre le moindre risque avec la santé des joueurs, ce qui est normal. Et donc nous sommes obligés d’ordonner des mêlées simulées, même lorsque nous sentons que c’est une manière de contourner la règle. » Idem pour les médecins qui ne vont pas se hasarder à obliger un joueur à rester sur le terrain. Ce qui était accepté par la société il y a vingt-cinq ans, quand un joueur ne pouvait être remplacé qu’après qu’un médecin l’eut examiné, n’a plus cours aujourd’hui.

Fort heureusement, jusque-là, on ne peut affirmer avec certitude qu’un match a basculé à cause de ce stratagème. Même si bien entendu la physionomie de certains d’entre eux a changé. Pour éviter que l’épidémie ne se répande, on ne peut pour l’heure que compter sur la fierté bien connue des joueurs de première ligne, toujours un peu honteux d’abandonner le combat s’ils peuvent le poursuivre.

Le recours à cet artifice a d’ailleurs lieu surtout dans des matches peu médiatisés. Il faut remonter par

exemple pour l’équipe de France à un France - Afrique du Sud à Marseille en 2002 (carence sud-africaine) ou au France - Nouvelle-Zélande de 2004 à Saint-Denis (carence française) pour trouver des matches « sans mêlée ».

« Nous allons à nouveau présenter notre demande de modification de la règle à l’International Board, pour

faire passer l’équipe qui ne peut plus disputer les mêlées à 14, avance René Hourquet. Mais de là à dire que nous serons écoutés… » La fin des démêlés n’est pas pour demain.

L'Excellent HENRI BRU de L'Equipe

:smile:

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Guest Bracame
C’était un secret de Polichinelle.

Pas tant que cela puisque la FFR avait édictée une règle simple : toute équipe qui demandait à recourir aux mêlées simulées jouait à quatorze.

« Nous allons à nouveau présenter notre demande de modification de la règle à l’International Board, pour

faire passer l’équipe qui ne peut plus disputer les mêlées à 14, avance René Hourquet.

Si j'ai bien suivi, il faut lire "à un de moins" plutôt que "à 14". Dans le cas de Montauban samedi, ils auraient dû avec cette règle finir à 13, non ?

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