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Le Stade Toulousain Entretient Sa Santé


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Malgré sa défaite, samedi 1er mars à Bourgoin, la deuxième seulement de la saison, le Stade toulousain conserve une large avance sur ses poursuivants - 7 points sur Clermont, 10 sur le Stade français, 14 sur Biarritz - avant de vivre quelques échéances périlleuses. Les Toulousains rendront visite aux Parisiens, le 22 mars, puis accueilleront les Biarrots le 29. Dans leur bataille pour les premières places, en plus du discernement tactique de leurs entraîneurs, ils peuvent compter sur la science de leur staff médical, qui dispose d'un équipement pointu.

Deux médecins et trois kinésithérapeutes veillent en permanence à la santé des joueurs. "Chacun d'entre nous, à son poste, apporte sa compétence", explique Christophe Foucaud. "Notre but est que les joueurs éprouvent du plaisir sur le terrain et soient plus performants", poursuit ce kinésithérapeute, qui travaille pour le Stade toulousain depuis 1989. Albert Sadacca, médecin du club depuis dix-huit ans, met l'accent sur le travail en amont : "Bien que des blessures surviennent, nous mettons toute notre attention à essayer de les prévenir, en ayant une vue sur les échéances importantes du club."

Ces précautions ne mettent cependant pas à l'abri de certaines blessures graves. Florian Fritz et Clément Poitrenaud se déplacent actuellement sur des béquilles, victimes de fractures. "Tous les joueurs font de la musculation pour se prémunir contre les impacts, pour gagner en force et en vitesse. Mais les fondations, les os et les ligaments, restent les mêmes et cela peut créer des faiblesses en cas de mauvais appuis", constate Albert Sadacca.

"Le rugby est un sport de combat dont les joueurs intègrent de plus en plus les risques, analyse Christophe Foucaud. Mais on se sent toujours un peu responsable, on se demande si on n'a pas fait quelque chose qui a modifié l'habitude d'un joueur." Outre leur propre compétence de praticiens, les trois kinésithérapeutes du club disposent d'un matériel sophistiqué qui leur permet d'accroître leur efficacité et leur connaissance des joueurs.

GÉRER LE DÉSÉQUILIBRE

C'est le cas de deux drôles de machines fournies par la firme LPG Systems, utilisées par d'autres équipes de rugby mais aussi dans des sports comme le golf, le patinage ou l'athlétisme. Le "Cellu M6" est utilisé pour la récupération, par drainage, mais aussi pour le traitement des lésions musculaires ou ligamentaires. Il se présente comme une sorte d'aspirateur muni d'embouts de différentes tailles.

Le "Huber" est beaucoup plus complexe et étonnant. Il s'agit d'une colonne fixe à laquelle sont reliés un plateau articulé, sur lequel se hisse le sportif, et de poignées elles aussi articulées, auxquelles il s'accroche. "On s'en sert pour la rééducation, le renforcement des chaînes musculaires ou la coordination, non pas en force mais en qualité, détaille Christophe Foucaud. Cette machine, équipée de capteurs, permet d'augmenter la proprioception, d'affiner les récepteurs musculaires, tendineux mais aussi visuels, et la conscience que les joueurs peuvent en avoir."

Pour le kinésithérapeute, l'efficacité des joueurs s'en trouve renforcée. "Il y a beaucoup de situations de déséquilibre dans un match, placages, crochets, ballons que l'on doit donner ou rattraper de façon spectaculaire, énumère Christophe Foucaud. C'est le traitement de cette instabilité que nous recherchons, la possibilité pour les joueurs d'effectuer un geste en maintenant un pseudo équilibre dans le déséquilibre." Le fait est que les joueurs toulousains font souvent preuve d'une grande maîtrise technique, multipliant les gestes étonnants, comme cette passe décisive effectuée samedi 1er mars par Cédric Heymans, sans aucun appui au sol après avoir été plaqué, ou cette chistera fulgurante délivrée par Jean-Baptiste Elissalde.

Cette préparation n'a pas suffi au Stade toulousain samedi à Bourgoin, mais peut-être peut-on y voir une explication à son taux de réussite : en douze matches joués en championnat depuis le début de la saison, les Toulousains ont marqué 39 essais.

Jean-Louis Aragon

Article paru dans l'édition du 04.03.08.

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Modifié par nikos
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