Bernie remballe ses projets

[Guest Xv-31]

Nouvelle réunion mardi prochain entre fédération, clubs, joueurs et ligue, sur la mise à disposition des internationaux pour le Mondial 2007, le sujet qui fâche.

Après le football, le rugby rechigne à son tour à mettre à disposition ses joueurs sous le maillot tricolore.

Le débat, récurrent, a pris une tournure plus vinaigre depuis décembre dernier et la présentation par Bernard Laporte d’un projet visant à prendre directement sous contrat quelques joueurs lors de la fin de la saison 2006-2007, pour affiner leur préparation à la Coupe du monde 2007. Objectif, limiter le nombre de matchs qu’ils disputeraient, pour qu’ils arrivent frais au rendez-vous mondial. Un modèle inspiré de l’hémisphère Sud, où les internationaux sont sous contrat avec leur fédération et disputent entre vingt et vingt-cinq matchs par an, contre une quarantaine parfois en France, toutes compétitions confondues. La FFR pensait qu’avec une compensation versée aux clubs (équivalant à trois quarts du salaire du joueur, qui aurait été à temps partiel dans son club), la pilule passerait, il n’en fut rien. Les clubs, qui vivent comme des privations les mises à disposition d’internationaux tombant lors de certaines journées du Top 14, ont fini par faire reculer Bernard Laporte et la fédération, en dépit des 15 à 18 millions d’euros de compensation que la FFR était prête à mettre.

Les joueurs, représentés par le syndicat Provale (650 adhérents revendiqués sur les 900 joueurs pro évoluant en Top 14 et Pro D2), ont aussi à faire valoir leur droit au repos. Provale a fait valoir sa « volonté farouche » de rappeler aux clubs que la convention collective les engageait. Dans le débat actuel sur le télescopage entre journées de championnat et matchs internationaux, le syndicat des joueurs fait les comptes : « Nous avons besoin de quarante-huit dates dans l’année, rappelle Serge Simon, le président de Provale. Soit on joue tout le temps, soit on superpose certaines choses. » Les joueurs ont choisi : début décembre, le syndicat s’est prononcé pour la multiplication des dates communes au Top 14 et aux rencontres internationales, et pour que les clubs gèrent en conséquence l’effectif.

Ce n’est pas la seule pomme de discorde entre joueurs et clubs.

Provale, constatant que cinq internationaux avaient été alignés lors de la première journée du Top 14 sans respecter le délai de récupération prévu par leur convention collective, a saisi la commission juridique de la LNR. En appel, la commission fédérale a levé les amendes - infligées. À peine signée (mars 2005) et déjà violée : aux sanctions financières que sont prêts à payer les clubs, « il faudrait ajouter des sanctions sportives », imagine Serge Simon, le président de Provale.

Le calendrier de la Coupe du monde (du 7 septembre au 20 octobre 2007) va en outre contraindre le Top 14 de la saison 2007-2008 à aménager son calendrier habituel, en débutant au mieux fin octobre 2007, pour laisser un temps de récupération suffisant aux joueurs qui sortiront à peine de la confrontation mondiale.

Dans un entretien à -l’Équipe lundi dernier, l’entraîneur de l’équipe de France prenait acte du refus.

« On ne demande plus rien » pour 2006, confie-t-il, répétant que le projet fédéral ne veut pas la mort des clubs. « On ne veut pas instituer des provinces comme dans le Sud, on veut juste une mise à disposition des joueurs plus importante pour préparer la Coupe du monde. » Exit également la préparation physique spécifique des avants, jugés trop légers face à leurs adversaires de l’hémisphère Sud. « On a décidé de tout concentrer sur un an. » Laporte finit par s’en remettre aux joueurs. « Ils savent que pour battre les Bocks, il faut s’imposer une quantité de travail supplémentaire. »

Lionel Venturini

Article paru dans l'édition du 6 janvier 2006.

http://www.humanite.presse.fr/

La FFR dit pouvoir donner 15 à 15 M€.

Personnellement j'en doute fort. Un article paru sur Sport.fr me laisse à penser que la ffr n'a pas les moyens de mener cette politique. A l'inverse des anglais, nous avons Marcossis et non Twickenham .

La Fédération française de rugby a enregistré un résultat de 3,4 millions d'euros au terme de la saison 2004-2005. ce qui laisse au final un résultat net de 9.267 euros.

Sur le plan des dépenses, la FFR a contribué aux dépenses engagées dans les opérations de promotion de la Coupe du monde 2007" à hauteur de 2 millions d'euros et un autre million d'euros a été versé à la Fondation Ferrasse.

Donc pour la saison 2005-2006, si la fédé ne verse rien pour la CDM et la fondation ferrasse, elle disposera de 3M€. Si elle accepte un sponsor maillot, elle pourra obtenir facilement le double. Mais si elle propose 15 M€ aux clubs, il faut m'expliquer ou elle va trouver le pognon. (Pognon qui pourrait servir entre autre à faire baisser les licences dont le prix est indmissible pour les gamins).

Monsieur le président de la fédération française de rugby, pourquoi se silence ? La coupe du monde c'est en 2007...