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ITW Christian Califano


Invité Xv-31

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Condamné en septembre 2005 à payer 150 000 euros de dommages et intérêts à son ancien employeur, le Stade Toulousain (lire par ailleurs), Christian Califano avait alors préféré faire preuve de discrétion, se terrant dans un mutisme de circonstance. Soucieux de ne pas polémiquer et de surmonter en famille ce « coup dur », le Toulonnais, meurtri dans sa chair, a pourtant continué à s'entraîner, honorant « la tête haute » son contrat avec le SUA qui prendra fin à l'issue de la saison.

Souvent remplaçant de luxe, Christian Califano a toutefois retrouvé le sourire et la verve qui le caractérisent. Lucide, il affirme « ne rien regretter. Bien au contraire ». De Toulon, « mon club de coeur », à l'équipe de France, le conseiller régional PS toulousain énonce ses vérités. Considéré comme le meilleur pilier du monde en 1995, Cali dit également avoir encore faim de nouvelles aventures. « Encore un ou deux ans à fond, mais ce ne sera plus à Agen qui est à un tournant de son histoire. J'ai quelques pistes, en France et à l'étranger. On verra bien. Aujourd'hui, je me concentre sur ma fin de saison pour terminer sur une note positive. »

« Sud Ouest ». Dans quel état d'esprit êtes-vous aujourd'hui ?

Christian Califano. Comme un jeune loup que je ne suis malheureusement plus (sourire). On ne peut pas dire que je sois vraiment fatigué vu le peu de matchs que j'ai disputés cette saison. Après avoir été moins frais physiquement, je sens que je reviens bien. Robert Froissard, le préparateur physique du club, me l'a d'ailleurs confirmé. Mais j'ai averti les dirigeants il y a peu que je ne poursuivrai pas à Agen. Malgré tout, je me sens très impliqué dans l'avenir de ce club qui m'a accueilli à bras ouverts et qui m'a épaulé dans les moments difficiles. J'ai eu la chance de côtoyer des mecs fabuleux, à l'image de Laurent Lubrano, le directeur général.

Au point de vous sentir 100 % agenais?

Je ne dirais pas ça car j'ai quand même passé dix ans à Toulouse. Mais je ne regrette pas de ne pas être allé à Castres qui m'offrait à l'époque un pont d'or. J'avais fait le choix de l'amitié et je m'en félicite. Pour moi, Agen reste un petit village gaulois dans le professionnalisme. Le slogan du club, « Une autre idée du rugby », résume parfaitement tout ça. Alors nous, les anciens, avec Crenca, Parent, Chazalet, nous allons d'abord essayer de tout donner avant de partir. Si on pouvait laisser l'Europe au club, ce serait merveilleux.

Est-ce que la formule actuelle du championnat vous satisfait ?

Oui et non. Oui car chaque match est capital et il n'y a rien de mieux pour le spectacle. Non, car mon équipe de coeur, Toulon, va avoir beaucoup de mal à s'en sortir et est en train de faire les frais de cette formule qui ne laisse pas le temps de s'installer dans la durée. Cela m'embête vraiment pour eux.

Comment expliquez-vous vos performances en dents de scie depuis le début de la saison ?

Collectivement, le fait d'avoir échoué pour une place en Coupe d'Europe à Clermont lors de la dernière journée la saison passée a été une énorme déception dont il a été difficile de se relever. Personnellement, il y a un moment où les allers-retours entre Toulouse et Agen m'ont usé (il habite à Toulouse). Et puis, il y a eu ce gros coup dur qui ne m'a pas permis d'être à 100 %, que ce soit physiquement ou mentalement.

Justement, comment avez-vous fait pour remonter la pente ?

Cela a été très difficile. On a besoin d'être bien épaulé dans ces moments-là. Il y a eu ma famille bien sûr mais aussi l'aide d'un tas de gens auxquels je ne pensais pas. Des dirigeants extérieurs au club, plus des mecs qui m'ont surpris. Certains m'ont même proposé une aide financière. J'en étais quand même arrivé à un point où j'avais perdu la passion du rugby. Cela a pris du temps. Le jugement a été dur à accepter. J'ai préféré ne pas faire appel pour passer à autre chose. Et puis, il y avait le risque que je prenne une deuxième « branlée ».

Le Stade Toulousain gardera-t-il toujours une place particulière dans votre coeur ?

Bien sûr. Cette histoire n'a rien changé même si c'est un gros gâchis. Toulouse m'a tout donné, m'a tout appris. Cela a été des années fabuleuses. Dix ans de titres à foison, une génération de dingue, avant, après et maintenant. Sur l'ensemble de ma carrière, je n'ai pas à me plaindre. Je ne suis pas aigri mais je veux juste que ça continue encore un peu. Encore un ou deux ans à fond mais ce ne sera plus à Agen qui est à un tournant de son histoire. Les dirigeants travaillent d'ailleurs beaucoup à sa restructuration.

Avec quelles ambitions réelles ? Revenir en équipe de France à l'image de Raphaël Ibañez ou Thomas Castaignède, vous y songez ?

Non. Cela fait quand même trois ans que je n'ai plus été sélectionné. Aujourd'hui, je suis plus raisonnable. J'ai pris une gifle et ça m'a fait mûrir. Je ne tenterai plus le diable. Par contre, je suis le premier supporter des Bleus. J'ai encore eu Bernard Laporte au téléphone récemment et je sais que la porte de Marcoussis n'est pas fermée, que je peux y passer. C'est déjà ça (sourire). Mais je ne suis pas aigri, je commence même à m'ouvrir davantage. Alors, je me régale à voir mes amis jouer, à voir d'autres joueurs éclore. Et je ne souhaite qu'une chose. Que la France soit championne du monde en 2007. Cela serait fantastique.

Quel est votre avis sur les négociations actuelles concernant la mise à disposition des joueurs avec les Bleus avant la Coupe du Monde?

Tout le monde doit y mettre du sien, se rassembler autour d'une table ronde et faire les bons choix. Je comprends les clubs qui rémunèrent les joueurs mais c'est de l'intérêt de tous de donner une carte blanche à la sélection nationale. Je trouverais dommage que la France, vu son potentiel, ne réussisse pas son mondial. Je jouais en Angleterre avant qu'elle ne devienne championne du monde en 2003. Et je peux vous assurer qu'ils avaient mis tous les atouts de leur côté pour y parvenir. Il faut savoir ce que l'on veut.

Entraîneur, c'est une expérience qui vous tenterait ?

Non, je n'entraînerai jamais. Je ne suis pas assez pédagogue. J'ai plus un esprit d'assistante sociale. Par contre un poste de manager sportif, sans problème. Intégrer un staff technique, ça me dirait bien. Mes années en Nouvelle-Zélande et en Angleterre m'ont beaucoup appris. J'ai observé, j'ai enregistré les différentes méthodes de management. C'est un rôle qui me conviendrait.

Vous vous êtes déjà investi en politique (1). Y trouvez-vous des similitudes avec le sport de haut niveau ?

La politique, c'est comme affronter les Blacks à chaque match. On attend beaucoup de toi. Bien sûr, j'ai été pas mal critiqué au début mais on m'a laissé le temps de m'adapter à un milieu que je ne connaissais pas. Quand tu es élu, tu dois faire la preuve de tes compétences et répondre aux attentes des gens en permanence. Mon mandat se termine en 2010. Pour l'instant, ça fonctionne bien et ça me plaît beaucoup. Et puis, quand j'ai un problème, je demande conseil à Didier Codorniou qui travaille à la Région du Languedoc. Comme quoi, le rugby, ça peut vraiment mener à tout.

(1) Christian Califano est conseiller régional socialiste depuis 2004 et vice-président de la commission sports du Conseil régional de Midi-Pyrénées.

Recueilli par A.C.

09/02/2006.

Cet article est extrait du site http://www.sudouest.com

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l'affaire ....... Un long épilogue

Débouté devant le conseil de prud'hommes de Toulouse en septembre 2005, Christian Califano a été condamné à verser 150 000 euros pour le litige qui l'opposait à son ancien club, le Stade Toulousain. La cause ? Ne pas avoir réintégré le club de la Ville rose à l'issue de la saison 2001-2002, au cours de laquelle il était parti jouer sous les couleurs des Auckland Blues (Nouvelle-Zélande). En effet, un accord paraphé par les deux parties en avril 2001 prévoyait le retour du joueur à Toulouse à l'issue de son séjour. Or, Califano s'était engagé dans la foulée avec le club anglais des Saracens. Il a donc a été tenu par le juge départiteur à réparer « le préjudice résultant du non-respect du protocole » malgré le pourvoi en cassation de son avocat, Me Eric Pouliquen, qui contestait ce fameux document. La belle histoire s'est donc achevée devant les tribunaux, marquant sensiblement le joueur qui avait connu ses heures de gloire sous le maillot rouge et noir. Christian Califano n'avait pas fait appel de la condamnation devant les prud'hommes au risque de se voir réclamer l'ensemble du préjudice estimé à quelque 500 000 euros.

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Le Corbeau de l'USAP
Et puis, quand j'ai un problème, je demande conseil à Didier Codorniou qui travaille à la Région du Languedoc.

Tiens, c'est où ça ? :smile:

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« Encore un ou deux ans à fond, mais ce ne sera plus à Agen qui est à un tournant de son histoire. J'ai quelques pistes, en France et à l'étranger. On verra bien. Aujourd'hui, je me concentre sur ma fin de saison pour terminer sur une note positive. »

j'ai un scoop

cali revient a toulouse!

:rolleyes:

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