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Invité perrot

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Touches, mauls, placages, l'IRB teste de nouvelles règles

Début janvier, l'IRB a lancé un processus visant à améliorer certaines règles jugées "aménageables". Un groupe de recherche composé de représentants de l'institution internationale, d'anciens arbitres et d'anciens entraîneurs, dont Pierre Villepreux (dit la PIPE), se sont attelés à la tâche pour accoucher de trois grands axes de travail...qui n'enchantent pas les entraîneurs tricolores. 30/3/2006 par Baptiste LE BEUX

Toujours dans un souci de clarifier le jeu et de le rendre plus fluide, l’IRB a crée au début de l’année une commission ayant pour but d’aménager certaines règles et de les tester, comme l’explique Pierre Villepreux (dit la PIPE) : « nous avons eu des propositions de règles, nous y avons chacun pensé de notre côté, l’Australien Rod Macqueen a tout centralisé et est en quelque sorte devenu le leader de notre groupe. Nous nous sommes réunis en Afrique du Sud pour mettre tout cela sur pied ».

Expérimentées durant un tournoi opposant les équipes universitaires de Stellenbosch, elles ont fait l’objet d’analyses de la commission à partir des films de tous les matchs. Encore testées pendant six mois, les membres de ce groupe de recherche se retrouveront à l’été pour voir les avancées du projet. Pour le technicien tricolore, il s’agit de : « rendre les règles plus simples à jouer pour les joueurs, plus faciles et moins subjectives à arbitrer pour l’homme en noir, et plus aisées à comprendre pour le public ».

Le premier projet vise à modifier l’approche de la touche. Il existe deux points à ce sujet :

1 - Permettre aux équipes de pouvoir déterminer le nombre de participants dans l’alignement, en maintenant un minimum de deux joueurs par équipe.

Pour l’entraîneur du Stade Français, Fabrice Landreau, cela devrait jouer négativement sur le jeu : « Je pense que cela va encore favoriser les défenses. Je trouve tout à fait logique que chacune des formations aient le même nombre de joueurs en touche, il y a ainsi les mêmes chances de récupération. Si on retire cela, ça fausser cette phase de jeu. »

Pierre Villepreux avoue que peu utilisée pas les équipes observées, les possibilités de cette action restent difficiles à cerner.

2- Le droit de remettre la balle en jeu rapidement en direction de son camp, il souligne le potentiel offensif que cela peut créer si les joueurs se replacent rapidement. Un avis que partage Marc Lièvremont, le coach dacquois : « Je suis tout à fait d’accord, car on privilégie ainsi l’accélération du jeu et on laisse l’avantage à l’attaque. Ce sera plus limpide ».

Le second cheval de bataille de la commission concerne la situation de plaqueur/plaqué, et ce qui en découle. Selon le projet, les joueurs auront la possibilité de jouer le ballon avec les mains dans le cadre du placage et du post-placage. Par ailleurs, les joueurs se joignant à l’action devront le faire par l’arrière du regroupement, et si la balle ne sort pas ou qu’elle devient injouable, la défense bénéficiera d’un coup-franc ou d’une mêlée. Aussi, les pénalités ne viendront plus sanctionner que les hors jeu et les brutalités.

"Veut-on faire de la lutte Greco-Romaine?"

Pierre Villepreux explique ce choix par une volonté de voir vivre le ballon : « Cela devrait entraîner des comportements différents pour le porteur de balle qui devra trouver des solutions pour assurer la continuité rapide de l’action ». Mais là encore, cela n’enchante pas les techniciens tricolores, à l’image de l’Albigeois Eric Béchu qui y voit le passage à un autre sport : « Je ne sais pas si on veut faire de la lutte Greco-romaine, mais on y va. Là on va aller vers du rugby à XIII ».

Les entraîneurs n’y voient que des côtés des négatifs. Marc Lièvremont : « On est obligé de passer par le sol pour se réorganiser et reconstruire, et c’est pour cela que c’est réglementé, là ça va être la guerre au sol, les gars vont se tenir, ils vont plonger de tous les côtés, c’est catastrophique ». Un avis que soutien le technicien biarrot Patrice Lagisquet : « on va permettre aux équipes de tricher encore plus, plus personne ne va jouer debout, tout va s’écrouler. Les défenses auront moins de ballons de récupération, et les attaques ne pourront pas accélérer le jeu ».

Dernier grand point étudié, le maul, qui fait déjà jaser bon nombre de personnes. Selon le projet, les dits mauls pourront être écroulés, et ce nouvel aspect fait se dresser les cheveux sur la tête des éducateurs de l’hexagone, à commencer par Fabrice Landreau : « Je suis très surpris. Aujourd’hui, l’avantage du maul, c’est ce que l’on veut lui retirer, l’interdiction de le faire tomber. C’est une arme stratégique qui permet de fixer les défenses, et si on enlève cela, ça va être un véritable chantier ».

"Botter toute brutalité sanctionnée par une pénalité, en face des poteaux à 22m"

Patrice Lagisquet rappelle, qu’il y a déjà des choses à régler sur ce type d’action : « On autorise beaucoup de choses limites dans les mauls, ils s’arrêtent, ils repartent, on peut attraper les jambes des joueurs… c’est néfaste. Je verrais plus de sévérité par rapport aux règles existantes que de nouvelles règles ; comme par exemple de botter toute brutalité sanctionné par une pénalité, en face des poteaux à 22 mètres ».

En PRO D2, les entraîneurs semblent moins catégoriques comme Jean-Phillipe Coyolla de l’US Dax, toutefois peu favorable : « Dans le jeu courant ce n’est pas une bonne chose, mais sur penaltouche ça pourrait changer les choses puisqu’on se plaint de voir trop d’essais sur ce typer d’action ». Serge Milhas (La Rochelle) est quant à lui absolument pour : « en PRO D2, les équipes sont de véritables machines à maul, et derrière, elles se font sanctionner, il y a pénalité, on tire en touche, et ça repart en maul derrière. C’est interminable. C’est bien qu’on y revienne ».

Avant d’être appliquées, ces règles sont déjà très critiquées. Mais comme le rappelle Pierre Villepreux, rien n’est encore figé : « Ce ne sont que des projets, et ils resteront peut-être à cet état. C’est encore testé en Afrique du Sud, nous nous y réunirons à nouveau à l’été pour voire l’évolution et l’avis des personnes qui les ont essayés ». Il y a donc encore de la marge, puisque si ces règles entrent en vigueur, elles ne le seront qu’après la Coupe du Monde, en 2008…

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