Aller au contenu

Servat relève la tête


Invité Xv-31

Messages recommandés

Invité Xv-31

Opéré d’une hernie cervicale fin octobre, le talonneur international du Stade Toulousain veut revenir

plus fort après une saison blanche. En numéro 8 pour commencer.

6 petits tours et puis s’en va…

La faute à d’insoutenables douleurs neurologiques sur tout le flanc gauche (cou, dos, bras et main) apparues au soir d’un Toulouse-Perpignan « engagé mais sans plus », le 24 septembre dernier, lors de la sixième journée du Top 14. William Servat avait dû se résoudre à subir une opération délicate (hernie cervicale) après un mois de souffrances « sans précédent ». Synonyme de six mois d’arrêt au minimum, cette intervention avait le mérite d’entretenir la flamme de l’espoir d’un retour en fin de saison via un solide programme de rééducation.

Las… En dépit de deux mois de repos postopératoire suivis de quatre autres ,consacrés à se « repréparer comme jamais » sous la férule de Thierry Savio, le « M. Musculation » du staff stadiste, une nouvelle alerte neurologique incita Servat à différer son retour annoncé le 7 mai, pour la réception de Clermont. Rechute ou simple contretemps ? Muet, à l’époque, au sujet de cet épisode l’ayant finalement contraint à tirer un trait définitif sur sa saison, Servat tient aujourd’hui à dissiper l’équivoque née de la communication approximative de son club en la matière.

« J’ai lu et entendu que j’aurais rechuté lors d’une séance de joug à trois jours du match face à Clermont. En fait, il ne s’est rien passé de spécial ce jourlà. C’est le vendredi, au réveil, que j’ai ressenti à nouveau des picotements.

Mais après une telle blessure et un si long arrêt, il n’y avait rien d’aberrant : j’ai d’ailleurs été vite rassuré par une IRM et un tour chez le chirurgien. Si l’on a convenu d’en rester là pour la saison, c’était par précaution, avant tout. Mais je n’ai pas repris trop vite. Le timing était bon. C’est plutôt le dosage qui m’a coûté... Après le lundi 1er mai férié, deux entraînements par jour et trois séances de mêlée jusqu’au jeudi, c’était trop ! »

« 2 ou 8, l’essentiel est que le travail paye »

Reste que le travail de fond (renforcement musculaire, gainage, cardio) abattu par le talonneur aux seize sélections, à raison de six heures quotidiennes, n’aura pas été vain. Dès lamimars, Servat se réjouissait déjà d’avoir « gagné six kilos de muscles ». S’il a « complètement coupé » durant environ dix semaines derrière son retour avorté, il ne s’en est pas moins « surveillé » pour conserver cet acquis et se présenter « en état de le faire fructifier » à la reprise de l’entraînement, le 17 juillet, à Ernest-Wallon. Moyennant un programme physique « copieux, mais exactement comparable à celui des autres », il peut se targuer d’avoir encore optimisé sa carte physiologique. « J’en suis désormais à plus huit kilos de masse musculaire par rapport à avant ma blessure. Et je bosse pour m’assécher jusqu’à 12 % à court terme. Revenir plus fort qu’avant

demeurant un objectif prioritaire, c’est encourageant. »

Mais, après quelque dix mois d’abstinence forcée à un poste aussi exigeant que le talonnage, c’est à celui de numéro 8, où il a débuté en catégories de jeunes et effectué quelques piges sur l’exercice 2002-2003, que Servat vient de retrouver le terrain, en amical, pour cinquante minutes à Colomiers et

une grosse demi-heure samedi à Narbonne : la confirmation du recyclage sanitaire auquel la rumeur l’avait promis, eu égard à la gravité de sa blessure, dès l’hiver dernier ? « Non, c’est juste une petite transition », jure l’intéressé.

« William a remis la tête au joug et il n’y a aucune raison médicale à ne pas le voir revenir au talon, à terme », maintient aussi Thierry Savio. « Le problème, c’est moins sa blessure que sa longue inactivité : un 8 ne risque pas moins sur un gros déblayage qu’un 2 sur une entrée en mêlée. » Guy Novès, lui, a de toute façon tranché. « Le faire jouer en 8, un poste qu’il connaît bien, c’est lui offrir du temps de jeu. C’est aussi l’occasion de lui redonner confiance. Tant qu’il ne se sentira pas à cent pour cent, on ne prendra pas de risque. »

Encore en congés mais présent à Narbonne, le manager général a pu juger son « revenant » sur pièces. « Il a eu des hauts et des bas, comme quelqu’un de retour après une longue absence, qui fait de bonnes choses, mais hésite parfois à s’engager. » Servat, lui, retient « la bonne vingtaine de ballons touchés, de meilleurs repères qu’à Colomiers, plus de vitesse aussi ». Et si le souffle est encore « un peu court », de quoi se « refaire plaisir » en attendant un « vrai retour au meilleur niveau ». D’abord avec le Stade, bien sûr, « car tout commence par le club ».

Mais avec les Bleus dans le viseur, aussi, forcément, lui dont la dernière cape remonte à l’été 2005 en Afrique du Sud. À treize mois du Mondial 2007, il a apprécié de faire partie du groupe des cinquante et un récemment appelés à passer les tests physiques de Marcoussis. « Cela fait plaisir, on ne m’a pas oublié. Mais ça n’était que des tests, la vérité vient du terrain. Et l’essentiel, en 2 ou en 8, c’est que le travail paye. » Rendez-vous est pris.

JÉRÔME LECLERC

Journal L'Equipe 8/8/06

:smile:

Lien vers le commentaire

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
×
×
  • Créer...