Invité Rico Posté(e) 20 septembre 2006 Partager Posté(e) 20 septembre 2006 AUCKLAND – (NZL) de notre envoyé spécial IL NE RESTAIT plus que dix-sept minutes et vingt-huit secondes à jouer lorsqu’on lui a fait signe. Assis sur le banc des remplaçants de l’équipe de North Harbour pendant plus de une heure, Jonah Lomu avait attendu patiemment. Et lorsque, le dos un peu courbé, la tête basse, la silhouette la plus connue du rugby mondial est enfin entrée sur le terrain, malgré les meilleurs efforts du speaker d’Albany, dans la banlieue nord d’Auckland –« Ladies and gentlemen, Jonah Lomu ! » –, il y a eu à peine quelques applaudissements discrets, parmi les 5 000 spectateurs, pour l’accueillir. Plus de deux ans après la greffe d’un rein, la première – et seule – vraie vedette mondiale du rugby peut se vanter d’avoir vaincu sa maladie et gagné son pari de rejouer. Et pour ceux qui l’ont vu à Sydney en novembre 2003, horriblement bouffi et à peine capable de marcher, l’état de santé actuel de Lomu est simplement miraculeux. Mais, pour ceux qui l’ont vu jouer au sommet de sa carrière sous le maillot no 11 des All Blacks, le joueur qui portait dimanche dernier le maillot no 22 de North Harbour pour ce match du Championnat des provinces contre Otago n’est plus que l’ombre de luimême. Ce qu’il y avait d’unique chez Lomu, quand il a explosé lors du Mondial 1995, c’est qu’il avait la corpulence et la puissance du buffle, mais également l’accélération et l’agilité d’une gazelle. Aujourd’hui, à trente et un ans et après de longues années de maladie, même s’il a retrouvé un corps d’athlète, une condition indéniable, et le même poids de forme (118 kg) qu’avant, sa phénoménale vitesse des jambes n’est plus qu’un lointain souvenir. Son agilité est devenue celle… du buffle ; et toute tentative d’accélération semble pathétiquement laborieuse. Cependant, dimanche dernier, sur un ballon de deuxième main, Lomu est venu s’intercaler dans la ligne pour percuter la défense à 15mètres de la ligne de but. Trois plaqueurs s’y sont mis pour l’arrêter, mais il a franchi la ligne d’avantage, le ballon est sorti côté North Harbour et, grâce au décalage créé par son ailier, le troisième- ligne centre Nick Williams a marqué le troisième essai de son équipe, creusant l’écart à 28-13. « Les gens peuvent se demander ce que Jonah nous apporte, observe Allan Pollock, l’entraîneur de North Harbour. D’ailleurs, il y en a qui ne se gênent pas pour le faire. Je peux assurer au monde du rugby que ce que Jonah nous apporte est inestimable. C’est quelqu’un d’incroyable. Avec tout ce qu’il a fait, avec son aura, il aurait pu devenir le mec blasé, ou prendre la grosse tête. Mais il est sans doute le joueur le plus terre à terre et le plus perspicace que j’aie eu le plaisir d’entraîner. » Le problème pour Lomu, actuellement, c’est qu’il est barré à North Harbour par deux jeunes ailiers très prometteurs, Rudi Wulf (vingt-deux ans) et le Fidjien Vili Waqaseduadua (vingt-trois ans). « Je sais qu’il est frustré, que ça lui fait mal de ne pas être titulaire, mais actuellement les deux jeunes sont plus performants », résume Pollock. En attendant une éventuelle place de titulaire, Lomu joue également un rôle de papa poule pour les jeunes joueurs, et lundi, au lendemain de la victoire contre Otago (28-18), c’est lui qui a géré la séance de décrassage des remplaçants. Avec une ligne de trois-quarts où la moyenne d’âge est de vingt-deux ans, l’expérience de Lomu, sur le terrain et en dehors, est une des forces de l’équipe de North Harbour. Ayant déclaré à plusieurs reprises que son but est de disputer le prochain Mondial (du 7 septembre au 20 octobre 2007 en France) avec les All Blacks, Lomu – qui vient de resigner un contrat de deux ans avec Adidas pour unmontant tenu secret, preuve que son image sert toujours la marque – sait que son temps est compté. Pour espérer avoir la moindre chance de retrouver l’équipe nationale – or, il est à des années-lumière des Gear, Sivivatu, Howlett et Rokocoko –, il lui faudrait déjà décrocher un éventuel contrat de Super 14 pour l’année prochaine ; son contrat avec la province de North Harbour arrive à son terme en octobre et il ne reste plus que deux matches de NPC (le Championnat des provinces néo-zélandaises) avant un éventuel quart de finale. « Pour être honnête, je ne suis qu’à 75 % ou 80 % de mon potentiel actuellement, confie-t-il. Il faut que je sois réaliste, je sais qu’il me manque de l’agilité et je fais tout pour retrouver mes sensations. La rotation demes jambes commence à s’améliorer et je commence à retrouverma confiance après la fracture de macheville (lors de son ultimematch pour Cardiff en juin). Je sais ce qu’il me faut faire pour y arriver, mais pour le faire, il faut d’abord que j’ai du temps de jeu. Il faut que je puisse devenir titulaire et jouer un match chaque semaine. » Ayant grandi à Otara, la banlieue du re d u sud d’Au c k land , aujourd’hui, Lomu habite le quartier cossu de Freeman’s Bay (la baie de l’Homme libre), à deux pieds du centre-ville d’Auckland. Il habite une grande villa centenaire toute en bois avec sa femme Fiona et leur chien Jack (un épagneul). On se demande bien quel plaisir il peut trouver aujourd’hui à se flageller à ce point. Et si son rêve de porter de nouveau la fougère argentée n’est pas complètement irréaliste ? « Je l’ai dit, c’est mon rêve et j’y tiens. Mais, depuis quelque temps, avecmafemmeFiona, on a décidé de ne plus en parler. Parce qu’en focalisant sur un éventuel retour chez les Blacks, je me suis mis trop de pression. Disputer le Mondial avec les All Blacks, ça reste mon rêve ultime. Mais, pour l’instant, ma priorité est de devenir titulaire avec North Harbour. Après, on verra. Mais la vie m’a déjà réservé assez de surprises et il ne faut jamais dire jamais… » IAN BORTHWICK Lien vers le commentaire
Alexnofear Posté(e) 20 septembre 2006 Partager Posté(e) 20 septembre 2006 courage champion!!!! Lien vers le commentaire
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