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Pourquoi Nous Aimons Le Rugby?


moza de Tlse

Messages recommandés

C'est long à lire, mais on en reconnais certains

>Prenez 5 minutes pour lire ces quelques lignes.

>

>> Voilà pourquoi nous aimons le rugby. Ce texte est à lire dans l'ambiance feutré d'un vestiaire. C'est beau et c'est à travers ces mots que l'on comprend pourquoi nous sommes à ce point jalousé.Car on ne peut uniquement ressentir l'émotion et la peur décrite dans ce texte que si l'on à déjà posé son sac dans un vestiare de rugby.

Bonne lecture, c'est tout simplement sublime.

Dans les vestiaires de rugby... Objet de multiples fantasmes, l'antre des rugbymen quelques instants avant le début du match, vaut le détour. Lieu clos interdit à toutes personnes étrangères à la tribu, cage où les fauves tournent en rond dans une atmosphère saturée de stress et de camphre, l'endroit, propice aux comportements les plus grégaires est aussi un formidable révélateur de personnalité. Immersion.

>> De l'élite professionnelle au plus petit niveau amateur, les vestiaires

de rugby se ressemblent. Petit palace pour stars de Stade de France ou

Algecos minables, ils s'y passe souvent la même chose : une préparation de match, avec tout ce que cela suggère comme stress. Car le rugby a ceci de particulier qu'il est un rude combat physique, où chaque joueur doit s'attendre au contact direct avec l'adversaire et doit donc se préparer

à prendre des coups, voire des grosses marmites, selon la tournure des événements? D'où la terrible pression qui s'abat sur les épaules soudain bien frêles des quinze joueurs s'apprêtant à rentrer dans l'arène. La question est donc de savoir comment chacun de ces individus tolère cette

pesante atmosphère, qui dépasse, on l'a bien compris, le simple enjeu

sportif.

>> Tout d'abord le facteur aggravant : la promiscuité des lieux, phénomène qui exacerbe tous les affects. Regroupés comme du bétail ruminant leur anxiété, l'effet de groupe joue à fond?

>> Reconstituons le déroulement type de l'heure précédant la libération

des bêtes.

14h : tout le monde rentre dans les vestiaires : joueurs, entraîneur,

kiné, parfois dirigeants. Le rituel peut commencer. Chacun se dirige

machinalement vers sa place habituelle pour y poser, ou plutôt y balancer

son sac, signe indéniable d'une nervosité déjà palpable. On déconne encore pour évacuer le stress, on rit jaune, on commence à penser au match,bref un début de concentration s'installe. Le compte à rebours se déclenche.

>> 14h10 : après un moment d'errements collectifs, les choses sérieuses commencent, on sort ses affaires. Les plus méticuleux extraient de leur sac une paire de pompe superbement cirée de la veille, crampons en alu de 18 rutilants, short impeccable, un slip tout frais et des chaussettes propres cela va sans dire. D'autres, un peu moins maniaques, sortent des godasses terreuses avec des crampons nazes, un short en haillon, des chaussettes qui fouettent à 3 km et un slip qui fleure bon la garrigue? Vient alors dans la foulée la remise plus ou moins solennelle des maillots. Parfois, quand le match est vraiment important, l'entraîneur appelle votre nom, vous apporte le maillot comme une grande en vous lâchant un regard grave du genre 'j'ai confiance en toi alors te déchire cet après-midi, ne me déçois pas?' Mais en général, c'est un dirigeant qui vous jette votre pelure à travers la gueule en beuglant votre numéro.

>>

>> 14h20 : un vestiaire de rugby, c'est aussi très scato? et pour cause,

>vous connaissez tous certaines fâcheuses manifestations du stress. Or, le problème dramatique est l'effet d'entassement qui rend les conséquences de ces troubles digestifs et autres flux de ventre parfois à la limite du supportable. C'est en tous cas quand on commence à renifler des odeurs pas très catholiques qu'on comprend qu'un processus de concentration intense a démarré. Imaginez-vous la scène : aux quatre coins de la pièce, les premières vesses bien sournoises se mettent à fuser, d'autres caisses plus musicales mais néanmoins aussi putrides sont lâchées sans vergogne.

>> Des protestations s'élèvent, mais le traditionnel « putain qui c'est

qu'a chié ? » reste sans effets. Les plus résignés s'emmitouflent dans leur maillot ou respirent par la bouche, puis de guerre lasse, apportent leur contribution au bouquet ambiant? C'est à peu près à ce moment-là que les dirigeants décident d'évacuer les lieux. On reste alors en famille, au milieu des effluves de jasmin et de violettes. Les plus ballonnés par le stress montant insidieusement, s'en vont du côté des malheureuses latrines qui jouxtent les vestiaires et qui paraissent vite débordées par tant de fougue. Y aller en dernier, c'est un acte de bravoure? ou de nécessité absolue. Le camphre, baume universel

>> 14 h 30 : tout le monde est en tenue, et encore une fois il est

question d'odeurs, mais douces et agréables, celles du baume universel, de l'onguent magique de tous les rugbymen dignes de ce nom : le camphre. Ses effluves mentholées parfument ce qui reste d'atmosphère. Puis il s'étale sur les cuisse glabres et fuselées des trois-quarts ou sur les gros culs poilus des piliers, s'amasse sur les arcades proéminentes des deuxièmes barres? Bref, il prépare les corps à la terrible joute qui s'annonce. Déjà, certains commencent à tourner en rond avec leurs cuisses de poulet ébouillantés par les diverses crèmes chauffantes et cherchent du regard d'autres partenaires pour jauger mutuellement leurs dispositions d'avant match. Dernières petites recommandations techniques individuelles dispensées par un coach dont on se demande si sa femme n'est pas entrain d'accoucher dans le vestiaire d'à côté. Tout le monde est en tenue, on sort pour l'échauffement (20mn) puis on revient pour une dizaine de minutes épiques?

>>

>> 14 h 50 : cette fois, ça y'est, on ne rigole plus, faut commencer à lâcher la goupille et déposer les neurones dans le sac. L'instant est

généralement un moment privilégié de la vie de groupe qui voit l'entraîneur et le capitaine se disputer un véritable concours d'éloquence ; car il faut les motiver tous ces garçons, la pression doit etre à son paroxysme. Le coach prend la parole au milieu d'une ssemblée silencieuse, prête à tressaillir aux mots qui feront mouche. Exercice difficile pour l'orateur qui doit vivre intensément son discours pour communiquer son influx. Le style guerrier est fréquemment de mise, objectif : transformer quinze jeunes gens bien sous tous rapports en serials killers. Dès lors, toutes les ficelles sont bonnes pour le coach qui après avoir rappelé les principes fondamentaux des vertus du combat, du courage et du sacrifice, peut jouer sur la fibre de l'orgueil, du genre : "ils nous ont mis quarante grains au match aller, ils nous prennent pour des guignols, ils ont le sourire aux lèvres, on va les peler comme des rats?". Discours ayant une certaine emprise sur les esprits les plus? réactifs : les "gros", c'est-à-dire les avants, plus exposés à la brutalité du jeu, trépignent et se tiennent par le maillot en tirant des gueules de pit-bulls. Parfois, certains joueurs galvanisés et un peu trop émotifs craquent en sanglotant comme des gamins à qui on aurait volé leur goûter. D'autres vivent ces appels à la guerre sainte de façon plus intérieure, il s'agit d'ordinaire des trois-quarts qui ont besoin de tout leur sang froid pour assurer sur le terrain. Mais quand même, aux expressions "va falloir avoir les couilles", "on va leur marcher sur la gueule", "on est chez nous, merde !", etc? ils ont souvent tendance à pâlir, se replier dans leur coquille, bref à se chier dessus.

>> Puis vient l'heure du capitaine, qui dans ces moments là n'est pas très enclin à donner dans la grande pédagogie. Alors il en rajoute une couche du style "pas de tricheurs sur le terrain, tous au mastic !!!", moins

inspiré il arrive qu'il se fende d'un magistral : "les mecs, si on perd aujourd'hui, c'est la défaite merde !". Et là, il n'est pas rare qu'on entende un gros fou rire étouffé.

>>

>> Les Piliers

>> Etrange bipède dont la morphologie évoque nos lointains cousins

quadrumanes, le pilier se nourrit exclusivement de saucisson. Figure

inénarrable du rugby, le spécimen prête volontiers le flanc à la caricature.

Quand on veut dépeindre le rugbyman sous les traits grossiers d'une

brute épaisse dont l'essentielle faculté est de s'incliner pour pousser en

mêlée, c'est bien sûr au pilier que l'on pense. Le cliché est un peu éculé me direz-vous.. De nos jours, les piliers dits "modernes" sont des athlètes

affûtés sans un gramme de graisse, galopant aux quatre coins du pré,

capables de vous envoyer des passes vissées de 30 mètres. Heureusement pour le folklore de notre sport, ce tableau idyllique ne concerne qu'une poignée de joueurs professionnels composant le gratin de l'élite nationale. Les autres sont bien souvent à cataloguer dans la série "à l'ancienne".

>> Dépassant allègrement le quintal, un cou de taureau, tout dans le jarret et dans les reins, rien dans les abdos (hormis la Kro), le pilard traditionnel est voué aux tâches obscures de ce jeu : tordre son alter

ego en mêlée, arracher des ballons dans les mauls et c'est à peu près tout. Jamais vous ne verrez un n° 1 ou un n° 3 porter le cuir dans une course folle et chaloupée pour prendre des intervalles au milieu des gazelles.

>> Cela lui est généralement formellement interdit par son coach, et d'ailleurs, ce serait contre-nature...

>> Les hommes de l'ombre

>> Quand on joue à la pile, on va au charbon, on fait sa sale besogne et surtout on se tait. Et pour cause, le pilier est certes un homme fort, roué et vicelard, sa mobilité est limitée et ne peut donc jouer les stars en tortillant du cul. On les voit parfois tenter quelques foulées courageuses en début de partie, histoire de montrer qu'ils sont eux aussi des sportifs, et puis après, harassés par les travaux de force auxquels ils se bornent, marchent péniblement d'un regroupement à un autre, les mains appuyées sur les reins, cherchant l'oxygène comme des grosses carpes sorties de la rivière. Néanmoins, tous les rugbymen vous le diront, un bon pilier, solide comme un roc, vaillant comme une mule, est une denrée ô combien précieuse. Deux piliers défaillants et c'est souvent la maison qui s'écroule, par contre s'ils sont conquérants, on peut voyager tranquille. Même les vieux adages ovaliens le disent : "le rugby, ça commence devant", et comme devant ça commence avec eux, mieux vaut être bien armés en première ligne.Qui fait peur aux enfants, qui largue des caisses abominables ? Il faut en effet être un gaillard de la meilleure moelle pour affronter toutes les avanies de ce sport. Qui ramasse les poires en premier quand une mêlée se relève? le pilier. Qui sort du terrain la gueule en vrac ? le pilier. Qui est condamné à l'anonymat éternel ? le pilier. Qui se couvre de ridicule en se tartinant la fiole de vaseline et en se passant un bandeau d'élasto autour de la tête ? le pilier. Qui a les oreilles en choux-fleurs ? qui ne trouvent pas de shorts à sa taille, qui fait peur aux enfants, etc, etc? Alors vraiment, à tous les piliers de la terre, je rends un hommage à la bravoure, à l'abnégation et à l'humilité.

>> Et oui, finalement , on les aime bien nos bons vieux pilards, ils

amènent un peu de sel dans une vie de groupe. On les brocarde gentiment, on les taquine parce qu'on sait que c'est facile et qu'ils n'ont pas toujours une répartie foudroyante. Faut dire qu'ils cherchent aussi? quand quelqu'un lâche une caisse abominable et enfume un car entier, c'est toujours sur les piliers que les soupçons s'abattent, quand, juste avant un match, un chiotte est "nutellisé"* sans vergogne, on voit souvent en sortir une bourrique, fière de son forfait, arborant un 1 dans le dos. Et puis, qui mange tout le saucisson dans les collations d'après-match ?

>>

>> * Nutelliser : formidable néologisme construit sur la racine étymologique de "Nutella". Imaginez-donc une cuvette ressemblant à un pot de Nutella en fin de vie?

>>

>> Les ailiers

>> Ils étaient sveltes, chaloupaient leurs courses et décrivaient des arabesques sur le pré. Ils sont aujourd'hui de grosses marmules peu enclins à faire dans la dentelle. Le rugby évolue, n'en déplaise aux nostalgiques. Jadis, ils étaient les "danseuses", ceux qu'on brocardait pour leur gabarit de criquet et leur aversion pour le contact. On a souvenir de ces caricatures d'ailiers qu'étaient ces Philippe Estève ou ces Patrice Lagisquet? Mais mieux encore, le spécimen, celui qui peuple encore l'imaginaire de générations de joueurs, c'est cet homme aux cheveux longs, à la moustache épaisse, aux chaussettes qui tombent, mollets de coq obligent, au short en grosse toile bouffant qui découvrait des cuisses de mygales et moulait un petit cul de patineuse. Bref, cet ailier des seventies capable de vitrifier un adversaire sur un simple coup de rein, celui qui ajustait des cadrages débordements d'école distillés grand champ, celui qui donnait du crochet à angle droit et du coup de pied de recentrage maintenant désuet mais qui faisait partie de la panoplie des trois-quarts aile à l'ancienne. On les aimait bien ces ailiers là, ces rugbymen qui volaient comme fétu de paille au premier impact, plaquaient aux cheveux et se gelaient les miches sur le bord de touche quand on écartait pas le ballon. Oui mais voilà, l'ère moderne est passée par là et le cliché de l'ailier à papa a volé en éclats. Aujourd'hui l'examen de la toise et de la balance relègue nos arbalètes dévoreuses d'espace au rang d'articles de brocante. Adieu Bernat-Salles, bonjour Lomu ! Le rugby actuel, dans sa quête d'absolu, a choisi son camp. Les trois-quarts aile ne sont plus des demies-portions à l'apparence inoffensive, petit oisillon perdu au milieu d'un troupeau de boeufs. L'ailier mammouth écrase tout. Le nec plus ultra des années 2000, c'est un 11 ou un 14 qui fait craquer les coutures de son maillot et préfère à la stratégie du contournement celle du bélier. Les courses sont maintenant rectilignes, et le défi physique, jadis une aberration, est l'une des armes indispensables des golgoths de bout de ligne qui à l'occasion adorent se frotter aux bestiaux du pack. Alors que reste-t-il des ancêtres à jambes fines ? Pas grand chose, si ce n'est la rapidité, car les déménageurs actuels ne se contentent pas de se pulvériser mutuellement et de brasser de la viande, ils sont dans l'idéal supersoniques, ce qui complique bien évidemment la tâche du défenseur en cas de choc frontal, on imagine. Symboles d'un rugby qui se « modernise » ou plutôt qui s'uniformise, l'ailier-mammouth écrase tout, surtout le romantisme. On se souvient ainsi de l'improbable duel de la coupe du monde 99 opposant le monstrueux Lomu au filiforme Bernat-Salles. Et qui n' a pas frissonné quand la grignette paloise, soufflée par la bourrasque, avait déposé magistralement son vis-à-vis soudain apparu bien pataud, sur un cad'deb' académique ? Le temps n'est hélas plus à la fragilité. Le titane a brisé la porcelaine. Snif

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la description de l'avant-match correspond bien à la réalité, mais par contre la description des piliers tombe un peu trop dans la caricature grossière...

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la description de l'avant-match correspond bien à la réalité, mais par contre la description des piliers tombe un peu trop dans la caricature grossière...

Mouai!!! Personnelement j'ai jamais vecu toutes ces histoire pe prout qu'il raconte ici!!! Je sais si l'auteur joué dans une équipe de mec atteint de gastro ou autres, mais il y va fort sur ce coup la........

Sinon le reste c'est assez vrai!!!!

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