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La rivalité entre l'Usap et les Dragons


Invité Xv-31

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Invité Xv-31

A Perpignan, le XIII se bat pour gagner un bout de terrain

Les ouvriers du nord de l'Angleterre, ne pouvant plus être à la mine la semaine et le dimanche à poumon déployé sur le terrain, obtiennent la professionnalisation du rugby. Et son changement de règles. Le XIII était né. C'était il y a plus d'un siècle. Aujourd'hui, la ligne de chemin de fer Liverpool-Leeds, terre du rugby à XIII et des champions de snooker, connaît un prolongement grâce aux avions charters qui atterrissent régulièrement à Perpignan (Pyrénées-Orientales). Après trois ans de préparation, l'équipe catalane des Dragons a arraché sa place dans la Super League, le championnat le plus relevé du monde, avec la NRL australienne.

La géographie et la forte culture populaire treiziste à résister à la morgue de ses détracteurs ont séduit les dirigeants anglais, pour qui le commerce ethnique est un créneau éprouvé. Il suffit de voir déambuler en plein centre de Perpignan, place Arago, les jeunes familles de supporters de Warrington, (ils étaient 3 000 samedi) à fort accent liverpuldien, poussettes devant, papa et maman derrière, maillot jaune et bleu sur les épaules.

Fusion.

Bernard Guasch, président des treizistes perpignanais, ex-joueur, reçoit dans son bureau, derrière les abattoirs. Il est à l'origine de cette résurrection. Dans les années 90, quand Saint-Estève et le XIII catalan ne gagnaient plus et que les voisins se tiraient la bourre à coups de surenchères sur des joueurs dans un périmètre d'à peine quelques kilomètres sous les risées du XV (qui empochait les dividendes de cette Berezina en passant professionnel en 1995), Guasch réalisa la fusion des deux clubs, créant l'Union treiziste catalane. «Le soir de mes 40 ans, la soirée devenait un peu chaude, j'ai dit : "Bon ça suffit, on n'est pas là pour se battre entre nous, l'Usap va tout prendre."» Le lendemain, au bout du fil, un de ses amis lui dit : «Tu te souviens de ce que t'as dit hier soir ?» Il s'en souvenait, et cet entrepreneur de viande en gros dessina un plan pour éponger les dettes et patienter en formant des joueurs. Pour mieux reconstruire. L'UTC allait mettre la main sportivement sur le championnat mais attendra 2004 avant d'avoir l'aval des Anglais pour lancer le chantier des Dragons catalans. «Ils ont été très exigeants, nous, on fonctionne à l'affectif, la main sur l'épaule... Les Anglais nous ont amené la rigueur, et ça a marché.»

Guasch était déjà de l'aventure Fouroux, qui s'était entiché de Rupert Murdoch et de sa galaxie médiatique pour implanter le XIII à Paris.

«Ah ! On en a passé des nuits avec Jacques [Fouroux] à réfléchir ! Mais fallait le contrôler !» Le petit caporal avait promis aux Anglais des partenariats qui ne vinrent jamais et l'expérience du PSG XIII fut un échec. Mais les méthodes furent captées. En coulisse, Max Guazzini allait les recycler avec le Stade français. Il révéla les pouvoirs de la musique disco, des maillots flashy, des mascottes, des «girls» et de la starisation des joueurs. Bien lui en a pris pour le XV à qui il bottait les fesses sans le prendre frontalement.

Bisbille.

En pariant sur Perpignan, les Anglais, échaudés, ont voulu encadrer le business, tant les Catalans sont versatiles et la cohabitation avec l'autre rugby, le XV, conflictuelle ­ politiquement et culturellement. Le président de l'Usap, Marcel Dagrenat, qui n'a jamais caché son mépris du XIII, rechigne à partager «son» stade municipal, Aimé-Giral.

Ancien de la grande distribution, Guasch était son fournisseur en viande. Mais les affaires sont les affaires : pas question de prêter les vestiaires, les loges... en dépit d'un accord de la mairie. A renfort d'huissier, on venait constater les verres brisés, les cendriers disparus. Et les après-midi de Super League, la boutique de l'Usap reste close. «Un jour, la salle VIP a été vidée de ses meubles...» Depuis, c'est un ballet d'employés municipaux qui sortent le matos de l'Usap et rentrent celui des Dragons. L'Usap ferait des factures aux Dragons, et la chambre de commerce, comptant les gros pourboires de ces imprévus touristes anglais en morte saison, tente de raisonner son monde. Ce qui n'empêche pas les joueurs de venir voir leurs matchs respectifs. A l'Usap, un membre du staff lâche : «On s'en tamponne. Ce qu'il faut, c'est des résultats.» Idem pour un dirigeant des Dragons dramatisant la défaite de samedi contre Warrington (16-44) : «Les mecs, y bandent, y a du monde, il faut gagner.» Et les deux équipes de lorgner sur leurs scores : «L'Usap a perdu ?»

Exister.

Avec une équipe de dix joueurs du cru, huit étrangers au physique de lutteurs ­ dont un des meilleurs demis de mêlée du monde, le Kiwi Stacey Jones ­, un staff australien au look de garde-côte et une ambiance studieuse, les Dragons doivent désormais quitter l'avant-dernière place de la League. Histoire de cesser d'avoir à se justifier d'exister, en fidélisant les 6 000 spectateurs qu'ils drainent à Aimé-Giral dans un chahut de coupe d'Europe de football, que fendent les supporters de l'Usap quittant la ville pour aller à Narbonne encourager les leurs.

Par Olivier VILLEPREUX

lundi 08 mai 2006

http://www.liberation.fr/page.php?Article=380284

:original:

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magicien.net

vu comment les tréizistes s'occupent d'Aimé Giral......

si vous connaissez les gars qui nous ont piquer un maillot géant de l'usap (model 98) aprés un match de 13, vous etes prié de nous en informer! : whist

je sais pas comment sera la pelouse à la fin de la saison :clover:

je suis pas du tout anti-tréiziste mais vivement que les dragons retrouvent leur stade Gilbert Brutus (dont les travaux ont été suspendu on dirait! :original: ) et vivement que la pelouse soit refaite!

points positifs:

- 3 000 anglais tous les 15 jours ça fait tourner les bistrots

- grace à cette "guéguerre", Aimé Giral aura sa 4ème tribune et sera donc fermé

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  • 3 weeks later...

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