Aller au contenu

Laporte (Ex)-Président de la FFR


Mahatma

Messages recommandés

Il y a 2 heures, tropézien a dit :

Ah, c'est un livre de propagande. Je vais passer mon tour.

Tu exagères : ce n'est pas parce que ce livre est écrit par les soutiens les plus virulents du candidat Laporte que c'est un livre propagande.:whist:

 

Par contre, je pense que c'est la 1ere fois que je vois un candidat sortant, possédant toute l'institution, tous les pouvoirs, toutes les infos, pouvant établir les règles du jeu à sa convenance, décideur du déroulé de la campagne, soutenu par la majorité des médias spécialisés (rmc, rugbyrama, midi olympique) avoir le culot de continuer à se vendre comme "seul contre le système", même après la victoire (enfin pas lui directement mais ses 2 lieutenants qui écrivent ce livre).

 

Au lieu de la jouer discret (Laporte a été réélu de justesse malgré tous ces coups tordus), classe et rassembleur, non, obligé de remuer la merde une nouvelle fois. Ca doit être une 2nde nature chez eux.

  • Upvote 1
Lien vers le commentaire
Il y a 4 heures, Gabi a dit :

Tu exagères : ce n'est pas parce que ce livre est écrit par les soutiens les plus virulents du candidat Laporte que c'est un livre propagande.:whist:

 

Par contre, je pense que c'est la 1ere fois que je vois un candidat sortant, possédant toute l'institution, tous les pouvoirs, toutes les infos, pouvant établir les règles du jeu à sa convenance, décideur du déroulé de la campagne, soutenu par la majorité des médias spécialisés (rmc, rugbyrama, midi olympique) avoir le culot de continuer à se vendre comme "seul contre le système", même après la victoire (enfin pas lui directement mais ses 2 lieutenants qui écrivent ce livre).

 

Au lieu de la jouer discret (Laporte a été réélu de justesse malgré tous ces coups tordus), classe et rassembleur, non, obligé de remuer la merde une nouvelle fois. Ca doit être une 2nde nature chez eux.

 

 

La phrase d'Audiard est toujours d'actualité, et surtout avec Laporte...

 

 

Les cons ça ose tout | Mid&Plus

Lien vers le commentaire
Il y a 10 heures, tropézien a dit :

Ah, c'est un livre de propagande. Je vais passer mon tour.

C'est "marrant", ça sort la même semaine que la réédition de "Mein Kampf"...:yes:

  • Haha 3
  • Confus 1
Lien vers le commentaire
il y a 8 minutes, estabousi a dit :

T'as un pdf ? :yes::yes::yes:

Non, mais je peux l'avoir. :Neutral:

 

 

mini_210531064817576331.jpg

  • Haha 1
Lien vers le commentaire
il y a une heure, RMP a dit :

Perso je me contenterai du bouquin de Laporte seulement. 

 

Je pense que ça doit être un peu pareil, très creux et cracher sur les autres.

Lien vers le commentaire
il y a une heure, RMP a dit :

Perso je me contenterai du bouquin de Laporte seulement. 

Ben je n'ai pas encore.

Faut dire que pour le trouver, il faut qu'il y en ai un qui l'achète et le mette en ligne...

Lien vers le commentaire
il y a 42 minutes, Ju69 a dit :

Le Top 14 va finir en super bowl avec bernie bling bling 

dxjla.jpeg

 

Surtout qu ils ne seront même pas présents mais en vidéo depuis les usa.... 

  • Haha 2
  • Confus 1
Lien vers le commentaire
Il y a 2 heures, Julien81 a dit :

Surtout qu ils ne seront même pas présents mais en vidéo depuis les usa.... 

Ah, ils aurait pu mettre une vidéo de Michael Jackson ou Elvis Presley alors 

  • Haha 4
Lien vers le commentaire
Il y a 9 heures, Ju69 a dit :

Le Top 14 va finir en super bowl avec bernie bling bling 

dxjla.jpeg

 

Ouah la loose pour la finale et les finalistes.

 Loose c’est pour nous ça.

Modifié par BOURRIN
Lien vers le commentaire
Il y a 13 heures, Julien81 a dit :

Surtout qu ils ne seront même pas présents mais en vidéo depuis les usa.... 

Après entre ça et Barbara Pravi qui nous répète VOILA 150 fois en live (chanson qu'on a déjà entendu 100 fois dont t'en peux déjà plus). Franchement pas facile de choisir.

 

Mais oui ridicule, les mecs savent même pas ce qu'est le Rugby je parie, on leur a dit chante devant la caméra et voilà ça te fera un petit billet. Bouscatel-Laporte Mondialisation Corporation ça commence.

 

il y a 11 minutes, Garbajauzion a dit :

 

Ha ok je pensais que c'était diffusé direct dans le Stade.

En gros ça a rien à voir avec la finale leur truc.

Haha mais ça n'a aucun sens, qui va se mater un concert des black eyes peas alors qu'il suffit d'aller sur youtube pour en voir un avec du public. Après une finale de top 14.

Modifié par papapoupa
  • Upvote 1
Lien vers le commentaire
Garbajauzion
il y a 14 minutes, papapoupa a dit :

Mais oui ridicule, les mecs savent même pas ce qu'est le Rugby je parie, on leur a dit chante devant la caméra et voilà ça te fera un petit billet. 

 

On leur aura expliqué vite fait avant que c'est un sport un peu comme le foot US et ils vont préparer une petite intro avant genre: "good game stade toulousain champion de la Fwance. J'adooore la Fwance ! Come on guys this Will.I.am" 

  • Haha 2
  • Upvote 1
Lien vers le commentaire
il y a 7 minutes, Garbajauzion a dit :

 

On leur aura expliqué vite fait avant que c'est un sport un peu comme le foot US et ils vont préparer une petite intro avant genre: "good game stade toulousain champion de la Fwance. J'adooore la Fwance ! Come on guys this Will.I.am" 

 

Un truc bien authentique quoi.

Je vois même pas l'interet, ça rapporte rien et c'est encore des dépenses pour une Ligue qui roule pas sur l'or.

M'en fous un leur envoie Patrick Sebastien au prochain SuperBowl en guise de représailles.

  • Haha 4
  • Upvote 1
Lien vers le commentaire
grand schtroumpf 83
Le 02/06/2021 à 10:42, papapoupa a dit :

Après entre ça et Barbara Pravi qui nous répète VOILA 150 fois en live (chanson qu'on a déjà entendu 100 fois dont t'en peux déjà plus). Franchement pas facile de choisir.

 

Mais oui ridicule, les mecs savent même pas ce qu'est le Rugby je parie, on leur a dit chante devant la caméra et voilà ça te fera un petit billet. Bouscatel-Laporte Mondialisation Corporation ça commence.

 

Haha mais ça n'a aucun sens, qui va se mater un concert des black eyes peas alors qu'il suffit d'aller sur youtube pour en voir un avec du public. Après une finale de top 14.

Bah si ça empêche de voir big flop et au lit s'incruster partout, c'est déjà ça de gagné. 

Par contre, avec le couvre feu, les 5000 mecs présents dans les tribunes, ils vont déjà avoir du mal à être encore là pour la remise du bouclier alors leur concert, il va être diffusé sur les écrans géants devant un stade vide? 

Lien vers le commentaire
  • 4 weeks later...
il y a 9 minutes, estabousi a dit :

Je n'ai pas encore tout lu et ça a peut-être été évoqué mais je n'ai pas compris, il était où Bernard ce soir ? 

En Australie avec l'équipe de France.

  • Merci 1
Lien vers le commentaire
Il y a 14 heures, estabousi a dit :

Je n'ai pas encore tout lu et ça a peut-être été évoqué mais je n'ai pas compris, il était où Bernard ce soir ? 

Rien à voir avec ta question estabousi mais je profite de ce message pour te remercier pour ta super chaîne YouTube, c'est un régal 👌

Je m'endors souvent avec mon téléphone sur la tronche et estabousi rugby channel qui tourne. 

Rien à voir avec Tropico qui lui s'endort avec youporn 😉 et Clara Morgane

 

C'est génial de revoir les vieux matchs du ST (et les récents !) 

Encore merci l'ami ! 👍

  • J'aime 1
  • Haha 1
  • Upvote 1
Lien vers le commentaire
Il y a 14 heures, estabousi a dit :

Je n'ai pas encore tout lu et ça a peut-être été évoqué mais je n'ai pas compris, il était où Bernard ce soir ? 

 

Comme répondu par Bab, effectivement Laporte est en Australie et il se devait d'y être car il est le seul à détenir la recette secrète des gauFFRes. 

  • Haha 3
Lien vers le commentaire
tire-bouchon
Il y a 4 heures, gael a dit :

Rien à voir avec ta question estabousi mais je profite de ce message pour te remercier pour ta super chaîne YouTube, c'est un régal 👌

Je m'endors souvent avec mon téléphone sur la tronche et estabousi rugby channel qui tourne. 

Rien à voir avec Tropico qui lui s'endort avec youporn 😉 et Clara Morgane

 

C'est génial de revoir les vieux matchs du ST (et les récents !) 

Encore merci l'ami ! 👍

une petite pensée pour Manu qui s' endort avec Brigitte.

  • Haha 2
Lien vers le commentaire
Il y a 4 heures, gael a dit :

Rien à voir avec Tropico qui lui s'endort avec youporn 😉 et Clara Morgane

 

Je le connais pas vraiment , mais de ça serait plus 3615 ULLA et Brigitte Lahaie .

Lien vers le commentaire
  • 2 weeks later...
Le 26/06/2021 à 18:35, jauzy19 a dit :

Si Nanard arrive à nommer à la tête de l'EDF après 2023 un duo Urios-Mola je lui pardonne tout.

 

Lien vers le commentaire
open.aspx?ffcb10-febe13777c65077b-fe2a15
 

Chères licenciées, chers licenciés,

Cela fait 50 ans que le rugby fait partie intégrante de ma vie. Entre mes débuts à l’UA Gaillac, mon club formateur, en 1974 et ma dernière expérience en tant qu’entraîneur au RC Toulon

En cas de problème, consultez la version web
d2a96ff0-cb9b-4d44-a352-2778e82ae17e.png
 

Chères licenciées, chers licenciés,

Cela fait 50 ans que le rugby fait partie intégrante de ma vie. Entre mes débuts à l’UA Gaillac, mon club formateur, en 1974 et ma dernière expérience en tant qu’entraîneur au RC Toulon, entre 2011 et 2016, ce sport que nous aimons tous a profondément changé. Aujourd’hui administrateur, je constate le chemin parcouru par nos prédécesseurs et les évolutions que le rugby a connues au fil des années. Plus que jamais, notre sport doit savoir s’adapter pour continuer à grandir et évoluer. 

 
Depuis sa professionnalisation, le rugby a réalisé d’immenses progrès pour préserver le bien-être et la santé de nos joueurs, s'appuyant systématiquement sur les avancées de la science et les recherches connues. En véritable pionnier, le rugby a introduit de nouvelles méthodes pour identifier, gérer et prévenir les impacts à la tête et les commotions cérébrales, au niveau professionnel comme au niveau amateur. On compte parmi elles le protocole commotion, le retour progressif au jeu et le programme de prévention des blessures par l’échauffement Activate. Ces nouvelles pratiques sont aujourd’hui reconnues et répliquées dans d’autres sports. 

Au cours des derniers mois, nous avons lancé avec World Rugby la plus grande étude jamais réalisée sur le risque de commotion au niveau amateur, en utilisant des protège-dents connectés pour comprendre les chocs à la tête. Cette étude, menée en partenariat avec l'Université d'Otago en Nouvelle-Zélande et appliquée à toutes les catégories d’âge et de sexe, démontre à quel point l’investissement dans les nouvelles technologies peut nous aider à mieux protéger les joueurs. Il nous est aujourd’hui impossible de rester impassibles face à ces dernières prises de conscience.

Tout au long de mon expérience au sein de l’ovalie, j'ai pu observer l’ensemble des avantages qu’offre le rugby à ses joueurs au cours de leur vie, en France et partout dans le monde. Il aide à développer la confiance en soi et la notion d’engagement dans un collectif. Il apporte d'immenses bienfaits pour la santé, physique et mentale. Surtout, il crée des amitiés, une famille sur laquelle on peut compter dans les bons comme dans les mauvais moments. Au cœur d’une pandémie mondiale, ces atouts ne sont pas anodins…

Comme tous les sports, le rugby n'est pas un jeu sans risque. Néanmoins, c'est un sport qui se soucie profondément de ses joueuses et de ses joueurs en leur donnant la priorité, notamment en cas de blessures à la tête. Nous agissons pour que les parents se sentent en sécurité et souhaitent que leurs enfants continuent de pratiquer le rugby dans nos écoles.

Aujourd'hui et conformément à notre vision, World Rugby annonce la prochaine étape de notre plan d’action pour protéger la santé des joueurs et développer ce sport que nous aimons tous. À l’origine de ce projet, il y a une promesse : nous ne serons jamais passifs dans la recherche du bien-être de nos joueuses et de nos joueurs. Notre ambition est de faire du rugby le sport le plus progressiste au monde sur ce sujet et pour y arriver, nous suivrons six grands axes.

Premièrement, le soutien aux anciens joueurs, dont certains se sont récemment manifestés pour témoigner de leurs difficultés à s'adapter à la vie après le rugby professionnel. Mes collègues de World Rugby et moi-même nous sommes rapprochés d’eux et les avons écoutés. En collaboration avec nos fédérations membres et l'International Rugby Players (IRP), nous voulons nous assurer qu'aucun ancien joueur et ancienne joueuse, ni aucun de leurs proches, ne souffre ou ne s'inquiète en silence.

Deuxièmement, nous continuerons à investir dans la recherche scientifique au niveau amateur comme au niveau professionnel, en particulier sur les conséquences des blessures à la tête. Nous allons doubler notre investissement annuel dans la santé des joueurs, afin de travailler avec un plus grand nombre de chercheurs et d’instituts et développer significativement notre connaissance du sujet. Cela nous amènera également à adopter de nouvelles technologies comme le suivi oculaire dans le diagnostic des commotions ou encore les protège-dents connectés pour surveiller les chocs en temps réel.

Troisièmement, nous continuerons d’examiner et de moderniser les règles du jeu pour donner la priorité au bien-être des joueurs. À partir du 1er août, nous expérimenterons plusieurs modifications à l’échelle mondiale, y compris la règle des 50/22 testée avec succès lors d’essais en Australie. Ces modifications ont l'ambition de créer plus d'espace sur le terrain et de réduire la vitesse de la ligne défensive, réduisant ainsi la fréquence et l'intensité des contacts.  

Quatrièmement, nous nous engageons à adapter notre approche aux spécificités du rugby féminin. La pratique féminine représente la plus belle opportunité de développer notre sport et nous voulons axer notre démarche sur des données fournies par la science, sans nous contenter de répliquer ce qui a fonctionné pour le rugby masculin. Cela aura, j’en suis certain, un effet catalyseur sur la pratique des femmes à tous les niveaux de jeu.

Cinquièmement, nous allons redoubler d’efforts et d’investissements dans la formation au niveau amateur et professionnel. Ces formations portant sur les chocs à la tête et la santé en général seront dispensées via des applications et des sites web dédiés. Ils disposeront des toutes dernières informations disponibles et des documentations sur la santé du cerveau ainsi que sur les programmes de prévention Tackle Ready et Activate. 

Enfin et surtout, nous continuerons d’écouter et d’interagir avec la famille du rugby, et nous prendrons des mesures en conséquence. Nous avons déjà eu des conversations constructives avec des joueurs actuels et anciens ainsi qu’avec des groupes comme Progressive Rugby. Nous partageons tous ce même amour du sport, et nous voulons considérer toutes les opinions lorsqu’il s’agit de veiller à l’avenir du ballon ovale. Pour sa légitimité et sa croissance, aujourd'hui et dans le futur, nous serons toujours à l’écoute.

Un exemple concret de notre engagement s’incarne aujourd’hui dans le financement d’un programme mondial d’experts indépendants sur les commotions qui aidera les médecins d'équipe à évaluer la pertinence du retour au jeu après une commotion. Ces experts ne seront affiliés à aucune nation et pourront être en mesure de décider quand les joueurs de l’élite seront aptes à reprendre la pratique. Ils apporteront également aux joueurs un suivi de soins individualisé.

Après avoir passé une grande partie de ma vie dans le rugby, mon objectif partagé aujourd’hui avec le président Sir Bill Beaumont est que chaque parent, à travers le monde, voit dans le rugby un sport idéal pour leurs filles et leurs fils. Qu’ils y voient les bienfaits, tant sur le terrain qu’en dehors. C’est en tout cas le chemin que nous empruntons, guidé par cet engagement. Et la porte restera toujours ouverte.


Sportivement,

Bernard Laporte
Président de la FFR & Vice-Président de World Rugby

 

 

 
 
 
Lien vers le commentaire

Quand je lis ça je ne peux m'empêcher de penser qu'il a fait taper la Lettre  par un de ses amis , facturé au prix fort ....

 

Je deviens complotiste avec l'age ... 

Heureusement c'est à la mode .

  • Haha 1
Lien vers le commentaire
  • 2 weeks later...

Ça fait tellement de mal de lire cela .....

 

 

LA FFR ET LA CADET AVEC SERGE SIMON ET JB MOLES REÇUS PAR ELISABETH MORENO, MINISTRE 

Ce jeudi,  la FFR et la CADET,  ( Commission Anti-Discrimination et Égalité de Traitement) avec Serge Simon et JB Moles, ont été reçus au ministère de lutte contre les discriminations (je fais court) par Élisabeth Moréno, Ministre déléguée à l’Égalité femmes-hommes, à la Diversité et à l’Égalité des chances,  qui a été enthousiaste sur l'engagement fédéral en matière d'inclusion des TI et de son soutien extraordinaire à l'ensemble de la communauté LGBTI. " Un exemple pour le système sportif français " s'est elle empressée de souligner. Pour l'avenir, un colloque international à Marcoussis en fin d'année est envisagé sur ces problématiques. La ministre a aussi demandé que des clips soient tournés pour stigmatiser les violences masculines faites  aux femmes, enfin a été évoquée la clause d'honorabilité, soit l'exclusion de tout licencié qui aurait violenté une femme. À peaufiner. À souligner que Sandra Forgues, notre éminente membre de la CADET, tient bonne place dans la task force mise en place par le ministère, pour l'égalité de traitement et de chances. Bref une journée féconde de projets, et riche d'enseignements.

Lien vers le commentaire

D' ailleurs à partir de la prochaine saison.

Le terme de "PD" lancé sous une mêlée ne sera plus considéré comme une insulte mais comme une reconnaissance à la différence.

:P

Lien vers le commentaire
il y a 4 minutes, tire-bouchon a dit :

D' ailleurs à partir de la prochaine saison.

Le terme de "PD" lancé sous une mêlée ne sera plus considéré comme une insulte mais comme une reconnaissance à la différence.

:P

 

PD ça veut dire Pilier Droit, mais en effet ça peut amener à une confusion, voir à un quiproquo qui peut aller jusqu'à la bagarre.

 

Ne pas utiliser cette abréviation comme ceci "prochaine mêlée tu vas me le défoncer ce PD!"

Modifié par papapoupa
  • Haha 2
Lien vers le commentaire
LE CIEL ET BLANC
Il y a 3 heures, papapoupa a dit :

 

PD ça veut dire Pilier Droit, mais en effet ça peut amener à une confusion, voir à un quiproquo qui peut aller jusqu'à la bagarre.

 

Ne pas utiliser cette abréviation comme ceci "prochaine mêlée tu vas me le défoncer ce PD!"

Pas d'accord, PD ça a toujours voulu dire Piètre Décapsuleur !

Lien vers le commentaire
  • 3 weeks later...

Je sais pas si c'est le bon endroit, mais ça fera un peu de lecture pour les vacances. Plutôt avant l'apéro qu'avant la sieste, ce sera mieux pour évacuer. 

 

Bernard Laporte & Serge Simon, le 3 Juin 2021 au Stade Français à Paris MARION BERRIN POUR M LE MAGAZINE DU MONDE 
 

« On puait le rugby » : Serge Simon et Bernard Laporte, amis de mêlée

Par  Benoît Hopquin

Publié le 06 août 2021 à 17h00, mis à jour hier à 16h52

Réservé à nos abonnés

  • Favoris
  • Ajouter aux favoris
  • Partage
  • Partager sur Facebook
  • Envoyer par e-mail
  • Partager sur Messenger
  • Plus d’options

RÉCIT« Amitiés professionnelles » (3/6). C’est à coups de boule, de caramels et de provocations que ces enfants terribles de l’ovalie ont, dans les années 1990, forgé leur relation. Après deux titres de champion de France, ils s’étaient éloignés. Pour mieux se retrouver, en 2014, et conquérir la direction de la Fédération française de rugby.

Commençons par le commencement : le coup d’envoi. Pour tenter de comprendre ce qui peut lier depuis plus de trente ans Bernard Laporte et Serge Simon, cet attelage antinomique, ce duo des contraires et finalement des complémentaires, hier comme joueurs, aujourd’hui comme président et vice-président de la Fédération française de rugby (FFR), prenons l’entrée de deux équipes sur une pelouse. Tiens, par exemple, tout à fait au hasard, choisissons ce huitième de finale aller du championnat de France, le 28 avril 1991.

Le match oppose Bègles-Bordeaux, leur club de l’époque, à Toulon. Il se joue sur la rade, au stade Mayol. Un match pris parfaitement au hasard, donc. Ou presque : cette « rencontre » est considérée par les initiés comme une des plus violentes de l’histoire de ce sport, qui possède pourtant une riche anthologie de coups de boule, de scarifications aux crampons, de métaphoriques « salades de phalanges », de fourchette dans les yeux et autres vilenies, requalifiées dans le code pénal laxiste d’Ovalie en « chamailleries ».

« Nous partagions la même peur et nous la surmontions ensemble. » Serge Simon

Quatre-vingts minutes détestables, émaillées de multiples bagarres générales, un interminable pugilat où le ballon et l’arbitre furent deux ingrédients bien inutiles. « A Mayol, nous nous préparons à faire faire à l’humanité un bond de deux mille ans en arrière », avait pronostiqué sans se tromper Serge Simon.

Ave César ! Ils entrent donc les premiers dans l’arène, pardon sur le terrain, nos deux gladiateurs. Cette fois-là, Simon est devant le capitaine Laporte. Qu’importent les préséances ! Ils sont les meneurs d’une équipe dont la rudesse du jeu a fait le tour des terrains de France. Le pilier gauche Simon arbore une seyante et moyenâgeuse coupe au bol et une démarche d’échappé du bagne de Biribi. Avec sa chevelure soignée de premier communiant, le demi de mêlée Laporte, en comparaison, semble un échalas naïf, un dadais poussé en herbe, comme sorti du Grand Meaulnes.

« Bernie le dingue »

Foin des apparences ! C’est bien lui qui a allumé les brandons, la semaine précédente, par des propos provocants envers l’adversaire. C’est tout l’homme, d’attiser un brasier et de s’y immoler, entraînant ceux qui sont prêts à le suivre. Cela lui vaudra d’ailleurs un surnom : « Bernie le dingue ». Le sobriquet est de Serge Simon, et il se veut flatteur de la part de celui qui l’aura si souvent et si volontiers accompagné dans les flammes. Combien de fois déjà l’avant se sera-t-il plongé dans les « rucks », cette foire aux bras et aux jambes, cette table de vivisection à ciel ouvert, pour offrir à son coéquipier au poste de demi de mêlée un ballon propre comme un sou neuf à transmettre d’une passe aux chevau-légers des lignes arrière ?

Oui, pour tenter de comprendre ce qui lie Bernard Laporte et Serge Simon, il faut avoir en tête ces moments si particuliers, gorgés d’adrénaline, de testostérone, de dangers et, ils l’avouent aisément, persillés d’une trouille carabinée. « Nous partagions la même peur et nous la surmontions ensemble », résume Serge Simon. Voilà qui crée quelque chose comme une accointance.

Serge Simon, le 8 décembre 1991, lors d’une rencontre de championnat de France opposant son club de Bègles-Bordeaux à Grenoble. Presse Sports 

Il ne s’agit pas là d’une amitié banale, au sens d’une affinité élective ou d’une fidélité morale, mais bien d’une solidarité de « frères d’armes »,l’expression qu’ils reprennent tour à tour, alors qu’on discute avec eux, assis dans un confortable et pacifique canapé. Ces deux-là se sont forgé un destin commun au feu. « On formait une soldatesque, on avait les mêmes valeurs sur le terrain, des valeurs de combat », explique Serge Simon qui, trente ans après, a laissé pousser sa chevelure.

« On avait envie de se battre et de gagner ensemble, on avait la même philosophie de vie et de jeu, on puait le rugby », confirme en stéréo Bernard Laporte qui a, lui, définitivement perdu sa toison d’antan. Dans leur cinquantaine bien entamée, les deux anciens joueurs, devenus caciques du rugby, « gros pardessus » selon l’expression consacrée pour qualifier les dirigeants, se passent aujourd’hui la parole comme, hier, le ballon.

Troisième mi-temps permanente

Ils ne se sont donc pas choisis, ces deux-là, enfin pas totalement. On les a désignés d’office pour jouer ensemble. « On », c’est André Moga, aujourd’hui décédé, président du Club athlétique Bordeaux-Bègles Gironde, et Yves Appriou, leur entraîneur, par ailleurs professeur à la faculté des sports de Bordeaux. En 1987, le club recrute tous azimuts. Le rugby est encore amateur mais c’est un amateurisme marron. Entre emplois fictifs et primes en dessous-de-table, l’argent circule comme se distribuent les ramponneaux dans la mêlée, à l’abri des regards, qu’ils soient d’un spectateur ou d’un percepteur.

Originaire de Gaillac, dans le Tarn, Bernard Laporte espère alors non pas faire fortune, mais trouver une seconde vie sportive, à 23 ans. Talent prometteur, il a été victime d’un grave accident de la route et déclaré perdu pour son sport. Il retente sa chance, avec ce petit truc en plus qui s’appelle la résilience. Officiellement, il travaille à EDF. « Mais je ne crois pas qu’EDF l’a beaucoup vu », se souvient Noël Mamère, l’ancien élu écolo et maire de Bègles.

« Serge est un touche-à-tout talentueux. Mais avec un côté Janus ou Dr Jekyll et Mr Hyde. Je lui ai souvent demandé comment un type aussi intelligent que lui pouvait être aussi méchant sur un terrain. » Noël Mamère, ancien maire de Bègles

Serge Simon a 20 ans. Il est en quatrième année de médecine. Il est né à Nice de parents fleuristes et de grands-parents communistes. Du parcours des seconds, il a hérité des idées de gauche. Du métier des premiers, il a gardé, euh !, pas grand-chose, si ce n’est le goût des épines. Sur le terrain, cet intello a déjà acquis une solide réputation de castagneur. « Trop d’engagement, et pas seulement politique », se souvient-il.

Quand il apprend que Bègles-Bordeaux recrute, il cale son 1,87 m et son quintal dans une voiture avec deux équipiers niçois. « J’avais envie de connaître le haut niveau, se souvient-il. Je voulais jouer parmi l’élite. » Il occupe bientôt le poste de pilier gauche, « toujours à gauche ». Il est là où ça chauffe, en première ligne, à portée de chatouilles de l’adversaire. Il est associé, lié comme on peut l’être en mêlée, à la vie à la mort, à deux autres jeunots, le taciturne Philippe Gimbert et l’expansif Vincent Moscato.

Ce dernier vient, comme Bernard Laporte, de Gaillac, où ils jouent ensemble depuis l’enfance. Toute cette jeunesse va s’entendre pour le meilleur et pour le pire. Yves Appriou cultive leur talent mais ne parvient pas à dominer leur fougue. « Leur connivence était incroyable, raconte-t-il. Ils m’en ont fait des conneries. » « Nous avions un comportement d’adolescents attardés, confirme Serge Simon. On disait merde à tout le monde. » « On se sentait invincibles », opine Bernard Laporte qui évoque, « une troisième mi-temps permanente » : « On passait plus de temps entre nous qu’avec notre famille. »

Fric-frac sur le rugby français

Les trois « gros », comme on appelle les gaillards de l’avant, sont bientôt baptisés les « Rapetous ». Ils ne sont pas bons à encaisser dans le buffet, les Simon, Gimbert et Moscato. Derrière, Bernard Laporte commande la manœuvre, au bagout, mieux que ça, au charisme. Comme le groupe de gangsters de la bande dessinée Picsou, les Rapetous vont réussir un fric-frac sur le rugby français.

Le stade Musard, où évolue alors Bègles-Bordeaux, est devenu un traquenard pour les visiteurs. « L’équipe était réputée, et pas toujours pour ses bons côtés », reconnaît Yves Appriou. Pourtant, ses méthodes vont lui permettre de remporter le championnat de France en 1991, face à Toulouse. « C’était une joie profonde, sans retenue. La fête a duré toute la nuit… et toute la semaine qui a suivi », se souvient Yves Appriou.

De gauche à droite, Serge Simon, Philippe Gimbert et Vincent Moscato, dits les Rapetous, lors de la finale du championnat de France contre Toulouse, au Parc des Princes, le 1er juin 1991. Alain Landrain/Presse Sports 

Dans la tribune d’honneur, ce soir-là, aux côtés de François Mitterrand, Noël Mamère exulte. « Mon plus grand souvenir de maire », assure-t-il aujourd’hui. L’ancien édile connaît un peu Bernard Laporte, qui était notamment venu dans son bureau demander que la municipalité embauche la femme d’un autre joueur. Il se souvient du capitaine comme d’« un meneur d’hommes formidable, très respecté de ses coéquipiers ». Mais monsieur le maire avait plus d’attaches avec Serge Simon, question d’orientation politique. « Serge est un touche-à-tout talentueux, assure-t-il. Mais avec un côté Janus ou Dr Jekyll et Mr Hyde. Je lui ai souvent demandé comment un type aussi intelligent que lui pouvait être aussi méchant sur un terrain. » 

Persona non grata en équipe de France

Fors au premier magistrat de leur ville, le triomphe des malappris béglais ne plaît guère. Les Rapetous, sans leur cornac Laporte, sont pourtant sélectionnés dans le XV de France, juste avant la Coupe du monde de 1991. Ils en sont exclus presque aussi vite pour leur mauvais comportement sur le terrain et hors du terrain. « Bébert » Ferrasse, l’inamovible président de la Fédération, qui en a pourtant vu d’autres, s’escagasse de leur effronterie. « Ils n’iront pas à la Coupe du monde ou je ne m’appelle plus Albert », jure-t-il. Fin des bleus mais pas des bosses.

« On a été virés. Remarquez, on avait tout fait pour, preuve que le travail paye. Alors, on a dit merde à tout le monde et on est partis en laissant la porte ouverte et le gaz allumé. » Serge Simon

Laporte, Simon et consorts affrontent la détestation, semblent même s’en délecter. « Nous nous sommes sabordés. Nous avons été les artisans de notre propre dévastation », souligne sans concession Serge Simon. « Ils se sont cramés »,confirme Yves Appriou. Entre déficit, mauvais classement et coup d’Etat interne, le club explose. Laporte devient entraîneur-joueur du Stade Bordelais, un club concurrent mais voisin, et fait venir les Rapetous. Mais, même sous leur nouveau maillot, la sale réputation les suit comme un indélébile tatouage.

Multipliant les mauvais gestes, Serge Simon est même menacé d’exclusion à vie du rugby. « On a été virés. Remarquez, on avait tout fait pour, preuve que le travail paye, ironise-t-il. Alors, on a dit merde à tout le monde et on est partis en laissant la porte ouverte et le gaz allumé. »Chacun file de son côté. Pendant dix-huit mois, Serge Simon met son sport au passé, à 25 ans à peine. Il devient médecin, se découvre une passion pour la peinture. Bernard Laporte n’entend pas lâcher. « J’ai toujours dormi, mangé rugby », explique celui qui, pour se détendre entre deux entraînements, regardait des cassettes des All Blacks.

La revanche des Rapetous

Les retrouvailles avec Simon arrivent en 1996. L’année précédente, Laporte est devenu le coach du Stade Français, un club parisien qui végète dans un championnat subalterne. Un homme d’affaires, Max Guazzini, ancien attaché de presse de Dalida et patron de la radio NRJ, a décidé de lui rendre son lustre d’antan. Il débauche à tour de bras et de chéquier des grands joueurs. Le rugby est en voie de professionnalisation, dans les statuts, si ce n’est encore dans les mœurs.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Chez NRJ, au Stade français... Max Guazzini le magnifique

Laporte veut reformer les Rapetous. Non sans mal, il persuade Max Guazzini d’embaucher ces joueurs de triste mémoire. « Ils faisaient peur, raconte-t-il. On a essayé de me dissuader. On m’a dit : “Tu mets le cochon dans le maïs.” Mais Bernard aime s’entourer de ceux avec qui il a déjà combattu. Et moi, je savais qu’un grand club devait avoir de grandes personnalités. »

Laporte appelle un à un les Rapetous et leur fait accroire que les deux autres ont déjà signé. La supercherie marche d’autant mieux que le gang n’attendait qu’un signe de lui pour accourir. « Bernard nous redonnait une chance, explique Serge Simon. On voulait montrer qu’on n’était pas que des bêtes. On a tout repris mais avec plus de sagesse. Nous connaissions désormais le prix des choses. » 

Bernard Laporte pendant le match Bègles-Béziers, le 19 mai 1991,lors de la demi-finaledu championnat de France au Stadium de Toulouse. De Martignac/Presse Sports 

On moque cette équipe de mercenaires. Elle devient championne de France en 1998. Cette année-là, avant la demi-finale face à l’invincible Toulouse, Bernard Laporte critique en termes impitoyables le manque d’implication des Rapetous, jure qu’il va les virer à la fin de saison. Rude mise en condition. Dans sa chambre d’hôtel, Simon rumine l’humiliation avec les autres, devant une puis plusieurs bières. Il réussit le lendemain un match immense.

Revenu dans les vestiaires, encore sous le stress du match, il prend une mine furieuse, saisit Laporte par le col, fait mine de l’accrocher au portemanteau. Et éclate de rire. Des disputes entre les deux hommes, il y en a eu tant. « Au rugby comme dans la vie, tu as mille occasions de te fâcher et de te séparer, estime Vincent Moscato. Eux ont su surmonter cela, même après la fin de leur carrière. » En finale face à Perpignan, Serge Simon marque le premier essai, brandit le ballon vers le ciel. Il tient sa revanche sur ce milieu qui a voulu le répudier.

Laporte le sarkozyste

A l’époque, il continue d’habiter à Bordeaux, où il vit toujours. Il passe seulement trois jours par semaine à Paris, lorsqu’il a entraînement. Il dort alors à l’hôtel. « En payant la facture, j’ai découvert que la chambre était occupée toute la semaine », se souvient pourtant Max Guazzini. Et même, un mois d’octobre, il doit acquitter trente-cinq nuitées ! Sermonné, Serge Simon enquête sur cette anomalie calendaire et découvre que d’autres joueurs prenaient à son nom des chambres quand ils avaient besoin d’une garçonnière.

Bernard Laporte, lui, goûte pleinement à la vie parisienne et à la fréquentation des célébrités. Le jour de leur rencontre, Max Guazzini l’a emmené au Fouquet’s et sa recrue a pu serrer la main de Johnny Hallyday. « Je lui ai fait connaître de nouveaux milieux, résume le guide. Il a découvert qu’il aimait ça. »

Le fils de Gaston et d’Odette, un employé d’EDF et une femme de ménage, l’enfant qui dormait la nuit avec sa première paire de grolles Puma sans oser la porter sur le terrain, succombe à ce monde à cent lieues de ce qu’il a connu. Il ne tardera pas à faire du Café de Flore, place forte du Quartier latin, son lieu de rendez-vous favori. Il contracte aussi le goût connexe de l’argent.

Laporte propose à Simon de se lancer dans la campagne pour la présidence de la FFR. « Quelles sont nos chances ? », demande le prosaïque Simon. « On s’en branle », répond le philosophe Laporte.

Sa carrière d’entraîneur est lancée, sa valeur sportive financièrement reconnue. Il est sélectionneur national entre 1999 et 2007. Mais cela ne suffit pas à son appétit. Il s’aventure dans les affaires, sans Simon, avec des partenaires qui ne s’avéreront pas toujours de première catégorie ou même recommandables. Que ce soit dans les campings ou les casinos, il y ramasse des picaillons mais récolte aussi bien des casseroles.

Laporte fonctionne à l’intuition, à l’affection, plaident ses amis pour justifier certains errements. A la bonne soupe, contredisent avec virulence ses adversaires. Il rencontre à cette époque Nicolas Sarkozy. Le rugbyman, dont le père était encarté au PS et qui collait en 1981 les affiches de François Mitterrand avec les juniors de Gaillac, est fasciné par la personnalité de droite.

Le meneur d’hommes a trouvé son maître. Il est dans le bureau du ministre de l’intérieur quand Sarkozy motive ses troupes pour la campagne présidentielle et leur promet la victoire. « C’était un discours d’avant-match fabuleux », assure Laporte. Il est encore des 20 personnes qui sont dans le bureau du nouveau président de la République, au soir de la victoire. Il devient dans la foulée secrétaire d’Etat aux sports.

Simon l’homme de gauche

Serge Simon, lui, s’est toujours revendiqué de gauche. Une histoire d’héritage donc, venue de ses grands-parents, des républicains italiens qui ont fui Mussolini. Tandis que Laporte assiste au dernier meeting de Nicolas Sarkozy, lui appartient au comité de soutien de son adversaire socialiste, Ségolène Royal. Il fera de même avec François Hollande et figurera sur les listes du PS lors d’élections régionales. « Serge aime afficher ses engagements », assure Noël Mamère.

« Bernard est comme ça. Il fixe des objectifs lunaires et arrive à vous convaincre qu’ils sont possibles. Il a un côté télévangéliste. » Serge Simon

En juin 2004, plus de dix ans avant la loi légalisant pour de bon ces unions, le maire de Bègles organise le premier mariage d’un couple homosexuel. Serge Simon est présent. « Il a donné de sa personne, se rappelll’ancien élu. Il était à la grille pour empêcher les fachos d’entrer. Je crois qu’il y a eu quelques doigts cassés. » Choqué par le déferlement de haine, le portier videur fait ensuite un livre des lettres d’insulte reçues par Noël Mamère (Homophobie France 2004, Le Bord de l’eau). Politique, il l’est jusqu’au bout, constate Noël Mamère : « Serge a un sens pour savoir où peuvent être ses intérêts dans ses relations et dans ses amitiés. » Avec, comme tant d’autres gens de son bord, « un rapport ambigu à l’argent », poursuit-il.

L’expérience ministérielle de Bernard Laporte est mitigée et, après deux ans et quelques gaffes, il revient au rugby. Il est entraîneur de Toulon, le club le plus riche du moment. Il revient à ses amours, le ballon ovale et les affaires. Pendant toutes ces années, le duo est séparé. L’homme de gauche dit avoir visité le bureau du ministre de droite.

Lire aussi Le bilan contesté de Bernard Laporte

Les deux se croisent aussi dans les studios de RMC, où, entre deux rôles au théâtre et au cinéma, leur copain Vincent Moscato leur ménage une place. Mais les liens se sont distendus. « On se croise, on ne se voit pas beaucoup », avoue Serge Simon. Ce dernier qui a lancé un centre pour lutter contre l’addiction au dopage, est devenu en 2000 président de Provale, le syndicat des joueurs professionnels. Toujours médecin, il a même ouvert un site de vente de fleurs, hommage à ses parents.

A l’assaut de la « Fédé »

Pourtant, en 2014, le couple décide de se reformer. Cette année-là, Bernard Laporte est lourdement suspendu pour avoir insulté un arbitre. L’orateur incontrôlé est plus généralement sanctionné pour l’ensemble de son œuvre. Serge Simon approuve publiquement la punition à la radio. Point bégueule, Bernard Laporte l’invite peu après dans sa maison de Carqueiranne, dans le Var.

Il lui propose de se lancer dans la campagne pour la présidence de la FFR, qui doit se dérouler fin 2016. « Quelles sont nos chances ? », demande le prosaïque Simon. « On s’en branle », répond le philosophe Laporte. L’ancien demi de mêlée veut sa revanche sur une institution qui ne l’a jamais vraiment apprécié. L’ancien pilier aussi. « Bernard est comme ça, constate Simon. Il fixe des objectifs lunaires et arrive à vous convaincre qu’ils sont possibles. Il a un côté télévangéliste. » 

« Ils sont de cultures différentes, ont des pôles d’intérêt sans rapport mais ils sont réunis par la question de la reconnaissance. » Noël Mamère

Ce dernier flaire en sus ce parfum d’aventure, ce mélange de défi et de risque qu’il affectionne tant. Bombardé directeur de campagne, l’ancien Rapetou tente alors d’accomplir les prédications de Bernie le dingue. Frotté à la politique, il définit une stratégie. Adepte du combat, il sonde les failles de l’adversaire. « Il fallait du courage pour affronter un système qui était bien établi », constate Max Guazzini.

Du cran, ils en ont à revendre, on l’a vu. Serge Simon l’a démontré à nouveau lors des attentats de novembre 2015 : le médecin, qui se trouvait près du Petit Cambodge, a été un des premiers à porter secours aux victimes. A l’aune de ce drame et de ces morts, que peuvent peser les propos bellicistes, le chamboule-tout de fête foraine d’une campagne à la FFR ?

Campagne de terrain

Noël Mamère n’a été qu’à moitié surpris de cette reconstitution de ligue dissoute : « Ils sont de cultures différentes, ont des pôles d’intérêt sans rapport mais ils sont réunis par la question de la reconnaissance. » « Les deux sont hors normes, sans limites, dans le bon et le mauvais sens. Ils ont envie de réussir à tout prix », abonde Yves Appriou. Et Vincent Moscato en remet une couche : « Ce sont des gens ambitieux, mais il n’y a que les gens qui ont tout loupé qui peuvent critiquer cette ambition. »

Pendant dix-huit mois, le ticket Laporte sur l’estrade et Simon dans la coulisse laboure les terres d’Ovalie jusqu’en ses confins normands, multiplie les déplacements dans les clubs, grands et petits, plus de 100 au total. La gouaille du premier, le réalisme froid du second fonctionnent auprès de petits électeurs qui se sentent oubliés de la « Fédé ». Le tandem joue la fracture sociale, le rugby amateur contre le rugby professionnel, le terroir contre l’élite. Simon de gauche brandit une « politique de redistribution », Laporte de droite préfère avancer « la théorie du ruissellement ». Ils gagnent, en 2016, à la surprise générale.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Bernard Laporte, symptôme d’un rugby en souffrance

Les deux hommes vont alors imposer leur patte, ou leur férule, selon le camp qui s’exprime, sur le rugby français. Comme au bon vieux temps, ils vont distribuer les horions. Comme au bon vieux temps, Laporte promet, Simon assure la livraison. « Bernard mettra les angles, Serge mettra les crocs, résume Vincent Moscato. Les deux sont politiques mais différemment. Ils ont eu l’intelligence de partager le pouvoir. »

Le retour de la castagne

Guy Novès, le sélectionneur national, est ainsi écarté d’une chiquenaude. La Ligue nationale, qui gère le rugby pro, est mise au pas. D’autres feront les frais de ces rugueux déblayages. Selon l’expression consacrée sur les terrains, ils ont « ouvert la boîte à gifles ». Mais il y a du répondant dans le camp d’en face, avec quelques placages à retardement. Les salaires de Serge Simon et de certains de ses féaux font les gorges chaudes. Ses intermittences à Marcoussis, siège de la Fédé dans l’Essonne, sont critiquées. Des soupçons de favoritisme concernant le club de Montpellier et son riche propriétaire, Mohed Altrad, conduisent même Laporte et Simon en garde à vue pendant trente-six heures. L’instruction est toujours en cours.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Rugby : pourquoi la justice soupçonne Bernard Laporte

Les opposants reprochent surtout aux deux hommes d’interdire toute contradiction et même tout dialogue. De mener la Fédé comme les matchs d’antan : tu es avec nous ou contre nous. « Bernard Laporte a du charisme mais ce n’est pas un rassembleur, assure Florian Grill, qui mène la fronde au sein du comité directeur. Il a un fonctionnement de clan. Serge Simon, quant à lui, est pétri de contradictions. Il est intelligent et assez violent. »

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Climat vicié à la Fédération française de rugby, où Bernard Laporte vise un second mandat

Le principal opposant, bon joueur amateur au Paris Université Club, est diplômé d’HEC et chef d’entreprise. « Seule sa mère connaît son nom »,moquait Bernard Laporte quand Florian Grill s’est présenté contre lui et s’est opposé à sa réélection en 2020. Mais, soutenu par des grands noms du rugby, le supposé quidam a manqué d’un rien l’exploit de s’imposer.

Le nouveau défi de Laporte

Dans cette avalanche de critiques, dans cette troisième mi-temps en costard-cravate, arrosée au pisse-vinaigre, on en oublierait que la FFR a décroché l’organisation de la Coupe du monde en France, en 2023. Ou qu’elle vient d’accepter en pionnière l’inclusion des personnes transidentitaires dans toutes ses compétitions. « Ça, c’est une idée de Serge », admet Bernard Laporte.

Alors que la présidence est limitée à deux mandats, le titulaire est déjà passé à autre chose. Il brigue désormais la présidence de World Rugby, l’instance suprême du rugby mondial. Serge Simon a donc été propulsé président délégué de la FFR. Le « bis » est pressenti pour prendre la place de Laporte à la tête de la Fédération.

Interrogé sur le futur, le fort en tronche, une fois n’est pas coutume, fait des minauderies de rosière. « Ce n’est pas aujourd’hui un objectif »,assure-t-il, avec une langue tout en bois digne d’un footballeur. « Ce qui me plaisait, c’était l’aventure avec Bernard », ajoute-t-il. Et si Bernie le dingue lui propose un autre défi « Je crois que j’aurai la faiblesse de l’écouter. »

  • Merci 1
  • Triste 2
Lien vers le commentaire
il y a 49 minutes, djip a dit :

Je sais pas si c'est le bon endroit, mais ça fera un peu de lecture pour les vacances. Plutôt avant l'apéro qu'avant la sieste, ce sera mieux pour évacuer. 

 

Bernard Laporte & Serge Simon, le 3 Juin 2021 au Stade Français à Paris MARION BERRIN POUR M LE MAGAZINE DU MONDE 

 

« On puait le rugby » : Serge Simon et Bernard Laporte, amis de mêlée

Par  Benoît Hopquin

Publié le 06 août 2021 à 17h00, mis à jour hier à 16h52

Réservé à nos abonnés

  • Favoris
  • Ajouter aux favoris
  • Partage
  • Partager sur Facebook
  • Envoyer par e-mail
  • Partager sur Messenger
  • Plus d’options

RÉCIT« Amitiés professionnelles » (3/6). C’est à coups de boule, de caramels et de provocations que ces enfants terribles de l’ovalie ont, dans les années 1990, forgé leur relation. Après deux titres de champion de France, ils s’étaient éloignés. Pour mieux se retrouver, en 2014, et conquérir la direction de la Fédération française de rugby.

Commençons par le commencement : le coup d’envoi. Pour tenter de comprendre ce qui peut lier depuis plus de trente ans Bernard Laporte et Serge Simon, cet attelage antinomique, ce duo des contraires et finalement des complémentaires, hier comme joueurs, aujourd’hui comme président et vice-président de la Fédération française de rugby (FFR), prenons l’entrée de deux équipes sur une pelouse. Tiens, par exemple, tout à fait au hasard, choisissons ce huitième de finale aller du championnat de France, le 28 avril 1991.

Le match oppose Bègles-Bordeaux, leur club de l’époque, à Toulon. Il se joue sur la rade, au stade Mayol. Un match pris parfaitement au hasard, donc. Ou presque : cette « rencontre » est considérée par les initiés comme une des plus violentes de l’histoire de ce sport, qui possède pourtant une riche anthologie de coups de boule, de scarifications aux crampons, de métaphoriques « salades de phalanges », de fourchette dans les yeux et autres vilenies, requalifiées dans le code pénal laxiste d’Ovalie en « chamailleries ».

« Nous partagions la même peur et nous la surmontions ensemble. » Serge Simon

Quatre-vingts minutes détestables, émaillées de multiples bagarres générales, un interminable pugilat où le ballon et l’arbitre furent deux ingrédients bien inutiles. « A Mayol, nous nous préparons à faire faire à l’humanité un bond de deux mille ans en arrière », avait pronostiqué sans se tromper Serge Simon.

Ave César ! Ils entrent donc les premiers dans l’arène, pardon sur le terrain, nos deux gladiateurs. Cette fois-là, Simon est devant le capitaine Laporte. Qu’importent les préséances ! Ils sont les meneurs d’une équipe dont la rudesse du jeu a fait le tour des terrains de France. Le pilier gauche Simon arbore une seyante et moyenâgeuse coupe au bol et une démarche d’échappé du bagne de Biribi. Avec sa chevelure soignée de premier communiant, le demi de mêlée Laporte, en comparaison, semble un échalas naïf, un dadais poussé en herbe, comme sorti du Grand Meaulnes.

« Bernie le dingue »

Foin des apparences ! C’est bien lui qui a allumé les brandons, la semaine précédente, par des propos provocants envers l’adversaire. C’est tout l’homme, d’attiser un brasier et de s’y immoler, entraînant ceux qui sont prêts à le suivre. Cela lui vaudra d’ailleurs un surnom : « Bernie le dingue ». Le sobriquet est de Serge Simon, et il se veut flatteur de la part de celui qui l’aura si souvent et si volontiers accompagné dans les flammes. Combien de fois déjà l’avant se sera-t-il plongé dans les « rucks », cette foire aux bras et aux jambes, cette table de vivisection à ciel ouvert, pour offrir à son coéquipier au poste de demi de mêlée un ballon propre comme un sou neuf à transmettre d’une passe aux chevau-légers des lignes arrière ?

Oui, pour tenter de comprendre ce qui lie Bernard Laporte et Serge Simon, il faut avoir en tête ces moments si particuliers, gorgés d’adrénaline, de testostérone, de dangers et, ils l’avouent aisément, persillés d’une trouille carabinée. « Nous partagions la même peur et nous la surmontions ensemble », résume Serge Simon. Voilà qui crée quelque chose comme une accointance.

Serge Simon, le 8 décembre 1991, lors d’une rencontre de championnat de France opposant son club de Bègles-Bordeaux à Grenoble. Presse Sports 

Il ne s’agit pas là d’une amitié banale, au sens d’une affinité élective ou d’une fidélité morale, mais bien d’une solidarité de « frères d’armes »,l’expression qu’ils reprennent tour à tour, alors qu’on discute avec eux, assis dans un confortable et pacifique canapé. Ces deux-là se sont forgé un destin commun au feu. « On formait une soldatesque, on avait les mêmes valeurs sur le terrain, des valeurs de combat », explique Serge Simon qui, trente ans après, a laissé pousser sa chevelure.

« On avait envie de se battre et de gagner ensemble, on avait la même philosophie de vie et de jeu, on puait le rugby », confirme en stéréo Bernard Laporte qui a, lui, définitivement perdu sa toison d’antan. Dans leur cinquantaine bien entamée, les deux anciens joueurs, devenus caciques du rugby, « gros pardessus » selon l’expression consacrée pour qualifier les dirigeants, se passent aujourd’hui la parole comme, hier, le ballon.

Troisième mi-temps permanente

Ils ne se sont donc pas choisis, ces deux-là, enfin pas totalement. On les a désignés d’office pour jouer ensemble. « On », c’est André Moga, aujourd’hui décédé, président du Club athlétique Bordeaux-Bègles Gironde, et Yves Appriou, leur entraîneur, par ailleurs professeur à la faculté des sports de Bordeaux. En 1987, le club recrute tous azimuts. Le rugby est encore amateur mais c’est un amateurisme marron. Entre emplois fictifs et primes en dessous-de-table, l’argent circule comme se distribuent les ramponneaux dans la mêlée, à l’abri des regards, qu’ils soient d’un spectateur ou d’un percepteur.

Originaire de Gaillac, dans le Tarn, Bernard Laporte espère alors non pas faire fortune, mais trouver une seconde vie sportive, à 23 ans. Talent prometteur, il a été victime d’un grave accident de la route et déclaré perdu pour son sport. Il retente sa chance, avec ce petit truc en plus qui s’appelle la résilience. Officiellement, il travaille à EDF. « Mais je ne crois pas qu’EDF l’a beaucoup vu », se souvient Noël Mamère, l’ancien élu écolo et maire de Bègles.

« Serge est un touche-à-tout talentueux. Mais avec un côté Janus ou Dr Jekyll et Mr Hyde. Je lui ai souvent demandé comment un type aussi intelligent que lui pouvait être aussi méchant sur un terrain. » Noël Mamère, ancien maire de Bègles

Serge Simon a 20 ans. Il est en quatrième année de médecine. Il est né à Nice de parents fleuristes et de grands-parents communistes. Du parcours des seconds, il a hérité des idées de gauche. Du métier des premiers, il a gardé, euh !, pas grand-chose, si ce n’est le goût des épines. Sur le terrain, cet intello a déjà acquis une solide réputation de castagneur. « Trop d’engagement, et pas seulement politique », se souvient-il.

Quand il apprend que Bègles-Bordeaux recrute, il cale son 1,87 m et son quintal dans une voiture avec deux équipiers niçois. « J’avais envie de connaître le haut niveau, se souvient-il. Je voulais jouer parmi l’élite. » Il occupe bientôt le poste de pilier gauche, « toujours à gauche ». Il est là où ça chauffe, en première ligne, à portée de chatouilles de l’adversaire. Il est associé, lié comme on peut l’être en mêlée, à la vie à la mort, à deux autres jeunots, le taciturne Philippe Gimbert et l’expansif Vincent Moscato.

Ce dernier vient, comme Bernard Laporte, de Gaillac, où ils jouent ensemble depuis l’enfance. Toute cette jeunesse va s’entendre pour le meilleur et pour le pire. Yves Appriou cultive leur talent mais ne parvient pas à dominer leur fougue. « Leur connivence était incroyable, raconte-t-il. Ils m’en ont fait des conneries. » « Nous avions un comportement d’adolescents attardés, confirme Serge Simon. On disait merde à tout le monde. » « On se sentait invincibles », opine Bernard Laporte qui évoque, « une troisième mi-temps permanente » : « On passait plus de temps entre nous qu’avec notre famille. »

Fric-frac sur le rugby français

Les trois « gros », comme on appelle les gaillards de l’avant, sont bientôt baptisés les « Rapetous ». Ils ne sont pas bons à encaisser dans le buffet, les Simon, Gimbert et Moscato. Derrière, Bernard Laporte commande la manœuvre, au bagout, mieux que ça, au charisme. Comme le groupe de gangsters de la bande dessinée Picsou, les Rapetous vont réussir un fric-frac sur le rugby français.

Le stade Musard, où évolue alors Bègles-Bordeaux, est devenu un traquenard pour les visiteurs. « L’équipe était réputée, et pas toujours pour ses bons côtés », reconnaît Yves Appriou. Pourtant, ses méthodes vont lui permettre de remporter le championnat de France en 1991, face à Toulouse. « C’était une joie profonde, sans retenue. La fête a duré toute la nuit… et toute la semaine qui a suivi », se souvient Yves Appriou.

De gauche à droite, Serge Simon, Philippe Gimbert et Vincent Moscato, dits les Rapetous, lors de la finale du championnat de France contre Toulouse, au Parc des Princes, le 1er juin 1991. Alain Landrain/Presse Sports 

Dans la tribune d’honneur, ce soir-là, aux côtés de François Mitterrand, Noël Mamère exulte. « Mon plus grand souvenir de maire », assure-t-il aujourd’hui. L’ancien édile connaît un peu Bernard Laporte, qui était notamment venu dans son bureau demander que la municipalité embauche la femme d’un autre joueur. Il se souvient du capitaine comme d’« un meneur d’hommes formidable, très respecté de ses coéquipiers ». Mais monsieur le maire avait plus d’attaches avec Serge Simon, question d’orientation politique. « Serge est un touche-à-tout talentueux, assure-t-il. Mais avec un côté Janus ou Dr Jekyll et Mr Hyde. Je lui ai souvent demandé comment un type aussi intelligent que lui pouvait être aussi méchant sur un terrain. » 

Persona non grata en équipe de France

Fors au premier magistrat de leur ville, le triomphe des malappris béglais ne plaît guère. Les Rapetous, sans leur cornac Laporte, sont pourtant sélectionnés dans le XV de France, juste avant la Coupe du monde de 1991. Ils en sont exclus presque aussi vite pour leur mauvais comportement sur le terrain et hors du terrain. « Bébert » Ferrasse, l’inamovible président de la Fédération, qui en a pourtant vu d’autres, s’escagasse de leur effronterie. « Ils n’iront pas à la Coupe du monde ou je ne m’appelle plus Albert », jure-t-il. Fin des bleus mais pas des bosses.

« On a été virés. Remarquez, on avait tout fait pour, preuve que le travail paye. Alors, on a dit merde à tout le monde et on est partis en laissant la porte ouverte et le gaz allumé. » Serge Simon

Laporte, Simon et consorts affrontent la détestation, semblent même s’en délecter. « Nous nous sommes sabordés. Nous avons été les artisans de notre propre dévastation », souligne sans concession Serge Simon. « Ils se sont cramés »,confirme Yves Appriou. Entre déficit, mauvais classement et coup d’Etat interne, le club explose. Laporte devient entraîneur-joueur du Stade Bordelais, un club concurrent mais voisin, et fait venir les Rapetous. Mais, même sous leur nouveau maillot, la sale réputation les suit comme un indélébile tatouage.

Multipliant les mauvais gestes, Serge Simon est même menacé d’exclusion à vie du rugby. « On a été virés. Remarquez, on avait tout fait pour, preuve que le travail paye, ironise-t-il. Alors, on a dit merde à tout le monde et on est partis en laissant la porte ouverte et le gaz allumé. »Chacun file de son côté. Pendant dix-huit mois, Serge Simon met son sport au passé, à 25 ans à peine. Il devient médecin, se découvre une passion pour la peinture. Bernard Laporte n’entend pas lâcher. « J’ai toujours dormi, mangé rugby », explique celui qui, pour se détendre entre deux entraînements, regardait des cassettes des All Blacks.

La revanche des Rapetous

Les retrouvailles avec Simon arrivent en 1996. L’année précédente, Laporte est devenu le coach du Stade Français, un club parisien qui végète dans un championnat subalterne. Un homme d’affaires, Max Guazzini, ancien attaché de presse de Dalida et patron de la radio NRJ, a décidé de lui rendre son lustre d’antan. Il débauche à tour de bras et de chéquier des grands joueurs. Le rugby est en voie de professionnalisation, dans les statuts, si ce n’est encore dans les mœurs.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Chez NRJ, au Stade français... Max Guazzini le magnifique

Laporte veut reformer les Rapetous. Non sans mal, il persuade Max Guazzini d’embaucher ces joueurs de triste mémoire. « Ils faisaient peur, raconte-t-il. On a essayé de me dissuader. On m’a dit : “Tu mets le cochon dans le maïs.” Mais Bernard aime s’entourer de ceux avec qui il a déjà combattu. Et moi, je savais qu’un grand club devait avoir de grandes personnalités. »

Laporte appelle un à un les Rapetous et leur fait accroire que les deux autres ont déjà signé. La supercherie marche d’autant mieux que le gang n’attendait qu’un signe de lui pour accourir. « Bernard nous redonnait une chance, explique Serge Simon. On voulait montrer qu’on n’était pas que des bêtes. On a tout repris mais avec plus de sagesse. Nous connaissions désormais le prix des choses. » 

Bernard Laporte pendant le match Bègles-Béziers, le 19 mai 1991,lors de la demi-finaledu championnat de France au Stadium de Toulouse. De Martignac/Presse Sports 

On moque cette équipe de mercenaires. Elle devient championne de France en 1998. Cette année-là, avant la demi-finale face à l’invincible Toulouse, Bernard Laporte critique en termes impitoyables le manque d’implication des Rapetous, jure qu’il va les virer à la fin de saison. Rude mise en condition. Dans sa chambre d’hôtel, Simon rumine l’humiliation avec les autres, devant une puis plusieurs bières. Il réussit le lendemain un match immense.

Revenu dans les vestiaires, encore sous le stress du match, il prend une mine furieuse, saisit Laporte par le col, fait mine de l’accrocher au portemanteau. Et éclate de rire. Des disputes entre les deux hommes, il y en a eu tant. « Au rugby comme dans la vie, tu as mille occasions de te fâcher et de te séparer, estime Vincent Moscato. Eux ont su surmonter cela, même après la fin de leur carrière. » En finale face à Perpignan, Serge Simon marque le premier essai, brandit le ballon vers le ciel. Il tient sa revanche sur ce milieu qui a voulu le répudier.

Laporte le sarkozyste

A l’époque, il continue d’habiter à Bordeaux, où il vit toujours. Il passe seulement trois jours par semaine à Paris, lorsqu’il a entraînement. Il dort alors à l’hôtel. « En payant la facture, j’ai découvert que la chambre était occupée toute la semaine », se souvient pourtant Max Guazzini. Et même, un mois d’octobre, il doit acquitter trente-cinq nuitées ! Sermonné, Serge Simon enquête sur cette anomalie calendaire et découvre que d’autres joueurs prenaient à son nom des chambres quand ils avaient besoin d’une garçonnière.

Bernard Laporte, lui, goûte pleinement à la vie parisienne et à la fréquentation des célébrités. Le jour de leur rencontre, Max Guazzini l’a emmené au Fouquet’s et sa recrue a pu serrer la main de Johnny Hallyday. « Je lui ai fait connaître de nouveaux milieux, résume le guide. Il a découvert qu’il aimait ça. »

Le fils de Gaston et d’Odette, un employé d’EDF et une femme de ménage, l’enfant qui dormait la nuit avec sa première paire de grolles Puma sans oser la porter sur le terrain, succombe à ce monde à cent lieues de ce qu’il a connu. Il ne tardera pas à faire du Café de Flore, place forte du Quartier latin, son lieu de rendez-vous favori. Il contracte aussi le goût connexe de l’argent.

Laporte propose à Simon de se lancer dans la campagne pour la présidence de la FFR. « Quelles sont nos chances ? », demande le prosaïque Simon. « On s’en branle », répond le philosophe Laporte.

Sa carrière d’entraîneur est lancée, sa valeur sportive financièrement reconnue. Il est sélectionneur national entre 1999 et 2007. Mais cela ne suffit pas à son appétit. Il s’aventure dans les affaires, sans Simon, avec des partenaires qui ne s’avéreront pas toujours de première catégorie ou même recommandables. Que ce soit dans les campings ou les casinos, il y ramasse des picaillons mais récolte aussi bien des casseroles.

Laporte fonctionne à l’intuition, à l’affection, plaident ses amis pour justifier certains errements. A la bonne soupe, contredisent avec virulence ses adversaires. Il rencontre à cette époque Nicolas Sarkozy. Le rugbyman, dont le père était encarté au PS et qui collait en 1981 les affiches de François Mitterrand avec les juniors de Gaillac, est fasciné par la personnalité de droite.

Le meneur d’hommes a trouvé son maître. Il est dans le bureau du ministre de l’intérieur quand Sarkozy motive ses troupes pour la campagne présidentielle et leur promet la victoire. « C’était un discours d’avant-match fabuleux », assure Laporte. Il est encore des 20 personnes qui sont dans le bureau du nouveau président de la République, au soir de la victoire. Il devient dans la foulée secrétaire d’Etat aux sports.

Simon l’homme de gauche

Serge Simon, lui, s’est toujours revendiqué de gauche. Une histoire d’héritage donc, venue de ses grands-parents, des républicains italiens qui ont fui Mussolini. Tandis que Laporte assiste au dernier meeting de Nicolas Sarkozy, lui appartient au comité de soutien de son adversaire socialiste, Ségolène Royal. Il fera de même avec François Hollande et figurera sur les listes du PS lors d’élections régionales. « Serge aime afficher ses engagements », assure Noël Mamère.

« Bernard est comme ça. Il fixe des objectifs lunaires et arrive à vous convaincre qu’ils sont possibles. Il a un côté télévangéliste. » Serge Simon

En juin 2004, plus de dix ans avant la loi légalisant pour de bon ces unions, le maire de Bègles organise le premier mariage d’un couple homosexuel. Serge Simon est présent. « Il a donné de sa personne, se rappelll’ancien élu. Il était à la grille pour empêcher les fachos d’entrer. Je crois qu’il y a eu quelques doigts cassés. » Choqué par le déferlement de haine, le portier videur fait ensuite un livre des lettres d’insulte reçues par Noël Mamère (Homophobie France 2004, Le Bord de l’eau). Politique, il l’est jusqu’au bout, constate Noël Mamère : « Serge a un sens pour savoir où peuvent être ses intérêts dans ses relations et dans ses amitiés. » Avec, comme tant d’autres gens de son bord, « un rapport ambigu à l’argent », poursuit-il.

L’expérience ministérielle de Bernard Laporte est mitigée et, après deux ans et quelques gaffes, il revient au rugby. Il est entraîneur de Toulon, le club le plus riche du moment. Il revient à ses amours, le ballon ovale et les affaires. Pendant toutes ces années, le duo est séparé. L’homme de gauche dit avoir visité le bureau du ministre de droite.

Lire aussi Le bilan contesté de Bernard Laporte

Les deux se croisent aussi dans les studios de RMC, où, entre deux rôles au théâtre et au cinéma, leur copain Vincent Moscato leur ménage une place. Mais les liens se sont distendus. « On se croise, on ne se voit pas beaucoup », avoue Serge Simon. Ce dernier qui a lancé un centre pour lutter contre l’addiction au dopage, est devenu en 2000 président de Provale, le syndicat des joueurs professionnels. Toujours médecin, il a même ouvert un site de vente de fleurs, hommage à ses parents.

A l’assaut de la « Fédé »

Pourtant, en 2014, le couple décide de se reformer. Cette année-là, Bernard Laporte est lourdement suspendu pour avoir insulté un arbitre. L’orateur incontrôlé est plus généralement sanctionné pour l’ensemble de son œuvre. Serge Simon approuve publiquement la punition à la radio. Point bégueule, Bernard Laporte l’invite peu après dans sa maison de Carqueiranne, dans le Var.

Il lui propose de se lancer dans la campagne pour la présidence de la FFR, qui doit se dérouler fin 2016. « Quelles sont nos chances ? », demande le prosaïque Simon. « On s’en branle », répond le philosophe Laporte. L’ancien demi de mêlée veut sa revanche sur une institution qui ne l’a jamais vraiment apprécié. L’ancien pilier aussi. « Bernard est comme ça, constate Simon. Il fixe des objectifs lunaires et arrive à vous convaincre qu’ils sont possibles. Il a un côté télévangéliste. » 

« Ils sont de cultures différentes, ont des pôles d’intérêt sans rapport mais ils sont réunis par la question de la reconnaissance. » Noël Mamère

Ce dernier flaire en sus ce parfum d’aventure, ce mélange de défi et de risque qu’il affectionne tant. Bombardé directeur de campagne, l’ancien Rapetou tente alors d’accomplir les prédications de Bernie le dingue. Frotté à la politique, il définit une stratégie. Adepte du combat, il sonde les failles de l’adversaire. « Il fallait du courage pour affronter un système qui était bien établi », constate Max Guazzini.

Du cran, ils en ont à revendre, on l’a vu. Serge Simon l’a démontré à nouveau lors des attentats de novembre 2015 : le médecin, qui se trouvait près du Petit Cambodge, a été un des premiers à porter secours aux victimes. A l’aune de ce drame et de ces morts, que peuvent peser les propos bellicistes, le chamboule-tout de fête foraine d’une campagne à la FFR ?

Campagne de terrain

Noël Mamère n’a été qu’à moitié surpris de cette reconstitution de ligue dissoute : « Ils sont de cultures différentes, ont des pôles d’intérêt sans rapport mais ils sont réunis par la question de la reconnaissance. » « Les deux sont hors normes, sans limites, dans le bon et le mauvais sens. Ils ont envie de réussir à tout prix », abonde Yves Appriou. Et Vincent Moscato en remet une couche : « Ce sont des gens ambitieux, mais il n’y a que les gens qui ont tout loupé qui peuvent critiquer cette ambition. »

Pendant dix-huit mois, le ticket Laporte sur l’estrade et Simon dans la coulisse laboure les terres d’Ovalie jusqu’en ses confins normands, multiplie les déplacements dans les clubs, grands et petits, plus de 100 au total. La gouaille du premier, le réalisme froid du second fonctionnent auprès de petits électeurs qui se sentent oubliés de la « Fédé ». Le tandem joue la fracture sociale, le rugby amateur contre le rugby professionnel, le terroir contre l’élite. Simon de gauche brandit une « politique de redistribution », Laporte de droite préfère avancer « la théorie du ruissellement ». Ils gagnent, en 2016, à la surprise générale.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Bernard Laporte, symptôme d’un rugby en souffrance

Les deux hommes vont alors imposer leur patte, ou leur férule, selon le camp qui s’exprime, sur le rugby français. Comme au bon vieux temps, ils vont distribuer les horions. Comme au bon vieux temps, Laporte promet, Simon assure la livraison. « Bernard mettra les angles, Serge mettra les crocs, résume Vincent Moscato. Les deux sont politiques mais différemment. Ils ont eu l’intelligence de partager le pouvoir. »

Le retour de la castagne

Guy Novès, le sélectionneur national, est ainsi écarté d’une chiquenaude. La Ligue nationale, qui gère le rugby pro, est mise au pas. D’autres feront les frais de ces rugueux déblayages. Selon l’expression consacrée sur les terrains, ils ont « ouvert la boîte à gifles ». Mais il y a du répondant dans le camp d’en face, avec quelques placages à retardement. Les salaires de Serge Simon et de certains de ses féaux font les gorges chaudes. Ses intermittences à Marcoussis, siège de la Fédé dans l’Essonne, sont critiquées. Des soupçons de favoritisme concernant le club de Montpellier et son riche propriétaire, Mohed Altrad, conduisent même Laporte et Simon en garde à vue pendant trente-six heures. L’instruction est toujours en cours.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Rugby : pourquoi la justice soupçonne Bernard Laporte

Les opposants reprochent surtout aux deux hommes d’interdire toute contradiction et même tout dialogue. De mener la Fédé comme les matchs d’antan : tu es avec nous ou contre nous. « Bernard Laporte a du charisme mais ce n’est pas un rassembleur, assure Florian Grill, qui mène la fronde au sein du comité directeur. Il a un fonctionnement de clan. Serge Simon, quant à lui, est pétri de contradictions. Il est intelligent et assez violent. »

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Climat vicié à la Fédération française de rugby, où Bernard Laporte vise un second mandat

Le principal opposant, bon joueur amateur au Paris Université Club, est diplômé d’HEC et chef d’entreprise. « Seule sa mère connaît son nom »,moquait Bernard Laporte quand Florian Grill s’est présenté contre lui et s’est opposé à sa réélection en 2020. Mais, soutenu par des grands noms du rugby, le supposé quidam a manqué d’un rien l’exploit de s’imposer.

Le nouveau défi de Laporte

Dans cette avalanche de critiques, dans cette troisième mi-temps en costard-cravate, arrosée au pisse-vinaigre, on en oublierait que la FFR a décroché l’organisation de la Coupe du monde en France, en 2023. Ou qu’elle vient d’accepter en pionnière l’inclusion des personnes transidentitaires dans toutes ses compétitions. « Ça, c’est une idée de Serge », admet Bernard Laporte.

Alors que la présidence est limitée à deux mandats, le titulaire est déjà passé à autre chose. Il brigue désormais la présidence de World Rugby, l’instance suprême du rugby mondial. Serge Simon a donc été propulsé président délégué de la FFR. Le « bis » est pressenti pour prendre la place de Laporte à la tête de la Fédération.

Interrogé sur le futur, le fort en tronche, une fois n’est pas coutume, fait des minauderies de rosière. « Ce n’est pas aujourd’hui un objectif »,assure-t-il, avec une langue tout en bois digne d’un footballeur. « Ce qui me plaisait, c’était l’aventure avec Bernard », ajoute-t-il. Et si Bernie le dingue lui propose un autre défi « Je crois que j’aurai la faiblesse de l’écouter. »

Le bon endroit pour ces 2 là, moi je sais où il est.

  • Upvote 2
Lien vers le commentaire

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
×
×
  • Créer...