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Top14 : saison 2019-2020


Hugogo

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il y a 53 minutes, Angel Joven a dit :

Je sais pas si c'est toujours d'actualité, mais auparavant pour établir le nombre de JIFF alignés sur une saison, la moyenne se faisait sur 24 matchs et non 26. La LNR retirait les matchs où il y avait eu le moins de JIFF et celui où il y en avait eu le plus. Justement pour éviter que sur des matchs sans enjeu on aligne 23 JIFF sur la feuille de match pour rattraper la moyenne annuelle.

Quoi qu'il en soit, même si on a vu apparaître plus de joueurs Français grâce à cette règle, on aurait pu en voir beaucoup plus en précisant "joueurs éligibles au XV de France" , puisque c'est quand même un peu pour la sélection nationale, qui pâtissait de l'absence de joueurs de niveau sur certains postes, que ce règlement a été établi.

 

22, mais non ce n'est plus le cas.

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1 hour ago, Angel Joven said:

Je sais pas si c'est toujours d'actualité, mais auparavant pour établir le nombre de JIFF alignés sur une saison, la moyenne se faisait sur 24 matchs et non 26. La LNR retirait les matchs où il y avait eu le moins de JIFF et celui où il y en avait eu le plus. Justement pour éviter que sur des matchs sans enjeu on aligne 23 JIFF sur la feuille de match pour rattraper la moyenne annuelle.

Quoi qu'il en soit, même si on a vu apparaître plus de joueurs Français grâce à cette règle, on aurait pu en voir beaucoup plus en précisant "joueurs éligibles au XV de France" , puisque c'est quand même un peu pour la sélection nationale, qui pâtissait de l'absence de joueurs de niveau sur certains postes, que ce règlement a été établi.

 

Toute la saison dont éventuelles phases finales : il y a donc une incitation à constituer une équipe 1 avec une base jiff solide pour respecter les règlements.

 

Article 25 Nombre de JIFF requis sur la feuille de match

25.1 PrincipeA compter de la saison 2019/2020

 

Chaque club de 1ère et 2ème divisions professionnelles doit présenter une moyenne de 16 JIFF sur la feuille de match sur l’ensemble de la saison du Championnat de France dans lequel il évolue. […]

L’ensemble de la saison s’entend de la saison régulière du championnat de France dans lequel il évolue ainsi que (i) des phases finales et (ii) du «match d’accession au TOP 14 », auxquels le club participe.

 

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38 minutes ago, Tlsefred31 said:

 

Le président clermontois Eric de Cromières a expliqué au quotidien régional qu’il souhaite «une économie globale de 2,5 millions d’euros, charges comprises (…),  c’est-à-dire 40 % du montant global». Les baisses de rémunération pourraient varier entre 12 et 20 % selon les contrats des joueurs. Les plus «petits» salaires (moins de 100.000 euros par an) ne seraient pas impactés.

 

Donc avec une baisse moyenne de 15%, 2,5 M€ de réduction charges sociales comprises indique que l'ASM est lui aussi au plafond du Salary Cap (11,3 M€ brut joueurs donne ~16,8 avec charges sociales employeurs).

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c'est pour ça qu'on se sépare de mecs comme Laidlaw, Toeava, ou des Uhila et Ulugia pour des mecs qui coûtent bien moins chers et sont JIFF.

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13 minutes ago, brayaud's said:

c'est pour ça qu'on se sépare de mecs comme Laidlaw, Toeava, ou des Uhila et Ulugia pour des mecs qui coûtent bien moins chers et sont JIFF.

 

Il est probable que les recrutements des Bezy, Matshushima, Pelissié, etc. ainsi que les prolongations des Lapandry, Cancoriet, etc. ont dû compenser les départs/arrêts et ramener l'ASM au plafond du Salary Cap.

 

Sinon, la baisse de 2,5 M€ de la masse salariale pour la saison 2020/2021 (c'est de celle-là dont on parle) ne serait pas atteinte avec 15% de baisse des salaires en moyenne (je pense).

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J'ai hâte que le rugby reprenne. Parce qu'entre les dégraissages d'effectif, les reprises plus ou moins différentes entre les clubs... il est possible que les cartes soient rebattues et que l'on assiste à de grosses surprises.

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Il y a 3 heures, Angel Joven a dit :

Je sais pas si c'est toujours d'actualité, mais auparavant pour établir le nombre de JIFF alignés sur une saison, la moyenne se faisait sur 24 matchs et non 26. La LNR retirait les matchs où il y avait eu le moins de JIFF et celui où il y en avait eu le plus. Justement pour éviter que sur des matchs sans enjeu on aligne 23 JIFF sur la feuille de match pour rattraper la moyenne annuelle.

Quoi qu'il en soit, même si on a vu apparaître plus de joueurs Français grâce à cette règle, on aurait pu en voir beaucoup plus en précisant "joueurs éligibles au XV de France" , puisque c'est quand même un peu pour la sélection nationale, qui pâtissait de l'absence de joueurs de niveau sur certains postes, que ce règlement a été établi.

 

Le jiff n'est pas attaquable sur le plan droit du travail puisqu'il ne cible aucune nationnalitée.

Le joueurs éligibles lui est attaquable sur le plan légal puisque pour jouer pour le XV de France il faut avoir la nationnalité française (même si double).

 

C'est pour cela que l'on a droit a des incohérences a la marge.

Enfin c'est ce que je suppose.

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grand schtroumpf 83
Il y a 18 heures, fred02 a dit :

Je pense que c'est plus dissuasif de retirer les points pour la saison en cours que pour celle à venir.

Vu comment le championnat était serré cette année, ce "match perdu d'avance" aurait pu peser lourd.

Non mais, je parle d'un match perdu d'avance, qu'ils mettent leur équipe type ou une équipe JIFF... genre leur déplacement au LOU où a Montpellier.

Puis bon, même si tu estimés que faire une impasse peut peser lourd... ils avaient 9 matchs pour rattraper 4 JIFF, soit même pas un tout les deux matchs.

En mettant un où deux français de plus sur des matchs "faciles" a domicile,ils prenaient pas grand risque.

Pour l'instant strictement aucun club n'a été sanctionné pour non respect des JIFF.

 

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tire-bouchon

et pour cause, le championnat n' est pas allé à son terme.

Au BO aussi, on aurait pu rattrapé le retard mais en mettant notre qualif en danger...

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grand schtroumpf 83
il y a 11 minutes, tire-bouchon a dit :

et pour cause, le championnat n' est pas allé à son terme.

Au BO aussi, on aurait pu rattrapé le retard mais en mettant notre qualif en danger...

Le BO, il avait combien de JIFF de retard?

Mais franchement, met on quoi que ce soit en danger en mettant 0.5 JIFF de plus par match?

Après, je connais pas la règle... ils enlèvent combien de points.

Parce que si tu t'en fous des JIFF et que tu démarre le top 14 en tant que promu avec 5 points de retard, autant pas monter.

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tire-bouchon

d' où l' intérêt de défalquer les points en fin de phase qualificative.

Au moins les choses sont claires nettes et précises.

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il y a 46 minutes, grand schtroumpf 83 a dit :

Mais franchement, met on quoi que ce soit en danger en mettant 0.5 JIFF de plus par match?

Là je suis 100% d'accord avec toi. C'est même l'avantage du système de JIFF. Que risque-t-on à mettre des JIFF (qui sont en plus globalement éligible à l'équipe de France pour la plupart) plutôt que des non JIFF ?

Mais comme tout système, il faut une menace sinon avec certains tu te retrouverais avec 3 JIFF toute l'année.

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Il y a 2 heures, grand schtroumpf 83 a dit :

Non mais, je parle d'un match perdu d'avance, qu'ils mettent leur équipe type ou une équipe JIFF... genre leur déplacement au LOU où a Montpellier.

Puis bon, même si tu estimés que faire une impasse peut peser lourd... ils avaient 9 matchs pour rattraper 4 JIFF, soit même pas un tout les deux matchs.

En mettant un où deux français de plus sur des matchs "faciles" a domicile,ils prenaient pas grand risque.

Pour l'instant strictement aucun club n'a été sanctionné pour non respect des JIFF.

 

 

Vu le classement je ne pense pas que l’ASM aurait été à Lyon ou Montpellier en se disant « ce n’est pas grave si on prend 0 point ».

Sinon c’est 5 JIFFs que l’ASM avait de retard sachant que c’est grace aux doublons que la moyenne était aussi haute. Hors doublon l’ASM était à 13 JIFFs de moyenne et des doublons il n’en restait plus. Donc sur les 9 matchs restants il aurait fallu aligner 3 JIFFs de plus que d’habitude et rattraper les 5 en retard, ça change un peu une équipe.

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Il y a 2 heures, grand schtroumpf 83 a dit :

Non mais, je parle d'un match perdu d'avance, qu'ils mettent leur équipe type ou une équipe JIFF... genre leur déplacement au LOU où a Montpellier.

Puis bon, même si tu estimés que faire une impasse peut peser lourd... ils avaient 9 matchs pour rattraper 4 JIFF, soit même pas un tout les deux matchs.

En mettant un où deux français de plus sur des matchs "faciles" a domicile,ils prenaient pas grand risque.

Pour l'instant strictement aucun club n'a été sanctionné pour non respect des JIFF.

Le truc, c'est qu'en plus de rattraper leur retard (en faisant une grosse impasse à 22 jiff par exemple), il fallait ensuite maintenir plus de 16 jiff/match sur tous les autres matchs.

Or, sur les 23 matchs de saison (17 Top14 + 6 CE), Azéma n'a jamais réussi à le faire !

Bref, soit tu sacrifies 2 ou 3 matchs (mais ca commence à faire beaucoup vu comme le championnat est trèèèss serré) et tu continues à mettre l'équipe de ton choix (donc entre 12 et 15 jiff) sur les autres, soit tu ne mets quasiment plus jamais ton équipe-type sur la fin de saison.

Bref, dans tous les cas, je pense qu'Azéma aurait eu des maux de tête. Je suis sûr qu'il n'aurait pas pu mettre ses compos idéales. Alors, ca ne veut pas dire qu'il n'aurait pas été dans les 6 ou vice-champion (face au ST) mais ca aurait été un handicap.

Modifié par Gabi
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Qui a peur des sanctions de la LNR en top 14 ???

Tant qu'on ne sera pas aussi sévère que chez les rosbeefs les souris danseront tranquilles.

 

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Il y a 1 heure, stadeli a dit :

Qui a peur des sanctions de la LNR en top 14 ???

Tant qu'on ne sera pas aussi sévère que chez les rosbeefs les souris danseront tranquilles.

 

Mauvaise langue.

Il y a des sanctions, c'est juste qu'elles sont systématiquement cassées en appel.

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il y a 12 minutes, grand schtroumpf 83 a dit :

La LNR choisit qui elle sanctionne, la FFR annule

Bah elle choisit quoi ???

Sur les JIFF, il y a un comptage, très clair et transparent. Elle ne choisit rien du tout.

Modifié par estabousi
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il y a 25 minutes, grand schtroumpf 83 a dit :

La LNR choisit qui elle sanctionne, la FFR annule

Je suis d'accord, la LNR a tendance à choisir les clubs qui déconnent. Incroyable quand même de ne faire chier que ceux qui ne respectent pas.

Pour l'instant, elle a tiré l'oreille de 3 clubs : Racing, RCT et MHR. Les 3 qui déconnent le plus (et tu le sais très bien, même Mourad s'en amuse).

 

Tu veux que la LNR sanctionne aussi Brive, Castres, le ST, La Rochelle pour dire qu'elle ne fait pas de favoritisme ? Ben, malheureusement, elle ne peut pas car ils sont loin du plafond salary cap, dommage...

Modifié par Gabi
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Finalement, les joueurs de lasm ont accepté une baisse de salaire de 15% (moyenne) soit une économie de 2,5 millions d'euros. 

 

De Cromieres a encore loupé une occasion de ne pas nous faire passer pour des blaireaux avec sa déclaration de la  veille sur les joueurs pas contents.

 

Bref, tour est réglé, bravo aux joueurs pour cet effort et rdv la saison prochaine !

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il y a 58 minutes, brayaud's a dit :

Finalement, les joueurs de lasm ont accepté une baisse de salaire de 15% (moyenne) soit une économie de 2,5 millions d'euros. 

 

De Cromieres a encore loupé une occasion de ne pas nous faire passer pour des blaireaux avec sa déclaration de la  veille sur les joueurs pas contents.

 

Bref, tour est réglé, bravo aux joueurs pour cet effort et rdv la saison prochaine !

 

Je trouve qu'il a raison. Après toujours pareil pourquoi ne pas laisser ça en interne. J'espère que les 20% c'est ceux des plus gros salaires et 12% les plus petits.

Etant fan d'Arsenal, les 3 joueurs ayant refusé la baisse de salaire c'est quand même honteux.

 

Moi je l'aime bien votre président, il a vachement bien joué le coup pour éliminer l'idée d'un barrage en top 14, avec le notre. Il parle un peu trop mais tu sens qu'il est honnête. Je préfère ça qu'un Altrad .

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Je trouve aussi qu'il s'est amélioré De Cromières dans sa com'.

Je préfère Lacroix quand même.

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CHRISTOPHE URIOS : « QUAND J’AI APPRIS QUE TOUT ÉTAIT FINI, J’EN AURAIS CHIALÉ »

  • PARTAGESPar Arnaud Coudry

Mis à jour le 05/06/2020 à 18h42 – Publié le 05/06/2020 à 18h11

Le manager de Bordeaux-Bègles, leader du Top 14 avant l’arrêt de la saison, revient sur l’exercice 2019-2020

tronqué et veut croire que la belle dynamique de son club va continuer.

L’Union Bordeaux-Bègles occupait la tête du classement lorsque la Ligue nationale de ­rugby a suspendu le championnat après 17 journées. Bilan et perspectives avec Christophe Urios, manager frustré mais optimiste.

LE FIGARO. - Comment avez-vous vécu la longue période de confinement ?

Christophe URIOS. - C’était inédit. C’était assez étrange, parce que, dans un premier temps, j’ai cru qu’on allait reprendre, j’ai donc pris les choses un peu à la légère. Comme bien des Français. Et puis, après les premières interventions du président Macron, je me suis dit que ça devenait ­sérieux… Ce confinement, je l’ai plutôt bien vécu, parce que, dans notre métier, on n’a jamais de pause comme ça. Pendant deux mois, tu sais qu’il ne va rien se passer. Mais on a gardé le cap. On sortait d’un stage en mars à Arcachon où on avait revisité notre projet, on avait les idées claires pour la fin du championnat. On était lancés. Même si je ne sais pas de quoi aurait été faite la fin de saison, évidemment. En tout cas, on savait ce que l’on voulait faire. Sur le plan du jeu et de l’équipe, tout avait été préparé.

Et, personnellement, comment vous êtes-vous occupé ?

Avec plein de choses que je n’avais pas l’habitude de faire. J’avais emménagé cette année à Bordeaux, il restait plein de bricoles à traiter. J’ai aussi pu travailler sur mon management, l’évolution de mon rôle. J’ai beaucoup lu sur tout ce qui est lié à mes missions : comment développer le joueur individuel­lement, comment développer le groupe… Avec mon ami Fred (Frédéric Rey-Millet, spécialiste du management, NDLR), on a réfléchi à la reprise et on a monté un programme de master class (lire ci-dessous). Ça me plaisait. Je me suis demandé comment j’allais être dans deux mois, comment j’allais retrouver les joueurs, comment j’allais tout redyna­miser. Cela m’a amené à réfléchir. Personnellement, j’ai aussi monté un projet personnel qui était un vieux rêve : acheter un domaine viticole dans le Minervois. Finalement, j’ai eu des journées très chargées. Même s’il manquait la compétition, la vie de l’équipe, la préparation des matchs, la relation aux joueurs et à mon staff. Cela fait partie des étapes d’une vie qui sont incroyables et qui te permettent de sortir grandi.

«Comment se serait-on comporté en phase finale ? ­Comment aurait-on fini la saison ? On ne saura jamais. Mais, par rapport à ce qu’on avait décidé de mettre en place, à savoir gagner et plaire, c’était mission accomplie.»

Votre équipe marchait bien, puis tout s’est arrêté. Y a-t-il eu une forme de frustration ?

C’est étonnant, la façon dont je l’appréhende. Évidemment, quand j’ai appris que tout était fini, j’en aurais chialé ! Parce qu’on avait fait un travail incroyable, que ce soit en termes d’état d’esprit, de qualité de vie de groupe, de qualité de jeu, de résultats. Pour le club, on nous a brisé les ailes et on a le sentiment de ne pas être récompensés. La seule récompense que l’on a, c’est d’être champions d’automne… (Rires.) Mais, en même temps, quand la déception et la frustration sont passées, on fait le bilan de la situation, et je suis apaisé. On a fait ce que l’on avait envie de faire. Il reste des points d’inter­rogation : comment se serait-on comporté en phase finale ? ­Comment aurait-on fini la saison ? On ne saura jamais. Mais, par rapport à ce qu’on avait décidé de mettre en place, à savoir gagner et plaire, c’était mission accomplie. On a fait ce qu’on avait dit, c’est l’essentiel. Il y a tellement de gens qui ne font pas ce qu’ils disent. On peut être fier de ce que l’on a réalisé. Je suis persuadé que cette saison, même si elle ne s’est pas terminée, laissera une belle image de Bordeaux. On a posé des bases tellement solides pour l’avenir… Cela me rend optimiste.

Craignez-vous que cette dynamique soit perdue ? Qu’elle ne revienne pas ?

On a des bases très solides, maintenant. On est dans une vraie dynamique. On a fait des bilans avec les joueurs, il y a un vrai enthousiasme. Retrouver cette dynamique sera effectivement une préoccupation importante, mais on a mis en place plein d’éléments qui vont nous permettre de la retrouver. Je suis préoccupé, car je dois faire différemment pour continuer à surprendre et à faire rêver les mecs…

Physiquement ou mentalement, sentez-vous que vos joueurs ont décroché ?

Non, absolument pas. Ils sont préoccupés parce qu’ils ne savent pas comment ça va se passer. Quand tu as l’habitude de t’entraîner entre quatre et cinq heures par jour, que tu joues le week-end et qu’on t’enlève tout, ce n’est pas simple. Mais ça fait partie des épreuves d’une vie, ça doit nous rendre plus fort, il ne faut pas pleurnicher. C’est comme ça, personne n’y peut rien. Parfois, on avance sans savoir où l’on va, mais il faut avancer.

«On est loin d’une reprise normale (...) Pour moi, la véritable reprise de la saison, ce sera le 13 juillet quand on parlera de ­rugby.»

Comment envisagez-vous désormais la reprise ?

On a le cul coincé entre ce qu’il s’est passé, la période d’aujourd’hui et la reprise de la saison. Je n’ai pas le sentiment que l’on reprend une nouvelle saison. D’habitude, quand tu reprends, tout le monde est content, tu sors de quatre semaines de vacances, tout le monde est bronzé, le président parle aux joueurs… Et ça se remet en route très rapidement dans une atmosphère très joyeuse. Là, on est encore avec l’effectif 2019-2020, donc on se dit qu’on n’a pas complètement basculé. Ensuite, on a des entretiens individuels et des visites médicales, on va travailler en petits groupes, les gars arrivent avec un masque… (Il souffle.) On est loin d’une reprise normale. Il faut digérer tout ça. On va rentrer dedans doucement, on a trois mois. C’est très long, il ne faut pas brusquer les choses. Pour moi, la véritable reprise de la saison, ce sera le 13 juillet quand on parlera de ­rugby.

Quoi penser de matchs à huis clos lors de la reprise du Top 14 ?

J’ai la faiblesse de penser qu’on va avoir du monde dans les stades quand on va relancer la compétition. Après, je ne suis pas sûr qu’on aura 25 000 personnes au stade Chaban-Delmas… Mais les gens ont envie de supporter leur équipe. Ça a été une grande frustration pour nous, mais aussi pour les supporteurs. Il va y avoir une grande envie de se retrouver, de recréer cette atmosphère exceptionnelle. Mais il faudra du temps. Faire du sport - et du rugby à plus forte raison - sans supporteurs dans les tribunes, ça ne sert pas à grand-chose, pour moi.

UN MANAGEMENT APPLIQUÉ AUX ENTREPRISES

LA « MÉTHODE URIOS » a été couronnée de succès ces dernières saisons, que ce soit à Oyonnax (passé de la Pro D2 à la Coupe d’Europe) ou à Castres, sacré champion de France en 2018. À Bordeaux-Bègles, la greffe a rapidement pris, avec un jeu offensif emballant et des résultats immédiats. Avant que la crise sanitaire ne vienne stopper ce bel élan. « Cette période nous a montré que les joueurs étaient très engagés. Jusqu’au bout, ils se sont entraînés en pensant qu’on allait reprendre. C’était une chose très positive de voir l’évolution du club et de ce groupe », se félicite le manager bordelais, qui a également sou­haité responsabiliser ses joueurs : « Je voulais leur lâcher la grappe. C’était important qu’ils vivent les choses de leur côté. Qu’ils créent des choses entre eux. »

Fort du succès de ses méthodes managériales, Christophe Urios a publié un livre, 15 leçons de leader­ship (Éditions Eyrolles), coécrit avec Frédéric Rey-Millet, un spécialiste du management. Durant le confinement, ils ont réfléchi à la mise en place d’une master class à destination des entreprises. « En travaillant sur mon management, je réfléchissais aux conditions de la reprise. Je pensais à l’après. Avec Fred, on se demandait comment ­bâtir une équipe de choc en situation de crise », détaille le technicien girondin. Et de poursuivre : « Sans être pompeux, je pense qu’on a des idées à partager. Le monde de l’entreprise va reprendre, ça va laisser des traces, il va y avoir de la casse. Les équipes et les structures qui vont le mieux reprendre, ce sera grâce aux dirigeants qui arriveront à les remettre sur les rails. Ça, c’est du management… »

Le manager de l’UBB évoque également la période de confinement dans le rugby : « Je sais que dans certaines équipes, les mecs n’ont rien branlé pendant deux mois. Il n’y avait pas de suivi, rien. Parfois, ils étaient les premiers à vouloir que tout s’arrête. Les équipes qui ont bien travaillé dans cette période obscure seront armées pour l’avenir. C’est pareil dans les entreprises. Les gars qui seront acteurs, qui vont chercher des solutions, il y en a plein. Ceux-là auront un coup d’avance sur ceux qui vont pleurnicher. C’est comme si nous, on disait : “On était premiers, on avait huit points d’avance…” On n’a pas le droit de se plaindre. »

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LE CIEL ET BLANC
Il y a 3 heures, Vonia a dit :

CHRISTOPHE URIOS : « QUAND J’AI APPRIS QUE TOUT ÉTAIT FINI, J’ENAURAIS CHIALÉ »

 


On peut dire tout ce qu’on veut mais c’est un grand sensible ce cricri, une vraie madeleine ! 

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Saisset : "J’avais le droit de vie ou de mort sur mes joueurs"

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    Photo L’Indépendant
Publié le 06/06/2020 à 09:01 / Mis à jour le 06/06/2020 à 10:16

Ancien troisième ligne de Béziers à 70 ans, celui qui fut joueur cadre du grand Béziers (six fois champions de France), mais aussi entraîneur emblématique de l’Usap au début des années 2000, a accepté le principe d’un long entretien. Il dresse un bilan sans concession sur l’évolution du rugby et garde un œil attendri pour certains de ces anciens "élèves", Christophe Urios, Pierre Mignoni et Ugo Mola.

Que devenez-vous ?

 

Depuis onze ans, je suis en retraite. Ça passe vite, je vis à Murviel-lès-Béziers et j’y suis très bien. Je continue à observer le rugby mais plutôt les Séries territoriales que le Top 14 ou le Pro D2. J’avoue que je regarde de moins en moins le ballon ovale à la télévision. Je passe plutôt mes dimanches après-midi sur les pelouses du rugby amateur. Je trouve qu’il y a davantage de fraîcheur que chez les professionnels. Au moins, c’est du rugby et pas du bowling !

 

Le rugby pro ne trouve plus grâce à vos yeux ?

Je dois faire le tri des rencontres de Top 14 ! Je suis devenu gourmet. Il y a des équipes qui sont agréables à voir d’autres beaucoup mois. Il vaut mieux éteindre son écran.

Lesquelles ?

J’ai déjà suffisamment d’ennemis à mon âge, dans le rugby, pour ne pas m’en faire d’autres, alors je préfère ne rien dire. Clermont ou Bordeaux sont des formations qui pratiquent un jeu très agréable à voir, Toulouse aussi.

Comment jugez-vous l’évolution du rugby ?

Je suis un peu dubitatif. On cherche plus à développer les muscles que les cerveaux. C’est une tendance lourde, qui a débuté depuis de longues années. Aujourd’hui, il y a des joueurs qui ressemblent à des locomotives ! Quand vous avez des centres ou des ailiers qui font 110 ou 120 kg, ils auraient auparavant joué pilier, pas autre chose. L’évolution s’est faite petit à petit. La préparation physique et la musculation ont pris de plus en plus de place dans les semaines d’entraînement. Ils sont suivis médicalement, ils ne peuvent que se développer. Comme ce que prédisait Raoul Barrière il y a déjà quelque temps, il va bientôt falloir agrandir les terrains. Avant, le rugby était un jeu de contact mais aussi d’évitement ; maintenant, l’évitement, il n’y en a plus trop.

Quels souvenirs gardez-vous de votre carrière de joueur de l’ASBH et de sa domination sans partage sur le rugby français ?

Pour l’avoir vécu de l’intérieur, nous n’avions pas pris conscience que nous étions au-dessus des autres durant toutes ces années. Nous étions tous des perfectionnistes. Nous avons eu la chance d’être un groupe avec pas mal de qualité et beaucoup de fierté. On nous faisait jouer le rôle de mal-aimés et cela nous allait bien. Nous cherchions à faire toujours mieux et à la sortie, il y a eu quelques résultats, même s’il reste une petite déception : celle de ne pas avoir réussi à être sacrés champion de France trois fois d’affilée. Chaque fois, on butait sur la troisième marche.

Cependant, Béziers sera dix fois champion de France en quinze ans ; et vous, six fois…

Je ne pinaille pas ! Une défaite en finale était vécue comme un échec de la saison. Quand nous perdons face à Agen en 1976, il y a eu une vraie remise en question. Nous avions cette culture de la gagne. Quand on nous demandait quelle était la plus belle finale, je répondais celle de l’an prochain. Avec Béziers, nous avions une très, très belle équipe. On parle souvent du paquet d’avants mais si nous étions en avance, c’est qu’il n’y avait pas d’interférence entre les lignes, avants et trois-quarts. Nous étions tous de véritables polyvalents.

Votre avance, c’était aussi des entraînements presque quotidiens ?

Non, je l’ai déjà lu mais je ne suis pas d’accord avec cela. Nous avions deux entraînements rugby le mercredi et le vendredi. Le lundi, on se retrouvait pour faire un match de football pour évacuer les douleurs et bobos du dimanche.

Avez-vous conservé maillots, ballons ou les médailles gagnées ?

Le côté ancien combattant, je n’aime pas trop. J’ai eu la chance de le vivre, d’en profiter pleinement. Je crois que j’ai mon premier maillot de champions de France juniors et du premier titre senior. C’est tout. Après, j’ai mis les médailles reçues dans un sac à la cave.

Gardez-vous des liens particuliers avec vos coéquipiers ?

Sans plus ! Nous avons beaucoup vécu ensemble et en vieillissant, nous avons pris un peu de distances même si on n’habite pas loin les uns des autres. On dit qu’il faut s’aimer pour réussir de grande chose, je n’en suis pas sûr. Pour être critique et se dire les choses, c’est plus facile si on ne s’aime pas trop. Si quelqu’un faisait des choses de travers, on savait le dire.

Est-ce le fait aussi que vous aviez tous de gros caractères, des capitaines en puissance ?

Ce n’était pas une armée mexicaine non plus ! Quand il fallait être simple soldat, on savait sortir le bleu de chauffe. Seulement, nous trouvions logique d’être parfois des généraux. Après, oui, tout le monde avait le droit de citer et présenter ses idées.

Il y a aussi beaucoup de légendes autour de votre équipe, d’histoires qui se racontent sous le manteau…

Et c’est très bien ainsi car nous l’avons cultivé. Notre parcours a marqué les gens et le fait que nous soyons souvent sacrés interrogeait. Nous avions décidé que notre vécu devait rester en interne et qu’il n’était pas question de le divulguer. Et pourtant, beaucoup voulaient savoir, même parmi nos supporters. Mais notre vie n’appartenait pas au patrimoine du club. Elle appartenait au groupe.

Aviez-vous la peur de perdre quand vous entriez sur le terrain ?

Non mais peur de mal faire, oui. Nous croyions en ce que nous faisions et nous avions confiance entre coéquipiers. Un peu comme les Néo-Zélandais maintenant. Quand nous étions dans un mauvais jour, il y en avait toujours un ou deux pour redresser la barre. Pourtant, parfois, en déplacement, c’était sympathique : nous étions bien accueillis !

Comment expliquez-vous que Béziers soit descendu si bas après l’arrêt de votre génération ?

Je crois que le club a trop vécu avec le passé et puis le rugby est devenu un sport de grandes villes. La course à l’armement et les finances qui allaient avec ont plombé le club. Nous, nous étions tous des joueurs du cru. Sur le titre de champion de France juniors en 1968, nous étions neuf à être montés en équipe première. Aujourd’hui, c’est rare les équipes qui jouent avec une majorité de joueurs formés au club.

Entraîneur ou joueur, vous détestiez autant la défaite. Pourtant, il fallait assurer le service après-vente, notamment avec les médias…

L’entraîneur, son boulot, c’est de faire gagner son équipe, si possible en jouant bien. Mais d’abord, c’est de gagner ! Dans les gènes, je n’ai jamais eu l’envie de perdre ou de juste participer. Ce que j’aimais, c’était de me battre ou de prendre le dessus sur mon adversaire. Alors, les soirs de défaite… De plus, je ne suis pas quelqu’un avec qui il est facile de bosser…

Pour quelles raisons ?

Je suis très exigeant. Quand tout est très bien, je veux que cela soit encore mieux ! Certains disent que j’ai mauvais caractère mais il faut demander ça à mon épouse.

En conférence de presse, vous saviez être théâtral…

Nous sommes dans un monde de communication et un club de rugby, c’est une entreprise de spectacle. Il fallait donc que l’on parle de nous. Surtout à l’Usap. Que ce soit en bien ou en mal, ce n’était pas grave. Alors, c’est vrai que j’aimais bien secouer parfois les journalistes, quitte à dire des bêtises. D’ailleurs, pour conserver le secret du vestiaire, je prévenais mes joueurs que j’aillais balancer telle ou telle saucisse mais que c’était complètement faux. Je les avisais avant. Avec vous, les journalistes, on doit un peu jouer au poker menteur.

Le secret du vestiaire est-il quelque peu galvaudé aujourd’hui ?

Oui et je le regrette. On peut même dire qu’il a complètement disparu chez les pros et qu’il reste dans les petites Séries. Ce qui se disait entre quatre murs y rester. Nous pouvions laver notre linge sale en famille mais une fois sortis du vestiaire, c’était motus et bouche cousue. Même si partout, dans les clubs pros où j’ai exercé, il y a eu un Judas. Celui qui paraît bien mais qui laisse filtrer les informations vers l’extérieur. On le savait. C’était d’ailleurs important de le repérer.

En tant que joueur, vous étiez quasi invincibles en finale mais comme coach de l’Usap, vous n’avez jamais connu la consécration…

On s’est même cassé la gueule par deux fois. En 2003, en Coupe d’Europe, et en 2004 en finale du championnat de France. À Dublin, face à Toulouse, cela se joue à pas grand-chose, alors qu’en 2004 pour le Bouclier de Brennus, nous étions cuits ! Nous avions dépensé énormément d’énergie pour garder l’avantage au score.

Quelle doit être la place de Béziers et de Perpignan : Top 14 ou Pro D2 ?

C’est deux villes qui vivent pour le rugby mais il leur faut un gros mécène pour espérer viser le haut du tableau du Top 14. Des clubs emblématiques comme Lourdes ont même disparu de la carte. Pour exister, il te faut au moins 25 millions d’euros de budget et cela ne se trouve pas sous les sabots d’un cheval. Et puis le bassin de population doit être très important pour arriver à faire venir les partenaires. Or, à Béziers, le tour est vite fait.

Quid du projet de rachat porté par Dominici ?

J’attends de voir. Je ne suis plus au club mais je m’y intéresse et je lis ce qu’il s’y écrit. J’attends que les choses se concrétisent réellement. Après, en France nous sommes en train de perdre notre patrimoine. Les châteaux, les clubs de football, les vignobles partent sur de l’actionnariat étranger. Cela fait un peu vide-greniers… Bon là, dans le projet, il y a Christophe Dominici. Il y a un trait d’union avec la Méditerranée. Toulon et Béziers ne sont pas très éloignés par la mer. Peut-être aussi qu’il faut une personnalité extérieure pour relancer la machine. Mais c’est comme tout, il va falloir que les finances suivent. Avoir des joueurs de talent dans un vestiaire, c’est une aide mais cela coûte de plus en plus cher.

N’avez-vous pas aussi contribué à cette course à l’armement en recrutant une année Tim Stimpson, Daniel Herbert et Scott Robertson ?

Ils n’ont pas trop joué sous mes ordres. Stimpson est arrivé blessé de Leicester et n’a pas évolué avec nous de la saison. Le centre Daniel Herbert, les dirigeants ont voulu le prendre à tout prix mais je n’y étais pas favorable car il était cassé de partout ! Et Robertson, il a fait quelques matchs… C’était les premiers. Nous avons essuyé les plâtres. Pendant trois ans, j’étais en phase avec mon président ; la quatrième année, beaucoup moins. Je n’étais pas d’accord sur ce genre de recrutement. J’avais essayé de prévenir qu’Herbert n’était pas une bonne pioche. Au tout début, j’allais rencontrer les joueurs avec Marcel Dagrenat ; après, il préférait traiter seul avec les agents. Ils arrivaient avec leur catalogue digne de La Redoute… Je ne sais pas si vous avez déjà vu leur catalogue, c’est surprenant. Le joueur est un produit et à côté, il y a toutes les commodités souhaitées, la voiture, le logement, les billets d’avion… Il manque de l’humain. Pourtant, je ne suis pas opposé au recrutement d’un étranger. Mais il faut aller voir le joueur jouer en direct, sur un ou deux matchs, si possible le rencontrer. Ne pas se contenter de l’avis de son agent. Il faut qu’il y ait de l’humain entre un coach et ses joueurs.

Cela se perd-il ?

J’avais l’habitude de dire à mes joueurs que j’avais le droit de vie ou de mort sur eux. C’était moi qui tenais le stylo quand je couchais leurs noms ou pas pour former l’équipe mais c’est moi qui gérais aussi leur souci du quotidien. Quand ils avaient un petit problème, ils pouvaient se tourner vers moi pour le régler. On essayait que cela ne s’ébruite pas et nous faisions le maximum pour le résoudre. Ce serait une grave erreur de se couper de cela dans notre mission de manager.

Quels sont vos héritiers chez les entraîneurs actuels ?

Déjà, je remarque que l’entraîneur français a un peu plus la cote qu’à une certaine période où il fallait toujours recruter un manager venu de l’hémisphère Sud. J’ai eu le bonheur d’entraîner Christophe Urios quand il était jeune car il évoluait dans la région du Languedoc. Je suis content de sa réussite actuelle. Ce n’est pas quelqu’un de compliqué, il est entier. Pierre Mignoni, je l’ai eu sous mes ordres lors de mon passage à Clermont. C’est un passionné et comme Christophe, c’est un fou de travail. Et c’est très important car dans la nouvelle génération, il y en a beaucoup qui regardent la caméra plutôt que le jeu. J’ai envie aussi de citer Ugo Mola que j’ai aussi eu sous mes ordres, avec l’équipe de France juniors quand nous avions été champions du monde. C’est très bien ce qu’il fait à Toulouse, du bon boulot. Nous avons pas mal de talents pour entraîner.

Qu’allez-vous chercher en allant regarder les matchs de Séries ?

D’abord, il s’agit de ceux de mon village et il y a mes petits-enfants qui y évoluent. Il y a beaucoup d’enthousiasme dans leur jeu. Parfois trop mais ils se font plaisir. Actuellement, j’en ai trois qui évoluent en première à Murviel-lès-Béziers mais il y a deux ans, j’en avais cinq. Ils veulent jouer ensemble. Ils étaient en Troisième Série et ils montent la saison prochaine.

Et le grand-père que vous êtes reste-t-il parfois coach ?

On fait des analyses le lundi. Ils viennent me voir et on en parle mais bon, j’ai tourné la page. Il m’est arrivé de venir les voir aux entraînements mais ce n’est plus de mon âge.

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Un extrait de l'article sur l'inflation des salaires dans l'équipe, un petit passage assez sympa sur le CO, ce petit club sans le sou...

 

Une flambée qui a comme point de départ la professionnalisation du rugby, en 1995. Vrai sur le papier puisqu'il y a désormais un document écrit qui formalise l'engagement entre le joueur et le club. Mais les enveloppes de cash continuent de circuler. « À l'étranger, l'approche a été plus efficace, éclaire un avocat spécialisé dans le droit du sport. L'argent a été investi dans le système pour produire de très bons joueurs. En France, les clubs ont toujours été habitués à avoir de l'argent pour surpayer les joueurs et donc entretenir ce système inflationniste. » Didier Codorniou, star des années 1980, avait quitté Narbonne pour Toulouse, en 1986, pour 20 000 francs mensuels (environ 3 000 euros). Une somme démesurée à l'époque. Mais à partir des années 2000, l'explosion des salaires répond très souvent au même mécanisme, à savoir l'arrivée de mécènes.

La bataille des mécènes

Deux hommes caractérisent ce basculement à l'orée des années 2000. Max Guazzini d'abord. L'ancien directeur de NRJ reprend le Stade Français en 1992, mais accélère sa montée en puissance à partir de 1996. Puis Louis Nicollin, qui sauve Béziers en installant son fils Olivier à la présidence du club (1999). C'est la première vague. Plusieurs sources confirment : « Guazzini payait beaucoup, le cash circulait. »« Il (Guazzini) achetait aussi des voitures aux joueurs pour les inciter à rester, sourit un ancien dirigeant parisien. Il filait son chéquier et le mec pouvait passer chez Renault choisir le modèle de son choix. »

Louis Nicollin, qui détient également le club de foot de Montpellier (MHSC), franchit un nouveau cap en arrachant Richard Dourthe à Dax (2000). Premier transfert du rugby et salaire confortable à la clé. L'international français (31 sélections) ne s'en est jamais caché. « On m'a traité de mercenaire toute ma carrière et je ne m'en porte pas plus mal. Forcément quand on aime ce sport, on veut aller le faire dans le club qui nous paie le mieux », racontait le consultant de Canal + sur le plateau du Late Rugby Club, le 30 novembre dernier.

« C'est un peu comme un business de proxénétisme. Il y a un mac qui occupe l'adresse du 138 et il faut attirer les clients au 142. La seule arme pour les nouveaux entrants, c'est de mettre de l'argent pour recruter de meilleurs talents. »

Un juriste
La seconde vague déferle à partir de 2006 avec les arrivées de Mourad Boudjellal à Toulon et Jacky Lorenzetti au Racing 92, tous deux en Pro D2. Les deux chefs d'entreprise vont entretenir une guéguerre sur le marché des mutations. « C'est un peu comme un business de proxénétisme, image un juriste. Il y a un mac qui occupe l'adresse du 138 et il faut attirer les clients au 142. La seule arme pour les nouveaux entrants, c'est de mettre de l'argent pour recruter de meilleurs talents. Boudjellal et Lorenzetti n'ont fait qu'appliquer ce que Nicollin et Guazzini ont fait. » À savoir casser le marché en surpayant les joueurs. « Un joueur qui valait dix pouvait espérer toucher quinze en rejoignant ces clubs », glisse l'agent sportif Miguel Fernandez.

 

Boudjellal se paie à prix d'or Tana Umaga (2007) ou Jonny Wilkinson (2009), notamment. Lorenzetti réplique avec le duo Chabal-Nallet (2009). Sébastien Chabal, salaires et contrats pubs compris, flirterait avec les deux millions d'euros la saison. Du jamais vu. Et personne n'a fait mieux jusqu'ici. Pas même Daniel Carter, dont le package est estimé à 1,6 million d'euros à l'année lors de son passage au Racing (2015-2018). Mais les « stars » ne sont pas les seules à « profiter ». L'ouvreur Jeff Dubois double ainsi son salaire en passant de Toulouse au Racing (2007).

L'arrivée de Mohed Altrad à Montpellier en 2011 achève de compléter le tableau. Les « bonus » en tout genre deviennent monnaie courante pour remporter la bataille. Primes diverses et variées plus week-end tout inclus dans un palace parisien pour Boudjellal, achat immobilier pour Lorenzetti (il avait notamment tenté de convaincre Mathieu Bastareaud en proposant une maison à la mère de ce dernier) ou encore la construction d'un hôpital en Afrique du Sud promis par Altrad à Jannie Du Plessis. « Parfois, l'un fait monter les enchères juste pour emmerder l'autre », sourit l'agent sportif Laurent Quaglia. En 2014, Lorenzetti fera les yeux doux à Matt Giteau (Toulon). Boudjellal répliquera l'année suivante en offrant 1,2 million d'euros à Carter pour contraindre le président des Racingmen à casquer encore plus. « Si Carter avait accepté, je n'aurais pas pu le payer », rigole encore l'ancien président du RCT.

Dan Carter, le déclencheur

Pour beaucoup, Carter a été un déclencheur lors de son premier passage en France, à Perpignan (2008-2009). Un intérim à 700 000 euros les sept mois, qui a permis de poser un tarif. Boudjellal pensait avoir remporté le pot. Mais Paul Goze, alors président de l'USAP, rafle la mise avec une surenchère de dernière minute. Preuve que d'autres clubs peuvent aussi allonger la « caillasse ». Le Biarritz Olympique de Serge Blanco, financé par Serge Kampf, s'est aussi monté une « dream team » entre 2004 et 2012.

Castres, soutenu par les laboratoires Fabre, n'est pas en reste. « Si beaucoup de joueurs ont quitté Toulouse pour Castres, ce n'est pas pour le jeu prôné par le CO », tacle un ancien toulousain. Le club tarnais a également réussi quelques gros coups comme l'exfiltration de Sitiveni Sivivatu de Clermont en 2014 en jet privé avec un salaire de plus de 40 000 euros mensuels. La même année, Castres retient aussi Rory Kockott, qui a pourtant signé un pré-contrat au RCT. Coût de l'opération : 300 000 euros de clause de dédit et un salaire également supérieur à 40 000 euros mensuels pour le demi de mêlée. De facto, cela engendre une poussée inflationniste des salaires de l'ensemble de l'effectif.

« Avant, il y avait Toulouse, Biarritz et le Stade Français à la bagarre. Aujourd'hui, dix clubs sont capables de mettre 500 000 euros la saison sur un joueur. »

Laurent Quaglia, agent sportif

 

Un autre club joue un rôle plus discret, mais tout aussi important : Clermont. Les salaires atteignent des niveaux quasi identiques qu'au Racing et consorts (Morgan Parra et Aurélien Rougerie flirtent avec les 50 000 euros mensuels). Même le Stade Toulousain, avec sa fameuse grille de salaires, est obligé de dévier sa politique pour attirer des stars et conserver ses meilleurs éléments. « Avant, il y avait Toulouse, Biarritz et le Stade Français à la bagarre, pose Quaglia. Aujourd'hui, dix clubs sont capables de mettre 500 000 euros la saison sur un joueur. »

Conséquence : les joueurs deviennent plus volages et profitent du système. « L'inflation des salaires s'explique aussi parce que les joueurs sont moins fidèles qu'avant », pense Fernandez. Une forme de chantage fait son apparition. Du genre : « Si je ne suis pas augmenté, je me barre. » Le temps où Émile Ntamack prolongeait six ans à Toulouse est révolu. Beaucoup de joueurs se retrouvent « en contact » avec Toulon, le Racing ou Montpellier afin de mieux renégocier leur contrat.

Création d'une bulle spéculative avec la réglementation JIFF

Mais les joueurs ne sont pas des profiteurs pour autant. Ce sont les présidents qui, in fine, leur proposent des salaires si élevés. Sur les dix dernières années, plusieurs barrières psychologiques ont été franchies. Celle des 10 000 euros mensuels, puis 20 000, 30 000, etc. Dernier exemple en date avec le rachat du Stade Français par Hans-Peter Wild. Dès son arrivée, il a prolongé « hors marché » les enfants du club comme Jules Plisson et Jonathan Danty (entre 30 et 40 000 euros mensuels) puis s'est offert Gaël Fickou (salaire estimé à 60 000 euros).

La montée en flèche des salaires est mécaniquement liée à l'augmentation des budgets des clubs de l'élite (de 9,7 M€ en moyenne en 2005 à 27,6 M€ aujourd'hui) et des droits TV (de 19,5 M€ la saison en 2003 à 97 M€ actuellement). En offrant plus de spectacle, les clubs ont répondu aux attentes du diffuseur, de leurs supporters et donc augmenté leurs recettes pour... dépenser plus. Mais c'est finalement l'instauration d'un règlement par la LNR, la limitation du nombre de JIFF (joueurs issus des filières de formation) par feuille de match (à partir de la saison 2010/2011), qui engendra incidemment une nouvelle flambée des salaires. « En imposant règlementairement une condition à un acteur économique d'un marché, qui n'est pas lié à sa performance, une bulle spéculative s'est créée, détaille Fernandez. L'impact a été fort. »

Les salaires des JIFF ont grimpé de 20 à 30%. Jusqu'à atteindre le paradoxe suivant : un joueur « moyen » mais JIFF est devenu plus cher qu'un très bon joueur non JIFF. Les exemples sont nombreux et certains ont presque fait jurisprudence. Sans oublier que dans le vestiaire, chacun sait ce que l'autre gagne. Avec Antoine Guillamon (plus de 30 000 euros mensuels), Yacouba Camara, Fulgence Ouedraogo et Alexandre Dumoulin (tous au-dessus des 40 000 euros), le MHR d'Altrad détient la palme du club qui « surpaye ».

Même chez les plus jeunes, la surenchère existe. « Avant ses débuts en Top 14, mon fils a reçu des propositions colossales, dévoile le père d'un international français. Certains clubs ont cassé le marché et rendu les choses complètement folles. » Vu de l'étranger, le Top 14 est considéré comme un eldorado. En 2014, lors d'une conférence de presse des Wallabies, Israel Folau et Matt Toomua se frottent les mains et répètent « money, money » quand ils apprennent que nous venons de France.

 

Mais la donne est en train de changer. Avant même la crise du Covid-19, qui va obliger les clubs à baisser les salaires, certains avaient déjà réduit la voilure. « Ça se calme », prévient Fernandez. Une régulation naturelle des salaires s'est mise en place, notamment grâce au salary cap (lire épisode de mercredi). Il y a moins d'écart entre les clubs, même si certains sont toujours capables de faire l'effort sur un ou deux gros dossiers. Les grilles de salaires commencent à se niveler. Toulouse en est revenu et a gagné un titre... Certes, le Top 14 paie encore correctement, mais l'Angleterre et surtout le Japon sont devenus encore plus attractifs. Si les stars toucheront toujours de gros chèques en France, c'est la rémunération moyenne du commun des joueurs qui devrait subir un coup de scalpel.

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il y a 44 minutes, olivier11 a dit :

Un extrait de l'article sur l'inflation des salaires dans l'équipe, un petit passage assez sympa sur le CO, ce petit club sans le sou...

Et pas un mot sur le salary cap. Tout le monde s'en bat les couilles.

 

il y a 44 minutes, olivier11 a dit :

Avec Antoine Guillamon (plus de 30 000 euros mensuels), Yacouba Camara, Fulgence Ouedraogo et Alexandre Dumoulin (tous au-dessus des 40 000 euros), le MHR d'Altrad détient la palme du club qui « surpaye ».

A ce propos, la LNR a quand mémé été vraiment vilaine d'épingler la masse salariale du MHR. Quel odieux complot. Heureusement que Bernie a annulé la sanction pour sauver l'honneur du rugby français.

Modifié par Gabi
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Saint Thomas ST
Le 05/06/2020 à 23:51, LE CIEL ET BLANC a dit :


On peut dire tout ce qu’on veut mais c’est un grand sensible ce cricri, une vraie madeleine ! 

 

Une madeleine de prouts... 

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il y a 14 minutes, Tropico a dit :

Le MHR qui paie Guillamon autant qu'on paie Baille et Fickou autant que Ramos et Kolbe réunis

Heureusement que leur pognon ils font nawak avec.

Avec 2 millions,

Si tu es Altrad, tu te payes : Guillamon + Camara + Ouedraogo + Dumoulin

Si tu es Lacroix, tu te payes : Baille + Marchand + Cros + Dupont + Ntamack + Ramos +...

 

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Il y a 4 heures, olivier11 a dit :

» Didier Codorniou, star des années 1980, avait quitté Narbonne pour Toulouse, en 1986, pour 20 000 francs mensuels (environ 3 000 euros). Une somme démesurée à l'époque. Mais à partir des années 2000, l'explosion des salaires répond très souvent au même mécanisme, à savoir l'arrivée de mécènes.

 

le Stade Toulousain, c'est le mal absolu, le premier des corrompus.

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Le 06/06/2020 à 15:28, Vonia a dit :

Saisset : "J’avais le droit de vie ou de mort sur mes joueurs"

 

Sacré personnage !

Et sacré joueur ! Une des légendes de notre sport.

Et en tant qu'entraîneur, j'ai toujours beaucoup aimé ses discours et ses résultats n'ont jamais été dégueulasses il me semble, même s'il manque 1 titre.

Mais bon, quand tu étais contemporain de Guy Novès, c'était pas facile de se faire un palmarès...

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il y a 58 minutes, Papalou a dit :

 

le Stade Toulousain, c'est le mal absolu, le premier des corrompus.

C'est clair on était les méchants de l'époque,j'imagine ce que les Narbonnais ont pu dire de nous...

 

Comme quoi tout change, quand Altrad se fera détrousser par les Saoudiens de Dominici on sera encore passé à autre chose.

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https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Les-sales-airs-des-salaires-3-3-controle-moi-si-tu-peux-ou-les-pieges-du-salary-cap/1141828

Les sales airs des salaires (3/3) : contrôle-moi si tu peux ou les pièges du salary-cap

En dix ans d'existence, le salary-cap a donné lieu à une invraisemblable série d'accusations de tricherie, doublée d'une attaque du système menée par certains présidents.

 

Le salary-cap a dix ans et le dos déjà voûté. En son nom, les présidents, et même quelques managers, se sont écharpés et dénoncés publiquement, sur l'air du : « Tricheur, moi ? Mais vous en êtes un autre ! »« Il faut savoir que 99 % des discussions et du travail du Bureau de la Ligue et de son Comité directeur se focalisent sur le salary-cap, assure Mourad Boudjellal, ancien président du Rugby Club Toulonnais. C'est devenu un symbole de conflits incroyable. J'ai vu une ambiance devenir délétère à cause de ce sujet. Ça déclenche une agressivité pas possible. Quand un club signe un grand joueur, au lieu de dire que c'est un plus pour le Top 14, on dit : "Tiens, comment il fait (ce président) ?" »

Le président clermontois Éric de Cromières confirme en partie : « Délétère, c'est un terme exagéré ; disons que cela a créé une ambiance de suspicion. Le degré de confiance envers certains clubs était, ou est encore, très limité. Ce dispositif a des vertus pour ceux qui eux-mêmes sont vertueux. » Selon les périodes, on pouvait presque dénombrer plus de flèches empoisonnées dans le ciel du Top 14 que de saucisses à Francfort.

« Il y a les mêmes scandales en France qu'en Angleterre. La différence, c'est que chez nous, les juridictions sont inadéquates... »

Éric de Cromières, président de l'ASM

 
 

Patron du Racing, Jacky Lorenzetti s'est ainsi demandé tout haut comment le Stade Français du docteur Wild pouvait respecter le plafond. Quelques années plus tôt, il avait montré Toulon du doigt : « Le Top 14 ne peut pas être une compétition pour laquelle treize clubs respectent le salary-cap et où Toulon jouerait avec ses propres règles. »

 

Plus récemment, Laurent Marti, patron de l'UBB, a lancé un parpaing dans la mare en annonçant qu'il existait « chez nous un club qui triche plus que les Saracens », relégués en Deuxième Division anglaise pour avoir contourné le salary-cap. Suivez son regard... Une insinuation reprise par De Cromières : « Il y a les mêmes scandales en France qu'en Angleterre. La différence, c'est que chez nous, les juridictions sont inadéquates alors qu'en Angleterre, les présidents se font justice eux-mêmes. »

En Angleterre, un ancien ministre, Lord Myners, vient de faire adopter à l'unanimité 52 mesures visant à renforcer, à durcir même, le mécanisme de contrôle. Le contrôleur pourra désormais avoir accès à la déclaration fiscale d'un joueur. Par assimilation, il pourra aussi aligner les sanctions pour manque de coopération sur celles prévues en cas de violation du plafond salarial. Une façon de dire que si on ne communique pas un document demandé par le contrôleur, c'est qu'il est possiblement compromettant (les deux dernières saisons, Montpellier a été condamné à des amendes pour défaut de coopération).

Une Rolex pour madame... et monsieur prolonge son contrat

Année après année, en France, les accusations de blanchiment de salary-cap, de président à président, se sont fondues dans ce drôle de paysage. Il nous revient l'histoire de ce président qui aurait payé une Rolex à la femme d'un joueur (un cadeau de 30 000 euros) pour aider monsieur à prolonger son contrat (notez que la montre se transformera plus tard en sac à main), ou celle de ce joueur qui aurait bénéficié d'un contrat de pilote automobile chez Michelin, les paiements offshore à Hongkong, en Belgique, en Andorre, les travaux réglés par le club pour refaire la maison d'Untel ou construire celle d'un autre. Et que dire de l'hôpital que Mohed Altrad aurait promis de construire en Afrique du Sud (1), pour son pilier Jannie du Plessis ?

11,3
En millions d'euros, le montant actuel du salary-cap en Top 14, c'est-à-dire que la masse salariale des joueurs d'un club ne peut pas excéder ce plafond. À ses débuts, en 2010, le salary-cap avait été fixé à 8M€. En Angleterre, il est à 8,1 M€ environ mais les salaires de deux joueurs, appelés « marquee players », ne sont pas pris en compte.

Même si ces allégations n'ont débouché sur aucune démonstration, même si certaines semblent farfelues ou irrationnelles, il faut bien avoir à l'esprit que l'ère n'est plus au maquignonnage, « que tout est possible, même des montages très sophistiqués pour éloigner du club l'argent versé au joueur et ainsi le soustraire au contrôle du salary-cap », insiste un expert de l'économie sportive.

« Il m'est arrivé qu'un joueur vienne me dire : "Et pour ma SCI (2), on fait comment ? Parce que dans mon club précédent, on me proposait une SCI", raconte Boudjellal. On a vu des joueurs signer pour cinq ans puis arrêter leur carrière au bout de trois ans. Les deux dernières années, il était payé comme directeur de je-ne-sais-pas-quoi. La Ligue est un microbe par rapport à certains présidents de club. La Ligue n'a pas de force de police ou de justice alors qu'elle doit composer avec des présidents qui arrivent à faire de l'optimisation de très haut niveau. Le salary-cap, eux, ça les amuse. »

Ancien président du Stade Français, Thomas Savare est sûrement le seul contre-exemple d'un président au gros portefeuille personnel ayant toujours défendu le salary-cap, jugeant même son arsenal de sanctions pas assez dissuasif.

 

 

Comme les autres, Savare a accusé de triche un concurrent (Toulon). Boudjellal avait assuré qu'il l'attaquerait en diffamation, avant de renoncer, se remémorant peut-être ses propres mouchardages. « Quand on recrute Dan Carter (Racing 92), impossible de respecter le salary-cap, affirma ainsi l'ancien patron du RCT. Je maintiens le fait que Carter est ambassadeur de Natixis car c'est une façon d'apporter un complément de salaire conséquent qui n'est pas comptabilisé dans le salary-cap. Je ne trouve pas ça choquant, puisque je suis contre le salary-cap, justement. »

Effectivement, à l'origine, Jacky Lorenzetti se refusait à inclure ce droit d'image dans sa masse salariale, puis il a fini par s'y résoudre. Boudjellal encore : « Jacky Lorenzetti est à la tête d'une trentaine de sociétés, c'est invérifiable. Pareil pour Mohed Altrad à Montpellier. Clermont et Michelin, c'est également incontrôlable, tout comme Castres avec les Laboratoires Pierre Fabre et le Stade Français avec Oberthur. La Ligue est-elle en mesure de les contrôler ? Non. Je le sais, ils ne respectent pas le salary-cap. » Nous serions d'après lui quelque part entre la fraude en bande désorganisée et la partie de cartes de Pagnol (si on ne peut plus tricher avec ses amis, ce n'est plus la peine de jouer aux cartes).

 

« Si on prenait les clubs qui ne trichent pas, on aurait une finale Toulouse-Brive »

Un joueur

 

Il y a quelques jours, un joueur nous disait : « Si on prenait les clubs qui ne trichent pas, on aurait une finale Toulouse-Brive. » Boudjellal dit qu'il sait. Il procède par additions, entre ce que lui rapportent des agents, ou d'autres informateurs, et le prix du marché. C'est exactement ce qu'il reprochait au salary-cap manager quand celui-ci l'avait redressé en 2016, avant que la Commission d'appel de la FFR n'absolve le club. « Attendez, mais moi je sais compter, intervient Boudjellal, je connais la valeur des joueurs, je suis meilleur que le salary-cap manager. Lui, il a un programme Veltis (un outil économétrique) qui est magnifique et qui analyse de façon tout à fait arbitraire le salaire que devrait percevoir un joueur alors que dans une négociation, il y a des dimensions qu'on ne mesure pas avec un algorithme. »

Avec le salary-cap, on applique facilement aux autres ce qu'on refuse de se voir appliquer à soi-même. « Le seul moyen qu'a le salary-cap manager, c'est la délation, poursuit Boudjellal. On a même créé une prime à la délation, c'est choquant je trouve. J'ai oublié les règlements mais il y avait un bonus. » Nous n'avons pas trouvé trace dans le règlement de l'existence d'une telle prime pour un club qui transmettrait des renseignements.

Aujourd'hui, Altrad utilise le même appareil critique que Boudjellal. Convaincu des malfaçons légales de ce dispositif de contrôle, l'ancien patron du RCT avait saisi la Commission européenne, avant de retirer sa requête. Trituré par le même doute, le président du MHR a déposé une QPC (question prioritaire de constitutionnalité) que le Conseil d'État n'a pas jugé bon de transmettre au Conseil constitutionnel. Il attend désormais le résultat d'un autre recours devant le juge administratif qui risque d'arriver à une conclusion analogue : le salary-cap n'entrave ni la liberté d'entreprendre ni la liberté contractuelle.

« Le salary-cap fait faire des choses insensées aux présidents, ils prennent des risques insensés »

Mourad Boudjellal

 
 
 

« C'est une issue possible mais ce n'est pas grave, assure Me Antoine Vey, avocat du club. Nous continuons et continuerons à contester ce système sur le terrain du droit. Pourquoi n'a-t-on pas accès aux contrôles de tout le monde, en toute transparence ? Il serait intéressant de savoir comment ont été contrôlés d'autres clubs, comme Clermont ou le Racing. De plus, le système ne peut pas reposer sur une présomption de culpabilité. En France, on ne condamne pas sur des présomptions mais sur des preuves, et personne n'est a priori présumé fraudeur. »« Moi, ça fait huit ans que je demande la transparence des comptes, c'est extrêmement simple », signale De Cromières.

Se sentant personnellement visé, Altrad propose un contrôle tournant avec plusieurs salary-cap managers et a récemment demandé d'avoir la possibilité de faire valider a priori les contrats par la Ligue, reprenant une revendication formulée par Boudjellal il y a quelques années. Cette dernière requête, qui contredit son propre recours déposé auprès du Conseil d'État sur la liberté de fixer librement le salaire d'un joueur, ne sera pas acceptée par la Ligue puisque le contrôle doit s'effectuer a posteriori. On voit bien qu'on manoeuvre dans un cul-de-sac.

Si on considère que le contrôleur ne débusque que des anomalies qui ne résisteraient pas à l'épreuve de n'importe quel argument subjectif (ce joueur est sous-payé parce qu'il voulait absolument jouer avec son frère ou ses amis, tel autre parce que son épouse voulait vivre au soleil), si les présomptions précises et concordantes d'une rémunération annexe sont validées par la Commission salary-cap de la Ligue - qui sanctionne - puis balayées par la Commission d'appel de la Fédération, autant dire qu'on ne peut pas contrôler.

Un salary-cap post-Covid ?

« C'est incontrôlable », assure Boudjellal. Dans son programme, dévoilé ce printemps, il a pourtant inscrit un salary-cap, associé à des sanctions censées faire peur (relégation en Fédérale 1) tout en sachant que « c'est incontrôlable ». Pourquoi un club qui dissimulerait aujourd'hui du salaire irait demain acheter un bout de salary-cap à Agen, comme cela est prévu dans le projet de Boudjellal ? « Pour éviter le risque Urssaf et fiscal, répond-il. Le salary-cap fait faire des choses insensées aux présidents, ils prennent des risques insensés. » Ça ne les amuserait donc pas tant que cela (voir plus haut) ?

Le peu de crédit accordé par Boudjellal et Altrad à cette méthode de reconstitution de salaire n'est pas partagé par la grande majorité des présidents. « Les reconstitutions sont extrêmement solides. Quel crédit peut-on donner à la parole de Mourad Boudjellal qui a laissé son club avec un trou de 18 millions ? », se demande De Cromières.

Aujourd'hui, la Ligue n'écarte pas l'éventualité d'adapter le salary-cap à la situation économique post-Covid. Par le passé, elle avait dû rustiner le règlement à plusieurs reprises pour parer aux montages créatifs, imaginés par certains présidents. Maintenant, il est temps de conclure et d'écrire ceci : depuis dix ans que le système existe, malgré tous les certificats de culpabilité délivrés par tous ces présidents, jamais un seul club n'a été en définitive sanctionné pour dépassement de salary-cap.

(1) « Le salaire est bas parce que j'ai promis à Jannie de lui bâtir un hôpital dans son pays à l'issue de sa carrière », Mohed Altrad dans L'Équipe du 19 mai 2017. (2) SCI : société civile immobilière.

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A l'arrivée, qualitativement, le plus bel effectif du Top14 est celui du ST alors qu'il a une masse salariale moyenne et que c'est le seul gros club qui ne triche pas.

Soit les dirigeants du ST sont des génies, soit les autres présidents qui trichent et claquent à gogo sont des truffes. Soit les 2.

 

La formation nous sauve vraiment.

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il y a une heure, Gabi a dit :

A l'arrivée, qualitativement, le plus bel effectif du Top14 est celui du ST alors qu'il a une masse salariale moyenne et que c'est le seul gros club qui ne triche pas.

Soit les dirigeants du ST sont des génies, soit les autres présidents qui trichent et claquent à gogo sont des truffes. Soit les 2.

 

La formation nous sauve vraiment.

 

On paye tout nos joueurs au tarif formation car au Stade tu ne finis jamais d'être formé.

 

Ca me tue qu'on ait prolongé Kolbe et qu'il soit toujours pas dans les 20 joueurs européens les plus payé. On a le meilleur joueur du monde pour pas trop cher.

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Kolbe a la base il voulait partir , grosse propo de Montpellier .Je suis passé voir sa femme , elle l’a convaincu de rester . 

Modifié par Hugogo
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a

il y a 14 minutes, papapoupa a dit :

On paye tout nos joueurs au tarif formation car au Stade tu ne finis jamais d'être formé.

 

Ca me tue qu'on ait prolongé Kolbe et qu'il soit toujours pas dans les 20 joueurs européens les plus payé. On a le meilleur joueur du monde pour pas trop cher.

Dans l'article précédent, il est dit qu'on vient de prolonger NTK à 340KE net (420KE bruts).

Bon, le gamin n'est pas malheureux mais je pense qu'il aurait pu avoir bien plus ailleurs.

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il y a une heure, Gabi a dit :

Soit les dirigeants du ST sont des génies

 

Tu en doutes ?

On est les meilleurs partout, point barre.

Je mets pas de smiley hein, je le pense vraiment.

Oui, je suis arrogant aussi, c'est dans les gènes.

 

Mais c'est vrai que c'est quand même beau de se dire que sans tricher on peut arriver à faire une saison comme celle de 2018/19 !

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Il y a 1 heure, Gabi a dit :

A l'arrivée, qualitativement, le plus bel effectif du Top14 est celui du ST alors qu'il a une masse salariale moyenne et que c'est le seul gros club qui ne triche pas.

Soit les dirigeants du ST sont des génies, soit les autres présidents qui trichent et claquent à gogo sont des truffes. Soit les 2.

 

La formation nous sauve vraiment.

 

Soit la ST a un temps t’avance dans la tricherie. J’avoue que ca ne va pas être l’argument le plus populaire ici. 

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il y a 6 minutes, RMP a dit :

 

Soit la ST a un temps t’avance dans la tricherie. J’avoue que ca ne va pas être l’argument le plus populaire ici. 

C'est dans l'adn du club d'avoir un temps d'avance sur tout le monde non? Rien de choquant.

 

On paye bien nos joueurs en briques défiscalisées...

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Tout le monde triche.

 

Certains le font (MHR) ou l'ont fait (RCT) à l'échelle industrielle, d'autres s'en tiennent sans doute à la marge (ST). 

 

Je veux bien parier que personne n'a le cul propre. 

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il y a 34 minutes, RMP a dit :

Soit la ST a un temps t’avance dans la tricherie. J’avoue que ca ne va pas être l’argument le plus populaire ici. 

Ca confirmerait encore plus que les dirigeants du ST sont vraiment des génies.

Car, sans entreprises complices ni mécènes, arriver à mieux gruger que les pilotes Michelin, les hong-kongais Ovalto, les maçons Altrad ou les commerciaux Caprisun, ca serait vraiment vraiment fort !

Mieux : s'amuser à a gruger alors qu'on a une marge sur le salary cap, ça serait encore plus fort ! Juste pour la déconne quoi.

 

Ceci dit, c'est possible vu qu'on a toujours été les meilleurs en tout !

Modifié par Gabi
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il y a 7 minutes, Neophyte a dit :

Tout le monde triche.

 

Certains le font (MHR) ou l'ont fait (RCT) à l'échelle industrielle, d'autres s'en tiennent sans doute à la marge (ST). 

 

Je veux bien parier que personne n'a le cul propre. 

Moi, je pars du principe que seuls des clubs ayant une masse salariale flirtant avec le salary cap ont intérêt à tricher. Donc SF, ASM, MHR, RCT, R92.

Je ne vois pas pourquoi les autres clubs, qui ont encore de la marge, auraient besoin de le faire.

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il y a 6 minutes, Neophyte a dit :

Tout le monde triche.

 

Certains le font (MHR) ou l'ont fait (RCT) à l'échelle industrielle, d'autres s'en tiennent sans doute à la marge (ST). 

 

Je veux bien parier que personne n'a le cul propre. 

 

La force que l'on a c'est que dès qu'un joueur fait le forcing pour un plus gros contrat on le dégage, du moins on s'aligne pas sur une offre concurrente pour ensuite augmenter la ligne salariale moyenne au niveau de la paye (Verhaghe, Fickou, Maestri et d'autres). On a fait d'énormes erreurs de prolongations ou recrutements vers 2012 du coup depuis on fait gaffe.

 

Par exemple Parra était excellent lors de sa prolongation. Mais on voit que les contrats excessifs avec de grosses durées ça peut te foutre dans la merde un ou deux ans plus tard. Impossible de s'en débarrasser.

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Attention à l'angélisme, hein. Votre roster est truffé de mecs qui n'ont sans doute pas signé ou été prolongés pour des prunes : Kaino, Elstadt, Arnold Bros, Tekori, Dupont et NTK les chouchous des médias, sans parler des glorieux anciens multicapés Médard et Huget. Et je ne parle pas de Kolbe, Top 5 mondial. 

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il y a 7 minutes, Neophyte a dit :

Attention à l'angélisme, hein. Votre roster est truffé de mecs qui n'ont sans doute pas signé ou été prolongés pour des prunes : Kaino, Elstadt, Arnold Bros, Tekori, Dupont et NTK les chouchous des médias, sans parler des glorieux anciens multicapés Médard et Huget. Et je ne parle pas de Kolbe, Top 5 mondial. 

Mais nos joueurs sont grassement payés c'est certain. On a des très gros salaires. Et c'est normal vu leur niveau.

Mais pour les payer, le ST a fait le pari de baisser drastiquement la quantité de joueurs, de s'appuyer fortement sur la formation (un jeune coûte bien moins cher), de les prolonger avant que leur côte explose et de refuser les demandes hors-marché (Maestri, Fickou, Camara, Vaeraeghe...), préférant vendre le joueur si celui-ci est déraisonnable.

C'est un choix.

 

Encore une fois, pourquoi le ST s'amuserait à gruger le salary cap alors que sa masse salariale officielle (selon le dernier rapport DNACG de la LNR) est bien en-deca du salary cap ??

Modifié par Gabi
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